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OSRHOÈNE, (Géog. anc.) les Grecs disent Osrhoène & les Latins Osdrohene, contrée de la Mésopotamie le long de l’Euphrate, depuis le mont Taurus au N. jusqu’au Chaborras au Midi & à l’Orient ; c’est là le sentiment de Cellarius, qui croit que l’Anthemusia de Ptolomée est la même que l’Osrhoène.

L’Osrhoène & l’Adiabene furent soumis à l’empire romain par Lucius Vérus ; & ce royaume fut éteint l’an de l’ére chrétienne 216 par Caracalla, qui mit une colonie à Edesse capitale du pays.

Comme l’Osrhoène devint une grande province ecclésiastique, les notices nous ont détaillé le nom des lieux qui reconnoissoient Edesse pour métropole ; mais elles ne s’accordent ni sur le nombre, ni sur le rang des sieges qu’elles mettent dans cette province. (D. J.)

OSRUSHNA, (Géog.) ville d’Asie dans la Tartarie, au Mawaralnahe, au-delà de Samarcande, & l’une des métropoles de la province du nom d’Orushnah. Abulféda dit que cette province est terminée à l’orient par une partie du Fergan, au couchant par les limites de Samarcande, au N. par une autre partie du Fergan, au M. par les confins de Cash. La ville d’Osrushna est à cinq journées de chemin de Samarcande. Long. selon Alfaras, 90d. latit. 40d.

OSS, (Géog.) bourg du Brabant hollandois, dans la Mairie de Bois-le-Duc, au quartier de Maesland. Je parle de ce bourg, parce qu’il est aussi considérable que bien des villes, qu’il est le chef-lieu du quartier, qu’il jouit des privileges d’avoir des foires & marchés, que les habitans forment quatre confrairies, & qu’ils ont un tribunal d’échevins & de jurés, avec d’autres prérogatives. Long. 22. 45. latit. 51. 44.

OSSA, (Géog. anc.) montagne de Thessalie dans la Magnesie, au midi oriental du Pénée, & au S. E. de la vallée de Tempé. Pline, l. IV. c. viij. & Ptolomée, l. III. c. xiij. font mention de cette montagne si fameuse dans les fables des poëtes, témoin ce que Virgile dit des Titans : « Trois fois ils s’efforcerent de mettre l’Ossa sur le Pelion, & le mont Olympe sur l’Ossa ; & trois fois la foudre de Jupiter renversa ces montagnes vainement entassées ».

Ter sunt conati imponere Pelio Ossa ;
Scilicet atque Ossæ frondosum involvere Olympum, &c.

Georg. l. I. v. 281.

Strabon met un mont Ossa dans le Péloponnèse ; 2° Ossa est le nom d’une ville de Macédoine à l’orient du Strymon ; 3° Ossa est le nom d’une riviere d’Italie dans la Toscane. (D. J.)

OSSA-POLLA-MAUPS, (Hist. mod. culte.) c’est le nom sous lequel les habitans de l’île de Ceylan désignent l’Etre suprême, c’est-à-dire le Dieu qui a créé le ciel & la terre ; mais ils ne font pas difficulté de lui associer d’autres dieux qu’ils lui croient subordonnés, & qui sont les ministres de ses volontés ; le principal d’entre eux est buddon, qui est le même que le budsdo des Japonois, ou le fohi des Chinois ; son emploi est de sauver les hommes, & de les introduire après leur mort dans le séjour de la félicité.

OSSEC, sentine, s. m. (Marine.) c’est l’endroit au-bas de la pompe où se reçoivent toutes les eaux. Voyez Sentine.

On appelle aussi ossec sur les rivieres l’endroit où s’amassent les eaux du bateau qu’on vuide avec l’escope. (Z)

OSSÉEN ou OSSÉNIEN, s. m. (Gram. Hist. eccl.) juifs à demi-chrétiens ; on les confond avec les Es-

séens. Voyez Esséens. Ils habitoient les environs

de la mer Morte. On dit que sous Trajan, vers la fin du premier siecle, un juif d’origine, appellé Ebraxi, leur enseigna ses erreurs. Voyez Elcesaïte.

OSSELET, s. m. (Gram.) petit os.

Osselets de l’oreille, (Anatomie.) ce sont les quatre petits os que l’on trouve dans la caisse du tambour, & que l’on appelle le marteau, l’enclume, l’étrier & le lenticulaire, ou l’orbiculaire. Voyez-en les articles, ainsi que le mot Oreille.

Je voudrois bien faire comprendre au lecteur comment ces osselets sont situés & articulés les uns avec les autres ; mais je suis convaincu qu’il est impossible de se former une juste idée de leur situation, de leur connexion & de leurs attaches, si on ne les voit tous articulés dans la cavité du tambour.

Ruysch a non seulement prouvé que les osselets de l’oreille étoient revêtus de périoste, mais il a fait voir encore par le moyen de ses injections les vaisseaux nombreux qui se distribuent dans leur périoste.

Nous avons remarqué ailleurs que les osselets de l’oreille, de même que la coquille & les trois canaux demi circulaires sont dans les enfans presque aussi grands & aussi durs que dans les adultes, au lieu que tous les autres os sont encore très-imparfaits dans le premier âge.

La découverte des osselets appartient aux modernes. Jacobus Carpensis découvrit le marteau & l’enclume. Eustache à Rome & Ingrassias à Naples trouverent presqu’en même tems l’étrier. La découverte du quatrieme est généralement attribuée à François Sylvius.

Ces osselets articulés curieusement ensemble ont un muscle externe, & un autre interne, qui servent à les mettre en action. Cette action paroît être de bander la membrane du tambour & de la relâcher.

Dans les animaux, ces osselets different selon la différence de leur espece ; les quadrupedes ont quatre osselets, ainsi que les hommes ; mais personne ne s’est occupé à en examiner les variétés : pour ce qui regarde les oiseaux, la nature ne leur a donné qu’un seul osselet, très subtil & très-menu, appuyé sur une base plus large & ronde. A cette base est joint un cartilage très-mobile, qui paroît se terminer au tympan, selon les observations du docteur Moulen, insérées dans les Trans. philos. n°. 100. (D. J.)

Osselets, terme d’Archer du guet, petit bâton au travers duquel on passe une corde où il y a un nœud coulant qu’on passe au col ou au poignet de celui qu’on mene en prison. (D. J.)

Osselet, (Maréch.) on appelle ainsi une espece de sur-os plat qui vient aux boulets des chevaux. Voyez Sur-Os.

Osselets, jeu des, (Littérat.) en latin ludus talorum, ou simplement tali ; Horace dit : Nec regna vini sortiere talis, tu ne joueras plus aux osselets la royauté des festins.

Suivant Homere, le jeu des osselets étoit connu des Grecs dès le tems de la guerre de Troie. Ils lui donnoient le nom d’ἀστραγάλοι, d’un os qui est dans le pié des animaux, & qu’ils employoient à cet usage ; cet os est le premier des os du tarse ; il est gros, inégal, convexe en certains endroits, concave en d’autres, & nous le nommons encore astragale.

Les osselets n’avoient proprement que quatre côtés, sur lesquels ils pussent aisément s’arrêter, les deux extrémités étant trop arrondies pour cela, cependant la chose n’étoit pas impossible ; on appelloit ce coup extraordinaire talus rectus. De ces quatre côtés, il y en avoit deux plats & deux larges, dont l’un valoit six, & étoit appellé seniò par les Latins, & χωός par les Grecs ; l’autre opposé ne valoit