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les limites de la planchette, de maniere qu’ayant tracé le champ de A en B, & de-là en C jusqu’en D, la place vienne à manquer, la ligne DE s’étendant au-delà du papier, tirez la partie de la ligne DE que le papier pourra contenir ; par exemple, la partie DO, & au moyen des divisions qui sont sur le bord du chassis ; tirez par le point O la ligne PQ parallele au bord de la planchette HM ; & par le même point O tirez ON parallele à MZ. Après cela ôtez le chassis, & en la place de la feuille de papier qui est sur la planchette, appliquez-en une nouvelle (fig. 36.), tirez sur cette feuille une ligne RS proche l’autre bord, auquel elle soit parallele : placez ensuite la premiere feuille sur la planchette, de maniere que la ligne PQ soit exactement couchée sur la ligne RS, afin que l’opération se fasse le plus avantageusement qu’il est possible, comme en O ; enfin tirez sur la nouvelle feuille la partie de la ligne OD que la planchette pourra contenir ; & du point O prolongez le reste de la ligne OD jusqu’en E : du point E continuez l’ouvrage comme ci-dessus aux points F, G, A.

Usage de la planchette quand on veut s’en servir comme d’un graphometre ou d’un demi-cercle. Le grand inconvénient de la planchette est que le papier rend cet instrument impraticable dans un tems humide ou pluvieux, on s’apperçoit même que la rosée du matin ou du soir enfle ou gonfle considérablement le papier, & par conséquent qu’elle déjette l’ouvrage. Pour éviter cet inconvénient & rendre cet instrument d’un usage sûr quelle que soit la température de l’air, on supprimera le papier en élevant au centre un stile ; il en naîtra un graphometre, un demi-cercle ou un cercle entier, qui aura les mêmes usages que tous ces instrumens.

La planchette dépouillée de son papier devient donc un graphometre ou un demi-cercle. Si l’on veut que la planchette serve de cercle entier, l’index doit constamment tourner autour du centre de cuivre percé au milieu de la planchette. Si l’on veut qu’elle serve de demi-cercle, il faut qu’il tourne sur l’autre centre de cuivre qui y est percé ; ce qui se fait dans l’un & l’autre cas par le moyen d’un stile planté dans les trous. Quand la planchette doit servir d’équerre d’arpenteur, on visse la boussole à l’index, &c.

Prendre un angle avec la planchette considérée comme un cercle entier. Supposons que l’on demande la quantité de l’angle EKG (figure 20) placez l’instrument en K, en mettant l’index sur le diametre : faites tourner tout l’instrument, l’index demeurant toujours sur le diametre jusqu’à ce que vous observiez le point E à-travers les pinules.

L’instrument étant dans cette situation, arrêtez-le bien ferme, & tournez l’index sur son centre jusqu’à ce que vous apperceviez le point G par les pinules ; alors le degré que l’index coupe sur le chassis, est la quantité de l’angle cherché ; on peut le tracer sur le papier, selon la méthode commune de rapporter des angles. Voyez Rapporteur.

Prendre un angle avec une planchette, considérée comme un demi-cercle. Il faut agir avec cet instrument, considéré comme un demi-cercle, de la même maniere qu’on le fait en le considérant comme un graphometre, où il n’y a seulement qu’à faire tourner l’index sur l’autre centre percé sur milieu de la longueur & à un quart environ de la largeur de la planchette.

Prenez un angle avec la planchette, considérée comme un équerre d’arpenteur, & garnie d’une boussole ou comme une planchette ronde, placez l’instrument en K, la fleur-de-lys tournée de votre côté : dirigez les pinules au point E, & observez le degré coupé par l’extrémité méridionale de l’aiguille ; supposons que ce soit 296, tournez l’instrument, la fleur-de-lys tou-

jours de votre côté, & dirigez les pinules au point G,

& remarquez le degré que coupe l’autre extrémité de l’aiguille, que nous supposons ici être 182 : ôtez le plus petit du plus grand, le reste 114d. est la quantité de l’angle cherché. S’il arrive que le reste soit plus grand que 180d. on doit alors le soustraire encore de 360, ce second reste sera l’angle cherché, que l’on peut rapporter sur le papier, ainsi qu’il est enseigné à l’article Rapporteur.

L’on peut de cette maniere faire avec la planchette tout ce que l’on exécute avec l’équerre d’arpenteur ordinaire ou planchette ronde. Voyez Planchette ronde. Chambers. (E)

Planchette ronde, c’est un instrument de Mathématiques, dont les Arpenteurs font un grand usage pour prendre des angles, des distances, des hauteurs, &c.

Cet instrument se fait de plusieurs manieres, différens auteurs ayant inventé différens moyens de le rendre plus simple, plus portatif, plus exact, plus expéditif. Celui dont nous allons rendre compte, ne le cede en rien à aucun de ceux que nous avons vus. Il est composé d’un cercle de cuivre d’environ un pié de diametre, ainsi qu’on le voit, fig. 25. Pl. d’Arpentage. Son timbre est divisé en 360 degrés, & chaque degré est subdivisé en minutes.

Par-dessous en cc sont attachés deux petits piliers bb, fig. 25 n. 2. qui portent un axe sur lequel il y a un télescope à deux verres, renfermé dans un tube de cuivre, afin d’appercevoir les objets éloignés.

Au centre du cercle se meut l’index ou l’alidade C ; c’est un plan circulaire qui a une boussole dans le milieu, dont la ligne méridienne répond à la ligne de foi aa : en aa sont attachés des piliers pour soutenir un axe qui porte un télescope semblable au premier, dont la ligne de collimation, ou ligne suivant laquelle on vise, répond à la ligne de foi aa. A chaque extrémité de l’un & l’autre télescope est attachée une pinule. Voyez Pinule.

Les extrémités de l’index, ou de l’alidade aa, sont coupées circulairement pour s’ajuster aux divisions du limbe B, & la ligne de foi montre les dégrés & les minutes sur le limbe. Tout l’instrument est monté sur un genou soutenu par un support à trois branches.

La plûpart des planchettes rondes n’ont point de télescopes, mais seulement quatre pinules ; il y en a deux attachées sur le limbe, & les deux autres aux extrémités de l’index ou de l’alidade.

L’usage de cet instrument est aisé à connoître par celui du demi-cercle, qui en est la moitié. Voyez Demi-cercle, de même que par celui de la planchette simple, dont on se sert dans l’occasion, comme d’une planchette ronde ou graphometre. Voyez Planchette. Chambers. (E)

Planchette, (terme de Sellier.) c’est une espece d’étrier qui supporte les piés des femmes qui vont assises à cheval. La planchette est de bois, & est soutenue par les deux bouts avec deux courroies de cuir qui sont attachées au siege, ou à la selle faite exprès pour les femmes.

Planchette, s. f. (Tissutier-Ruban.) c’est une petite planche de bois quarrée & très-mince, qui soutient la chaîne à l’endroit où le tissutier travaille.

Planchette, (Terme de Tourneur & de Vannier.) petite planche que le tourneur & le vannier mettent devant leur estomac lorsqu’ils percent quelque chose un peu difficile à percer.

La planchette, en terme de Vannier, se dit aussi de certaines hottes ; ce sont trois brins d’osier debout, & travaillé à plein dos de ces mêmes hottes. (D. J.)

PLANE, voyez Plie.

Plane, s. m. (Botan.) voyez Platane.

Plane, (Instrument d’ouvriers.) instrument qui