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en divisant la ligne de chaque jour en douze parties ; ce qui doit s’entendre des jours qui sont depuis l’équinoxe d’automne jusque à celui du printems. Il étoit nécessaire d’augmenter l’hémicycle aux autres jours, qui ont plus de douze heures équinoxiales.

L’hémisphere du cadran d’Aristarchus, samien, étoit un cadran horisontal, dont les bords étoient un peu rehaussés, pour remédier à l’inconvénient de celui dont le stile étoit droit & élevé perpendiculairement sur l’horison ; car ces bords ainsi rehaussés, empêchent que les ombres ne s’étendent trop loin.

L’astronome Eudoxus trouva le cadran-solaire nommé l’araignée. Apollonius passoit pour avoir inventé le plinthe ou quarreau qui fut posé dans le cirque de Flaminius.

Scopas syracusain, avoit fait celui qu’on appella prostahistoroumena, nom qui lui fut donné, parce que les figures des signes y étoient peintes.

Parménion étoit l’inventeur du prosparhma, c’est-à-dire du cadran qui pouvoit servir à tous les climats de la terre.

Théodose & Andréas Patroclés trouverent le pelécinon, qui étoit un cadran fait en hache, où les lignes transversales qui marquoient les signes & les mois, étoient serrées vers le milieu, & élargies vers les côtés ; ce qui leur donnoit la forme d’une hache à deux côtés.

Enfin Dionysiodorus fit le cône, & Apollonius le carquois. Les cadrans en cône & en carquois, sont apparemment les verticaux.

Au reste si vous aimez autant les Lacédémoniens que la Gnomonique, vous apprendrez avec plaisir, que ce fut à Lacédémone qu’on vit pour la premiere fois les fruits de cette science ingénieuse, qui a trouvé la proportion des ombres pour la construction des cadrans solaires. Diogene de Laerce dit dans la vie d’Anaximandre, que ce fameux philosophe, à qui les Mathématiques doivent tant de belles découvertes, inventa les cadrans solaires, & fit le premier de sa propre main à Lacédémone. Pline demeure bien d’accord que ce cadran fut fait à Lacedémone, mais il en attribue la construction au philosophe Anaximene. En ce tems-là, les Philosophes étoient mathématiciens. Anaximandre avoit 64 ans la seconde année de la cinquante-huitieme olympiade ; c’est-à-dire l’an 547 avant la naissance de Jesus-Christ. Anaximene naquit 528 ans avant l’ere chrétienne. Pétau dispute à Diogene Laerce, la connoissance du tems de sa mort.

Les cadrans solaires passerent de la Grece en Sicile, d’où Valerius Messala, consul en 491, apporta à Rome le cadran de Catane, qui servit près de cent ans, jusqu’à ce que Quintus Marcius, consul en 567, en eut fait au même lieu un autre adapté au climat de Rome. Cependant on reconnut bien-tot que le soleil avec le cadran le plus parfait, n’étoit d’aucun secours pendant la nuit, ni même pendant le jour, lorsque le tems étoit couvert. Scipion Nasica, consul en 591 & 598, s’avisa le premier d’y substituer une horloge hydraulique, qui fût également utile la nuit & le jour. Enfin Ctesibuis, qui fleurissoit vers l’an 613 de Rome, inventa une horloge, où les rouages furent employés selon la description de Vitruve, savamment expliquée par M. Perrault. (Le Chevalier de Jaucourt.)

QUADRANGLE, s. m. terme de Géométrie, autrefois usité par les anciens auteurs pour signifier une figure qui a quatre côtés ou quatre angles. Voyez Quadrilatere.

Le quarré, le parallélogramme, le trapese, le rhombe & le rhomboïde, sont des quadrangles ou des figures quadrangulaires. Voyez Quarré, Parallélogramme, Rhombe, &c.

Le quarré est un quadrangle régulier ; le trapese en est un irrégulier. Voyez Trapese. Chambers. (E)

QUADRANGULAIRE, adj. (Géométrie.) se dit d’une figure qui a quatre angles. Voyez Quadrangle.

QUADRANS, s. m. (Monn rom.) c’étoit chez les Romains la plus petite monnoie de cuivre, excepté le sextans ; mais parce que le mot quadrans signifie proprement & premierement, la quatrieme partie de quelque chose, il est certain que la piece qui se nommoit quadrans s’appelloit ainsi, parce qu’elle étoit la quatrieme d’une plus haute monnoie. Donc le quadrans du tems de la république, étoit la quatrieme partie de l’as ; mais je ne voudrois pas nier que sous les derniers empereurs, diverses petites pieces de cuivre n’aient eu le nom de quadrans, dont l’une étoit moindre que l’autre en poids & en valeur. Quant au poids du quadrans, quoiqu’il ait varié, nous en pouvons dire quelque chose avec certitude, parce que tous les auteurs qui ont parlé de l’as, sont d’accord que du commencement, il pesoit une livre romaine, c’est-à-dire douze onces romaines ; donc il s’ensuit qu’alors le quadrans étoit du poids de trois onces, & par cette raison s’appelloit triuncis, comme Pline le rapporte, lib. XXXIII.

Mais nous apprenons du même auteur, que du tems de la premiere guerre punique, la république ne pouvant fournir aux excessives dépenses qu’il lui falloit soutenir, fit battre des as du poids de deux onces, dont elle paya ses dettes, parce qu’elle y gagnoit les cinq sixiemes ; alors donc il est évident que le quadrans pesoit demi-once, c’est-à-dire quatre drachmes.

Les mêmes Romains ayant été vaincus par Annibal, l’année que Fabius Maximus fut dictateur, ils diminuerent encore de la moitié le poids des as, & les firent du poids d’une once seulement ; de sorte qu’alors le quadrans ne pesoit qu’un quart d’once, c’est-à-dire deux drachmes.

Enfin peu de tems après, ajoute Pline, les as furent faits du poids de demi-once par la loi papiria, & par conséquent le quadrans fut réduit au poids d’une seule drachme.

Il y avoit à Rome sous Auguste, des bains publics, où le petit peuple étoit reçu pour un quadrans ; c’est pourquoi Séneque les appelle rem quadrantariam, ou comme nous dirions les bains d’un sol. Juvenal y fait allusion quand il dit :

Nec pueri credunt, nisi qui nondum oere lavantur.

« Les enfans même ne le croient pas ; il n’y a que ceux qui ne payent rien pour leurs bains qui donnent créance à de telles chimeres. » (D. J.)

QUADRANTAL, s. m. (Mesure rom.) Le quadrantal ou l’amphore capitoline, étoit une mesure fixe d’un pié cubique, & qui pouvoit comprendre autant de vin qu’il en falloit pour faire le poids de quatre-vingt livres. Voyez les notes du P. Rouillé sur l’Histoire romaine, liv. XXIV. p. 500. Il faut distinguer le quadrantal, ou l’amphore capitoline, de l’amphore ordinaire, qui étoit une mesure indéterminée, tantôt plus grande, & tantôt plus petite, & dans laquelle les Romains avoient coutume de conserver leur vin. (D. J.)

QUADRAT, adj. (Astr.) quadrat aspect, c’est un aspect de planetes distantes l’une de l’autre de la quatrieme partie du Zodiaque, c’est-à-dire, de 90 degrés. L’aspect quadrat s’appelle aussi quadrature. Voyez Aspect, & Quadrature. On marque ainsi le quadrat aspect □. (E)

Quadrat, s. m. piece de fonte de caractere d’Imprimerie, dont chaque sorte de fonte, ou corps de caractere est assorti. Ces pieces, qui sont plus basses de quatre lignes que la lettre, & de différente grandeur pour la justification des lignes, remplissent celles dont les mots n’en contiennent qu’une partie.