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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/825

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peces de balais dont le manche traverse la porte en côté, comme font les manches de rateaux. Les Tapissiers s’en servent pour nettoyer les pieces de tapisseries, d’où on les a appellés brosses à tapissier.

RATÉE canne, (terme de relation.) on nomme cannes ratées aux îles françoises de l’Amérique, les cannes à sucre, qui ont été entamées par les rats ; ces cannes s’aigrissent presque aussitôt, le dedans noircit, & elles deviennent absolument inutiles à faire du sucre, ne servant tout au plus qu’à faire de l’eau-de-vie.

Les rats des îles se prennent avec des chiens élevés à cette chasse ; les chats qu’on y porte, ou qui y sont nés, n’étant point propres à détruire un animal si nuisible, outre que les Negres, pour qui les chats sont un grand ragoût, songent à les prendre, bien loin de les élever à faire la guerre aux rats.

Ces derniers animaux font un si grand dégat dans les terres plantées de cannes, qu’il y a des chasseurs établis payés exprès pour les prendre : ce qu’ils font avec une espece de traquenar d’osier en forme de panier, dans lequel est placé un nœud coulant. Labat, voyage. (D. J.)

RATEL, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert en Perse, qui revient environ à la livre de seize onces de France. Le ratel est la sixieme partie du petit batman, qu’on appelle autrement batman de Tauris. Voyez Batman, dictionn. de Commerce & de Trévoux.

RATELIER, voyez Rateau.

Ratelier, s. m. (Bonneterie.) espece d’instrument sur lequel on foule les bas, les bonnets & autres semblables ouvrages de laine qui se font au tricot ou au métier. (D. J.)

Ratelier, terme de Corderie, est une espece de rateau : il y en a de plusieurs sortes. Les uns sont attachés à une piece de bois qui tient au plancher ; d’autres sont sur des piquets qui sont plantés en terre ; d’autres enfin sont scellés dans des murs ; & tous servent à soutenir le fil, quand on en a filé une certaine longueur. Voyez l’article Corderie & les figures.

Ratelier, (Maréchal.) on appelle ainsi dans les écuries, une grille de bois qu’on attache au-dessus de la mangeoire, & derriere laquelle on jette du foin que le cheval tire entre les rouleaux de cette grille pour le manger Il y en a des droits & des panchés.

Ratelier, (terme de Rotisseur.) piece de bois de 8, 10, 12 piés de long, avec des chevilles pour pendre le gibier.

Ratelier, (terme de Tourneur.) sorte de train de bois où il y a plusieurs especes de chevilles de bois appellées rosettes, sur lesquelles on met des armes, comme des épées, des fusils, des pistolets ; ou fait aussi des rateliers à mettre des formes dont se servent les cordonniers. (D. J.)

RATENAU, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la moyenne marche de Brandebourg, sur le Havel, entre les villes de Brandebourg & Havelberg. Elle fut bâtie en 430, & souffrit beaucoup dans les guerres du siecle passé, ayant été prise & reprise alternativement par les Suédois & par les Impériaux. Long. 30. 28. latit. 52. 39. (D. J.)

RATENBURG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans le Tirol, entre Kufftein & Schwaz, sur l’Inn. Long. 29. 32. lat. 47. 12. (D. J.)

RATEPENADE, Voyez Chauve-souris.

Ratepenade, Voyez Glorieuse.

Ratepenade, Voyez Poisson Volant.

RATER, prendre un rat, se dit des armes à feu lorsqu’on a lâché la détente pour faire tomber le chien sur sa batterie, & que le coup n’est pas parti. Les mousquets étoient bien moins sujets à rater que les fusils, pistolets & mousquetons, parce que l’effet de la meche étoit plus certain que le feu de la

pierre sur la batterie ; mais aussi les fusils ont beaucoups plus de commodité pour tirer promptement & commodément. Voyez Mousquet. Les gros fusils comme le sont ceux des Boucaniers, sont bien moins exposés à rater que les autres ; des batteries aussi fortes que celles de ces fusils ratent très-rarement, leurs pierres ne s’usent que très-peu & elles ne se cassent point. Voyez Armes Boucanieres.

Plusieurs causes font rater le fusil ; sçavoir, lorsque la pierre ou la batterie se trouve usée, ensorte que le choc du chien sur cette batterie ne produit point de feu, ou bien lorsque la poudre est humide ou mouillée, ou que la lumiere se trouve bouchée par l’espece de crasse que la poudre laisse dans le fusil en s’enflammant. (Q)

RATIATUM, (Géog. anc.) ville détruite des Gaules, dont Ptolomée est le seul des anciens écrivains qui en fasse mention. Deux manuscrits de cet auteur, conservés dans la bibliothèque du Roi de France, placent Ratiatum à 17. 50. de longit. & à 48. 20. de latit.

M. l’abbé Belley a fait une dissertation sur cette ville, pour prouver qu’elle étoit située vers la riviere de Loire, dans le pagus Ratiatensis, le pays des Raits, auquel elle a donné son nom. Elle a été vraisemblablement détruite pendant les courses des Normands qui firent dans tout ce pays là d’horribles ravages. Voyez les Mimoires de l’académie des inscript. tom. 19. in-4°. (D. J.)

RATIBOR, (Géogr. mod.) ville d’Allemagne, capitale du duché du même nom dans la haute Silésie, sur l’Oder, dans un terrein fertile en blé & en fruits, à 6 milles d’Oppelen ; le roi de Dannemarck fut obligé d’en lever le siege en 1627, & les Suédois la prirent en 1642. Long. 35. 58. latit. 50. 15.

RATIERE, terme de Rubanier. c’est le metier dont les rubaniers se servent pour faire cette espece de tissu rond en forme de cordonnet, & qu’on appelle gance. Voyez Gance.

RATIFICATION, s. f. RATIFIER v. a. (Gram. & Jurisprud.) c’est un acte par lequel quelqu’un approuve un acte qui a été passé pour lui.

Si celui qui a agi pour un tiers l’a fait en vertu d’une procuration valable, l’acte n’a pas besoin d’être ratifié par celui qui a donné la procuration, celui-ci étant valablement obligé à tenir ce qui a été fait en vertu de sa procuration, pourvû que le mandataire n’ait point excedé son pouvoir ; & la ratification qui seroit faite dans ce cas, ne seroit que surabondante.

Mais si celui qui a agi pour un autre l’a fait sans pouvoir, celui pour lequel il a agi n’est obligé que du jour de sa ratification.

Lorsque l’on s’est fait fort de quelqu’un que l’on a promis de faire ratifier, on ne peut demander l’exécution de l’acte jusqu’à ce que l’on ait rapporté la ratification.

Si l’acte que l’on ratifie étoit nul dans son principe, comme la vente que quelqu’un fait du bien d’autrui, la vente qu’un mari fait du bien de sa femme sans son consentement, la ratification n’a point d’effet rétroactif, & l’hypotheque sur les biens de celui qui ratifie n’a lieu que du jour de sa ratification.

Un mineur devenu majeur peut ratifier un acte passé par lui ou par son tuteur. Cette ratification peut être expresse ou tacite ; on appelle ratification tacite celle qui résulte de son silence pendant dix années depuis la majorité, en l’un & l’autre cas sa ratification a un effet rétroactif parce que l’obligation du mineur n’est pas nulle de plein droit, elle peut seulement être annullée s’il y a lieu. Voyez au cod. le tit. si major factus ratum habuerit.

Ratification, lettres de, sont des lettres du grand sceau que l’acquéreur d’une rente sur le roi obtient