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autres ; elle part du ventricule droit du cœur, & se divise en deux grosses branches, qui se subdivisent en plusieurs autres répandues dans toute la substance des poumons. Voyez nos Pl. d’Anatomie & leur explication. Voyez aussi Poumon.

La veine pulmonaire que les anciens appelloient arteria venosa, l’artere veineuse, est composée de quatre membranes comme les autres veines ; elle part des poumons par une infinité de petites branches, lesquelles se réunissent en un seul tronc, & se déchargent dans le ventricule gauche du cœur. Voyez nos Planches d’Anatomie & leur explication. Voyez Cœur.

Quant à l’action de ces vaisseaux, voyez Circulation, voyez aussi Respiration, Cœur, Sang &c.

Cowper rapporte un exemple d’un polype dans la veine pulmonaire. Voyez Polype.

Consomption pulmonaire ou consomption des poumons, c’est ce qu’on appelle proprement phtisie. Voyez Phtisie-Consomption.

POULPE, s. m. ce qu’il y a de plus solide dans les parties charnues de l’animal.

POUND AVER-DU-POIS, (Poids anglois.) Le pound aver du-pois d’Angleterre pris d’après l’étalon qu’on garde à l’échiquier, est d’environ 7000 grains troy, & l’once est d’environ 437 grains ; mais il faut observer qu’on garde à l’échiquier divers étalons qui different un peu les uns des autres.

Le pound d’Ecosse se divise en deux marcs ou 16 onces, l’once en 16 gros, & le gros en 36 grains. Le pound d’Ecosse, de Paris ou d’Amsterdam, est au pound aver-du pois d’Angleterre, comme 38 est à 35.

Le pound-troy d’Ecosse est estimé communément égal à 15 onces du poids de troy d’Angleterre, c’est-à-dire égal à 7560 grains ; mais suivant les etalons qu’on garde à Edimbourg, le poids de troy d’Ecosse pese , ou 7600 grains. (D. J.)

POUNDAGE, (Douane d’Angleterre.) c’est un droit qui se leve en Angleterre sur les vaisseaux marchands, à raison de tant par livre sterling de la valeur des marchandises dont ils se trouvent chargés. Cet impôt est nommé poundage, parce qu’une livre sterling s’appelle pound en anglois. Ce droit de poundage fut accordé à Charles II. roi d’Angleterre, pour sa propre personne, par un acte de l’année 1660. Il en a été de même du droit de tonnage. (D. J.)

POUPART, ligament de, (Anat.) Poupart, de l’académie royale des Sciences, a remarqué immédiatement sous les muscles obliques & transverses de l’abdomen, deux ligamens de figure ronde qui soutendoient ces muscles, & qui s’étendoient depuis l’épine de l’os pubis. On les appelle ligamens de Poupart.

Poupart, s. m. (Bimblotier.) figure de carte peinte, grossierement faite dans un moule de plâtre ou de terre, qui représente un jeune enfant en maillot, c’est-à-dire avec les bras enfermés dans ses langes. C’est le premier jouet ridicule que l’on donne aux enfans. (D. J.)

POUPE, s. f. (Marine.) c’est l’arriere du vaisseau, appellé queue par quelques-uns, à cause que le gouvernail qu’on y attache fait le même effet aux navires que la queue fait aux poissons. Le pourtour de la poupe est orné de balcons, de galeries, de balustres, de pilastres & autres ornemens, avec les armes du prince ; le tout richement doré ou peint. Voyez Pl. III. fig. 1. la poupe d’un vaisseau du premier rang. Voyez aussi Pl. I. fig. prem.

Poupe quarrée, vaisseau à poupe quarrée ; ce sont les vaisseaux qui ont l’arcasse construite selon la largeur & la structure des vaisseaux de guerre les plus grands. Le roi de France ordonna en 1673 qu’à l’avenir la poupe de ses vaisseaux seroit ronde au-dessous

de la lisse de hourdy, & non quarrée comme il avoit été pratiqué jusqu’alors. On appelle les grands navires de guerre vaisseaux à poupe quarrée, par opposition aux flûtes & autres bâtimens qui n’ont point d’arcasse, & qui ont des fesses rondes à l’arriere de même que le sont les joues à l’avant. Quelques uns disent aussi cul quarré.

Voir par poupe, c’est voir les choses derriere soi. On dit, nous vîmes leur flotte par poupe, c’est-à-dire que de notre poupe nous la vîmes sur notre sillage ou derriere nous. En faisant route, ils virent cette île par poupe.

Mouiller en poupe ou à poupe, c’est-à-dire jetter une ancre par l’arriere du vaisseau. On fait ainsi pour mouiller en croupiere. Nous mouillames à poupe, ou nous mouillames en croupiere. Voyez Croupiere & Mouiller.

Vent en poupe, mettre vent en poupe ; c’est tourner le derriere du vaisseau contre le vent.

Avoir vent en poupe, c’est faire vent arriere, & porter à droiture également entre deux écoutes.

Poupe, (Architect. navale antiq.) La poupe des vaisseaux des Grecs & des Romains étoit non-seulement décorée des statues des dieux, mais embellie par des peintures & d’autres ornemens que les Grecs comprenoient sous le nom général d’acrostolia, & les Latins sous celui d’aphistria. (D. J.)

Poupe, terme de Chasse ; ce mot se dit de têtes de femelles des animaux, & principalement de l’ourse & des autres femelles d’animaux mordans.

Poupe, os de la, en Anatomie. Voyez Coronal.

POUPÉE, s. f. (Hist. anc. & mod.) Ce jouet des enfans étoit fort connu des Romains ; leurs poupées étoient faites d’ivoire, de plâtre ou de cire, d’où vient le nom de plaguncula que leur donne Cicéron dans ses lettres à Atticus. Les jeunes filles nubiles, dit Perse, alloient porter aux autels de Vénus les poupées qui leur avoient servi d’amusement dans le bas âge. Veneri donatæ à virgine puppæ. Peut-être vouloient-elles faire entendre par cette offrande à la déesse des amours, de leur accorder de jolis enfans, dont ces poupées étoient l’image ; ou plutôt encore cette consécration de leurs poupées indiquoit qu’elles quittoient ces marques de l’enfance, pour se dévouer aux occupations sérieuses du ménage. C’est ainsi que les garçons, lorsqu’ils entroient dans les fonctions publiques de la société, déposoient la robe de l’enfance, & prenoient celle de l’adolescence. Aussi les Romains donnoient le nom de puppa & pupula aux jeunes filles, comme nous l’apprend Martial dans ce vers satyrique :

Puppam se dicit Gallia cùm sit anus.

De-plus, ils ensevelissoient leurs enfans morts avec leurs poupées & leurs grelots ; les Chrétiens les imiterent, & de-là vient qu’on a trouvé dans des tombeaux des martyrs près de Rome, de ces sortes de petites figures de bois & d’ivoire parmi des reliques & des ossemens d’enfans baptisés.

L’usage des poupées a passé jusqu’à nous ; & c’est si bien notre triomphe, que je ne crois pas que les Romains eussent de plus belles poupées que celles dont nos Bimblotiers trafiquent. Ce sont des figures d’enfans si proprement habillées & coëffées, qu’on les envoie dans les pays étrangers pour y répandre nos modes. S. Jérôme conseilloit de donner aux enfans pour récompense, outre les douceurs qui pouvoient flatter leur goût, des brillans & des poupées. Ce moyen n’est certainement pas le meilleur à pratiquer dans la bonne éducation ; mais nous l’avons préféré à tous les sages conseils de Locke. Cependant un philosophe pourroit tirer parti des poupées, toutes muettes qu’elles sont : veut-il apprendre ce qui se passe dans une maison, connoître le ton d’une famille, la