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Est-ce Saint-Aulaire, ou Toureille,
Ou tous deux, qui vous ont appris
A confondre, mon cher Abeille,
Dans vos très-ennuyeux écrits,
Patience, vertu, constance ?
Apprenez cependant comme on parle à Paris :
Votre longue perséverance
A nous donner de méchans vers ;
C’est ce qu’on appelle constance ;
Et dans ceux qui les ont soufferts,
Cela s’appelle patience.

Œuvres de Despréaux 1747, t. V. (D. J.)

RIF, (Géog. mod.) c’est le nom de la partie d’Egypte, qui s’étend depuis le Caire jusqu’à la mer. La basse-Egypte, de même que la haute, s’appelle Saïde ou Thébaïde ; & celle qui est entre les deux, porte le nom de Sous. (D. J.)

RIFLARD, s. m. (Lainage.) espece de laine la plus longue de toutes celles qui se trouvent sur les peaux de moutons non apprêtées ; elle sert aux Imprimeurs à remplir ces sortes d’instrumens qu’ils appellent balles, avec lesquelles ils prennent l’encre qu’ils employent à l’impression des Livres. Savary. (D. J.)

Riflard, s. m. terme de Menuisier ; c’est une espece de rabot à deux poignées dont se servent les Menuisiers & les autres ouvriers en bois. Il sert à dégrossir la besogne, sur-tout quand le bois est gauche ou noueux ; le fer du riflard, pour qu’il enleve de plus gros copeaux, & qu’il morde davantage, est un peu arrondi. Ce que les Charpentiers appellent une galere, dont les Menuisiers se servent aussi pour le bois difficile, est un vrai riflard, à la reserve qu’il est plus court ; qu’au lieu de poignée, il a deux fortes chevilles qui en traversent le fût par les deux bouts, & qu’il faut deux hommes opposés l’un à l’autre pour le pousser ; enfin il y a des riflards de différente largeur & longueur, pour servir aux différens ouvrages des Menuisiers & des Charpentiers. (D. J.)

Riflard, s. m. terme de Tailleur de pierres ; c’est un morceau de fer en forme de ciseau, très-large par en-bas, & un peu rabattu en chamfrein, il a des dents, ce qui fait qu’on l’appelle communément riflard breté ; son manche est de bois, & il se pousse à la main, il y en a de plusieurs grandeurs. (D. J.)

RIFLER, en terme de Doreur ; c’est l’action d’adoucir au rifloir plus ou moins rude, une piece qu’on veut blanchir. Voyez Rifloir.

RIFLOIR, s. m. Outil d’ouvriers, espece de lime un peu recourbée par le bout ; les Sculpteurs, les Graveurs sur acier, les Serruriers, les Arquebusiers, Eperonniers, Couteliers, &c. ont des rifloirs, mais un peu différens les uns des autres, soit pour leur forme, soit pour la longueur. Savary. (D. J.)

Rifloir, en terme d’Argenteur ; c’est une espece de lime ronde, taillée & courbée par les deux bouts, dont les Argenteurs se servent pour apprêter leur ouvrage. Voyez les Planches de l’Argenteur.

Rifloir, outil d’Arquebusier ; c’est un morceau d’acier trempé, long d’environ 6 ou 7 pouces, emmanché comme une lime qui est ployé en trois parties, & dont la derniere partie est en-dessous, faite comme une lime un peu arrondie ; les Arquebusiers s’en servent pour dresser & limer un trou.

Rifloir, les Fondeurs appellent ainsi un outil d’acier, garni d’une poignée dans le milieu de sa longueur, & dont les extremités sont un peu courbées taillées en lime pour les petits ouvrages, & piquées au poinçon, comme les rapes pour les grands. On s’en sert pour enlever une espece de croûte fort dure qui se forme sur la surface des ouvrages que l’on jette en fonte. Voyez Fonderie.

Rifloir, chez les Cizeleurs & Graveurs en relief & en creux, est un outil d’acier courbé par les deux

bouts en forme d’S ; la partie du milieu B, voyez les fig. & les Pl. de la Gravure) qui sert de poignée est lisse ou à pans, la partie A est ronde & taillée en lime ; l’autre extremité C est arrondie par les arrêtes, mais un peu applatie, & est de même taillée en lime ; elle sert pour les endroits où l’autre ne peut atteindre. Il y en a de différente grandeur & forme pour servir au besoin, les uns & les autres plus ou moins chargés de tailles, c’est-à-dire taillés les uns gros, & les autres fins, selon que l’ouvrage où on les employe l’exige. L’usage des rifloirs est d’effacer les coups d’échopes ou de burin, en limant la partie sur laquelle on a operé avec les autres outils.

Rifloir, à la monnoie, est une lime taillée douce par le bout, dont ceux qui gravent des médailles, coins ou quarrés, se servent pour dresser, atteindre, & nettoyer les figures de relief ou en creux.

Rifloir, en terme d’Orfévre en tabatiere ; c’est une petite branche de fer, dont l’extremité est taillée en forme de lime ; il y en a de courbés un peu par le bout qu’on appelle rifloir à pié de biche, & d’autres pliés en zigzag comme la poignée d’une broche à main, à-peu-près vers les deux tiers de sa longueur. On l’appelle rifloir à charniere de l’usage qu’on en fait, il y a aussi des rifloirs à bâte qui sont tranchans, creux, ronds, &c. selon la forme de la bâte. Voyez Bate, & les fig. & les Pl.

Rifloir, en terme d’Orfevre en grosserie, ce sont des especes de limes qui ne sont taillées que par les deux bouts ; ces deux extremités sont fines ou grosses à proportion du calibre du rifloir ; elles sont aussi recourbées pour pouvoir s’insinuer dans tous les coudes où leur usage est nécessaire.

Il y en a de ronds, demi-ronds, de plats, de triangles, & de toutes grosseurs ; ils servent à réparer. Voyez Réparer, voyez aussi les Pl.

RIGA, (Géogr. mod.) ville de l’empire russien, capitale de la Livonie, sur la rive septentrionale de la Dwina, à 2 lieues de son embouchure dans la mer Baltique, à 10 lieues de Mittau, & à 84 au sud-ouest de S. Petersbourg. Cette ville est grande, peuplée & fort commerçante. Le château sert de demeure au gouverneur ; outre cela plusieurs forts contribuent à sa défense.

Quelques marchands de Brème étant entrés dans la Dwina vers le milieu du xij. siecle, y firent commerce avec les habitans du pays, ce qui donna lieu à l’établissement de la religion chrétienne dans ce quartier. Le papes en étant instruits, y envoyerent des évêques qui environnerent la ville de murailles, & fonderent quelques évêchés en différentes parties de cette province. L’évêque Albert en fut nommé archevêque en 1215 par Innocent III. vers l’an 1280 ; les chevaliers teutoniques qui s’étoient établis dans le pays, firent la guerre aux archevêques. D’un autre côté, les bourgeois de Riga s’étant enrichis par le trafic entrerent dans l’alliance des villes anséatiques, & se virent en état de tenir tête aux archevêques & aux chevaliers.

Par la révolution qui arriva dans la religion, le Luthérianisme s’introduisit dans cette ville avec de si grands progrès, que Sigismond, roi de Pologne, auquel les habitans se soumirent en 1561, se vit obligé d’accorder le libre exercice de la religion luthérienne dans le pays. Tous les ecclésiastiques ayant quitté la religion catholique, l’archevêché de Riga fut éteint en 1566, & les biens ecclésiastiques sécularisés. Etienne Batori ne rétablit la religion catholique que jusqu’au tems que Gustave-Adolphe s’empara de Riga en 1621. Enfin Pierre I. après les défaites de Charles XII. prit cette ville en 1710, & elle est restée depuis ce tems-là sous la domination des Russes. Long. 42. latit. 56. 50’. (D. J.)

RIGAUDON, s. m. sorte de danse dont l’air se