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les voyageurs ne nous disent rien de ses fleurs & de ses graines.

PANQUÉCALUZI, s. m. (Hist. mod.) quatorzieme des dix-huit mois de chacun vingt jours, qui composent l’année des Méxicains.

PANSARD, voyez BARBUE.

PANSE, s. f. (Gram.) il se dit du ventre, lorsqu’il est gros, rond & trop élevé.

C’est aussi le premier des ventricules des animaux ruminants ; il est fort grand.

Il est couvert intérieurement d’une infinité de petites éminences serrées, fermes & solides ; c’est-là que se fait la premiere coction des herbes.

Panse se dit de la partie gonflée d’une lettre, une panse d’a.

Panse, (Maréchal.) les Maréchaux appellent ainsi l’estomac des chevaux.

Panse, terme de Fondeur de cloches ; on appelle les panses d’une cloche, les endroits où le battant frappe quand elle est en branle. Voyez Fonte des cloches.

La panse se nomme aussi bord ; c’est pour l’ordinaire l’épaisseur de la panse ou du bord, qui regle l’épaisseur, la hauteur & le diametre d’une cloche.

PANSELENE, s. m. signifie dans l’Astronomie grecque & dans quelques anciens Astronomes la pleine lune ; ce mot vient des mots grecs πᾶν, tout, & σεληνη, lune, parce que dans la pleine lune, on voit toute la partie de cette planete qui est tournée vers la terre. Voyez Lune. (O)

PANSEMENT, s. m. PANSER, v. act. terme relatifs à la Chirurgie ; application d’un appareil propre à maintenir une partie en situation, & à contenir les remedes qui lui sont convenables. Voyez Appareil.

Les regles générales qu’il faut observer en appliquant les appareils, se réduisent à panser doucement, pour exciter le moins de douleur qu’il est possible ; mollement, c’est-à-dire en n’introduisant point sans nécessité dans les plaies, des tentes, des bourdonnets & autres corps dilatans, dont l’application empêche la réunion & peut occasionner plusieurs autres accidens. Voyez Bourdonnets.

La troisieme regle prescrit de panser promptement, pour ne pas laisser la partie trop long-tems exposée aux injures de l’air, dont l’impression peut coaguler les sucs & retrécir le diametre des vaisseaux. Il faut pour cette raison, fermer les rideaux du lit du malade pendant qu’on le panse, & tenir auprès de lui du feu dans un réchau.

Nous allons rapporter, d’après M. de la Faye, ce qu’il dit dans ses principes de Chirurgie, sur la maniere dont on doit exécuter ces regles… On met d’abord le malade & la partie malade dans une situation commode, pour lui & pour le chirurgien ; on leve les bandes ou bandages & les compresses, sans remuer la partie ; quand le pus ou le sang les ont collés à la partie, on les imbibe d’eau tiéde ou de quelqu’autre liqueur pour les détacher ; si c’est une plaie qu’on panse, on en nettoye les bords avec la feuille de myrthe & avec un petit linge ; on ôte ensuite les plumaceaux, les bourdonnets & les tentes avec les pincettes ; on essuie légerement la plaie avec une fausse tente ou un bourdonnet mollet, ou du linge fin, pour ne causer que le moins de douleur qu’il est possible, & pour ne point emporter les sucs nourriciers ; on a toujours soin de tenir sur la partie ou sur l’ulcère un linge pour les garantir des impressions de l’air ; on fait les injections, les lotions, les fomentations nécessaires ; on applique ensuite le plus doucement, le plus mollement & le plus promptement qu’il est possible, un appareil nouveau, couvert des médicamens convenables ; on fait ensuite le bandage approprié. Voyez Bandage.

Les intervalles qu’on doit mettre entre les pansemens doivent être déterminés par l’espece de la maladie, par son état, par les accidens auxquels il faut remédier, & par la nature des médicamens appliqués.

Le premier pansement ou la levée du premier appareil, ne doit se faire à la suite des grandes opérations, qu’après trois ou quatre jours ; à moins que quelque accident, une hémorragie par exemple, n’oblige à le faire plutôt. Ce premier pansement seroit fort douloureux, si l’on n’attendoit pas que l’appareil, humecté par le suintement ichoreux qui précede la suppuration, puisse se détacher aisément. On panse ordinairement les ulcères tous les vingt-quatre heures, lorsqu’ils sont en bonne suppuration ; si le pus étoit de mauvaise qualité ou s’il se formoit en trop grande abondance, il seroit à-propos de multiplier les pansemens. Dans les plaies simples, les fractures, les hernies, les luxations où la nature doit agir avec tranquillité, il faut panser rarement ; il ne faut pas que le chirurgien qui est l’aide & le ministre de la nature, vienne la troubler dans ses opérations par une curiosité mal placée. Les tumeurs & autres maladies sur lesquelles on applique des cataplasmes doivent être panses fréquemment, afin de renouveller les médicamens, qui s’alterent ou se corrompent plus ou moins promptement, suivant leur nature. Les maladies qui n’exigent que des fomentations, ne doivent être découvertes des compresses qui les enveloppent, que pour voir les progrès ou la diminution des accidens : dans ce cas, on renouvelle souvent les fomentations, mais on ne touche point chaque fois à l’appareil, puisqu’il suffit d’entretenir la partie chaude & humide ; la fomentation ayant l’usage d’un bain local. Voyez Fomentation.

L’académie royale de Chirurgie avoit proposé pour le prix qu’elle distribueroit en 1734, de déterminer dans chaque genre de maladies chirurgicales, les cas où il convient de penser fréquemment, & ceux où il convient de panser rarement. On trouve sur cette proposition deux mémoires imprimés dans le premier tome des pieces qui ont concouru pour le prix de l’académie royale de Chirurgie, publié en 1753. (Y)

Pansemens, (Maréchallerie.) c’est le soin qu’on a des chevaux, pour leurs besoins & leur propreté.

PANSEROTESCHE ou PALUCHE, s. f. épée longue & menue que les hussards portent quelquefois le long du cheval, depuis le poitrail jusqu’à la croupe au défaut de la selle. Ils se servent de cette arme pour piquer, ou comme le dit le pere Daniel, embrocher l’ennemi ; il se sert de ce terme, dit cet auteur, parce que cette épée est une espece de broche ; quand ils en usent, ils l’appuient sur le genouil. Ils ne se servent guere de cette arme en France, mais elle fait partie de leur armement dans les troupes de l’empereur. Hist. de la Milice françoise, tome II. p. 518. (Q)

PANTACHATES, s. f. (Hist. nat.) nom dont quelques auteurs se sont servis pour désigner une agate mouchetée, comme la peau d’une panthere.

PANTACHUS, (Géog. anc. Pantagias, Pantacias ou Pantagies, fleuve de Sicile. Ptolomée, l. III. c. iv. place son embouchure sur la côte orientale de l’île, entre le promontoire & la ville de Catane ; & Pline, l. III. c. viij. la met entre Mégaris & Syracuse. Ils se trompent tous deux, selon Cluvier, l. I. c. xj. qui prétend que Virgile a donné la véritable situation de l’embouchure de ce fleuve ; savoir, entre les cavernes de Cyclopes & le golfe de Mégare. L’extrème exactitude qu’a eue Virgile, à marquer la véritable position des lieux de l’Italie & de la Sicile, est cause que Cluvier préfere son sentiment dans cette occasion ; d’ailleurs, on ne peut douter