parfait, tous les matériaux étant encore entre les mains de M. l’abbé le Beuf.
Il y a divers pouillés particuliers des bénéfices qui sont de nomination royale, de ceux qui sont à la nomination des abbayes, prieurés, chapitres, dignités.
Le pere le Long, dans sa bibliotheque historique, a donné le catalogue de tous les pouillés, imprimés & manuscrits, qui sont connus.
Les pouillés ne sont pas des titres bien authentiques par eux-mêmes, & ne peuvent balancer des titres en bonne forme ; mais quand on ne rapporte pas des actes qui justifient positivement à la collation de qui sont les bénéfices, les pouillés ne laissent pas de former un préjugé. Cela fut posé pour maxime en diverses occasions par M. de Saint-Port, avocat général au grand-conseil. Voyez Brillon, au mot Pouillé. Sur les pouillés, voyez la nouvelle diplomatique, pag. 425. (A)
POUILLE, la, (Géog. mod.) les Italiens disent la Puglia ; contrée d’Italie, au royaume de Naples, le long du golfe de Venise, bornée par l’Abruzze citérieure, le comté de Moline, & la Basilicate. Elle n’a que 55 milles du nord au midi, mais plus de 200 milles du nord-ouest au sud-est. Elle comprend la Capitanate, la terre de Bari, & la terre d’Otrante. Elle consiste presque toute en plaines assez fertiles, excepté du côté de Manfredonia où est le mont Gargan. Les Latins la nommoient anciennement Apulia, mais l’étendue de l’ancienne Apulie n’étoit pas la même que celle de nos jours. (D. J.)
POUILLEUX, bois, (Charpent.) c’est un bois échauffé, plein de taches rouges & noires, qui marquent qu’il se corrompt. (D. J.)
POUL, voyez Roitelet hupé.
POULAILLE, s. f. (terme de Coquetier.) Ce mot se dit de toutes les sortes d’oiseaux domestiques, qui se nourrissent dans les basses-cours des fermes & maisons de campagne, comme poules, poulets, chapons, poulets d’Inde, dindons, cannes, cannetons, oies, oisons, &c. Savary. (D. J.)
Poulaille sauvagine, (Rotisseurs.) c’est ainsi qu’est appellée dans les statuts des maîtres Rotisseurs, toute sorte de gibier à plume, comme faisans, perdrix, bécasses, coqs de bruyere, pluviers, canards, hallebrais, ortolans, grives, moviettes, cercelles, cailles, &c. aussi-bien que tous les jeunes petits de ces oiseaux. (D. J.)
POULAILLER, s. m. (Archit.) c’est un lieu dans une maison de campagne, où vont se jucher les poules pendant la nuit, & où elles pondent & couvent quelquefois. Ce lieu doit être plancheyé, car le sol de la terre est mal-sain pour les poules. Il y a une petite porte pour y entrer, & une fenêtre au-dessus & à côté, par laquelle les poules entrent & sortent. Les murs d’un poulailler doivent être crépis de mortier de tous côtés. Sa meilleure situation est au levant, près d’un four ou d’une cuisine, parce qu’on prétend que la fumée est fort salutaire pour la volaille. (D. J.)
POULAIN, s. m. (Maréchal.) On appelle ainsi le petit d’une jument. Les poulains hennissent après leur mere & la suivent. En France, on fait travailler les poulains à trois ans, mais c’est trop-tôt. La premiere allure des petits poulains c’est l’amble. Les poulains commencent à s’échauffer après les poutines à deux ans ou deux ans & demi. Le poulain quitte ce nom vers les quatre ans, quand on commence à le monter. Il n’est pas capable d’un grand travail avant que les crocs d’enhaut lui aient percé, ce qui arrive à quatre ans ou quatre ans & demi. C’est vouloir affoiblir les reins à un poulain, que de le mettre au manége avant cinq ans, c’est alors qu’il commence à avoir de la vigueur & de la mémoire.
Poulain, (Charpent.) On nomme poulain deux
pieces de bois assemblées par des traversiers, qui font une espece de traîneau sans roues, sur lequel on voiture de gros fardeaux. Ce nom se donne encore à un pareil assemblage de bois, qui sert à descendre le vin dans les caves. (D. J.)
Poulains, étances, (Marine.) Les poulains tiennent l’étrave du vaisseau dans le tems qu’il est sur le chantier. On ôte ces poulains ou ces étances les dernieres, quand on veut le mettre à l’eau. On dit aussi poulains à l’égard de l’étambord. Étances & accores sont plus usitées. Les sous-barbes sont les étances du bas qui soutiennent l’étrave & tout l’avant vers le rinjot.
Poulain, instrument dont les Tonneliers se servent pour descendre les pieces de vin dans les caves, ou pour les en retirer. Il y en a de deux sortes, savoir le grand & le petit poulain.
Le grand poulain est composé de deux pieces de bois longues & grosses & rondes, qui sont jointes ensemble par quatre traverses de bois, deux en-haut & deux en-bas. Il a au-moins dix piés de long.
Le petit poulain est composé des mêmes pieces que le grand ; mais il n’a que quatre piés de longueur. C’est une espece de traîneau fait de bois quarré & un peu relevé par les bouts, afin qu’il puisse glisser aisément sur les marches des caves.
Poulain, (Hist. mod.) épithete grossiere qu’on donna vers le milieu du treizieme siecle aux chrétiens métifs, qui s’étoient cantonnés sur les côtes de Syrie, & qui n’étoient plus la race de ces premiers francs établis dans Antioche & dans Tyr. C’étoit une génération mêlée de syriens, d’arméniens & d’européens, soumis pour la plûpart au soudan d’Egypte. Ceux qui se retirerent à Ptolémais sur la fin du même siecle, furent exterminés ou réduits en esclavage. (D. J.)
Poulain, tumeur qui arrive aux aînes par une cause vénérienne. Voyez Bubon.
POULAINE, POLAINE, ÉPERON, (Marine.) c’est un assemblage de plusieurs pieces de bois qui font une portion de cercle, & qui se terminent en pointe : on en fait la partie de l’avant du vaisseau, qui s’avance la premiere en mer par une grande saillie qu’elle fait. C’est dans la poulaine que l’on va laver & blanchir le linge, & se décharger le ventre. Les Normands & les Malouins disent poulaine. Dans les vaisseaux du roi on dit éperon. Quelques-uns appellent aussi poulaine le taille mer, ou la derniere & plus basse coupe-gorge, ou courbe de gorge qui fend l’eau. Voyez Eperon, Planche I. fig. 1. & Planche IV. fig. 1.
Poulaine, s. f. (Hist. des modes.) Les poulaines étoient de longues pointes de certains souliers, qui furent défendus du tems du roi Charles VI.
Parmi les arrêts d’amour composés par Martial d’Auvergne, on trouve celui-ci : « Il y ha six ou huict varletz cordoanniers, qui se sont plainctz en la court de céans, de ce qu’il fault maintenant mettre aux poinctes des soulliers qu’on faict, trop de bourre : disans, qu’ilz sont trop grevés, & qu’ilz ne pourroyent fournir les compaignons, ny continuer cette charge, s’ilz n’en avoyent plus grands gaiges qu’ilz n’avoyent accoustumé, attendu que le cuyr est cher, & que lesdictes poulaines sont plus fortes à faire qu’ilz ne souloient.
» Si ha la court faict faire information & rapport du profit, & dommage, qu’ilz en ont, & pourroyent avoir. Et tout veu & considéré, ce qu’il falloit considérer, la court dist, que lesdictz cordoanniers feront lesdictes poullaines grosses, & menues, à l’appétit des compaignons, & suivantz ledict service d’amours, sur peine d’amende arbitraire ».
Rabelais, l. II. c. j. fait aussi mention des souliers à poulaine. M. de Mézerai, dans la vie de Charles VI. raconte que sous le regne de ce roi, les gens de qua-