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medes convenables ; tels sont l’opium & les antihystériques. 3°. A user de fomentations, d’épithemes chauds, émolliens, anodins & un peu aromatiques, de ventouses appliquées à l’abdomen sans scarification, les lavemens émolliens, purgatifs, légerement irritans.

Le moyen de prévenir ces maladies, c’est de s’abstenir des alimens venteux ou flatueux, tels que les fruits cruds, les légumes, comme les pois, les haricots, les choux, & autres alimens qui contiennent une grande quantité d’air.

Rôt, s. m. (Cuisine.) viande rôtie à la broche ; l’on distingue deux sortes de rôts, le gros rôt, & le petit ou menu rôt. Le gros rôt est la grosse viande rôtie, comme aloyau, quartiers de veau & de mouton, &c. Le menu rôt est la volaille, le gibier, enfin ce qu’on appelle les petits piés.

Rot, s. m. (Tisseranderie.) c’est le nom du chassis des Tisserands, par les ouvertures duquel passent les fils de la chaîne d’une étoffe ; les rots s’appellent autrement peignes, lames, &c. Savary. (D. J.)

Rot, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la Franconie, au marcgraviat d’Anspach, sur une petite riviere de même nom, & à 5 milles de Nuremberg. (D. J.)

ROTATEUR, s. m. en Anatomie, est le nom que l’on donne aux muscles obliques de l’œil, nommés ainsi de la direction de leurs fibres circulaires, & de leur action amateurs. Voyez Amateur, Oblique, & Œil.

Rotateur, le, (Sculpt. antiq.) c’est ainsi qu’on appelle une belle figure deterrée dans les fouilles de Romée, & transportée il y a près d’un siecle dans le palais ducal de Florence.

Cette figure représente l’esclave qui, suivant le récit de Tite-Live, liv. II. ch. iv. entendit par hasard le projet que faisoient les fils de Brutus pour rétablir dans Rome les Tarquins, & qui sauva la république naissante, en révélant leur conjuration au consul.

Prodita laxabant portarum claustra tyrannis
Exulibus, juvenes ipsius consulis & quos, &c.
Occulta ad patres produxit crimina servus.
Matronis lugendus
. Juvénal, sat. viij.

Les personnes les moins attentives remarquent, en voyant cette statue, dit M. l’abbé du Bos, que cet esclave qui se courbe & qui se montre dans la posture convenable pour aiguiser le fer qu’il tient, afin de paroître uniquement occupé de ce travail, est néanmoins distrait, & donne son attention, non pas à ce qu’il semble faire, mais à ce qu’il entend. Cette distraction est sensible, dans tout son corps, & principalement dans ses mains & dans sa tête. Ses doigts sont bien placés comme ils doivent l’être, pour peser sur le fer, & pour le presser contre la pierre à aiguiser, mais leur action est suspendue. Par un geste naturel à ceux qui écoutent en craignant qu’on ne s’apperçoive qu’ils prêtent l’oreille à ce qu’on dit, notre esclave tâche de lever assez la prunelle de ses yeux, pour appercevoir son objet sans lever la tête, comme il la leveroit naturellement, s’il n’étoit pas contraint. (D. J.)

ROTATION, s. f. terme en usage dans la Méchanique, pour exprimer le mouvement d’un corps qui roule ou qui tourne. Voyez Roue, &c.

Rotation, en terme de Géométrie, signifie la révolution d’une surface autour d’une ligne immobile, qu’on appelle l’axe de rotation. Voyez Axe.

Les surfaces planes engendrent ou forment des solides par leur rotation. Voyez Solide & Engendrer.

M. de Moivre, dans son essai sur les usages de la méthode des fluxions, a donné, ainsi que plusieurs au-

tres auteurs, la méthode pour trouver plusieurs solides

engendrés par cette rotation. Il remarque que la fluxion de ces solides est le produit de la fluxion de l’abscisse par la base circulaire, dont l’ordonnée est le rayon ; & lorsque cette fluxion est intégrable, on trouve la valeur du solide, que l’on peut représenter par un cylindre de même base. Supposant donc que le rapport du quarré du rayon ou cercle soit , & que l’équation qui renferme la nature ou les propriétés d’un cercle dont le diametre est f, soit  ; il s’ensuit que est la fluxion ou la différentielle d’une portion de sphere ; par conséquent cette portion sera . Or le cylindre circonscrit sera . Donc la portion de sphere est au cylindre circonscrit comme est à  ; donc si on fait , on aura la demi-sphere au cylindre circonscrit en raison de à , c’est-à-dire en raison de 2 à 3. Trans. philosoph. n. 216.

On peut déterminer par une méthode à peu-près semblable, les surfaces courbes des solides engendrés par cette rotation ; car la fluxion de la surface est le produit de l’arc infiniment petit de la courbe par la circonférence de cercle dont l’ordonnée est le rayon. Ainsi dans la sphere, l’élément ou fluxion du cercle qui l’engendre, est , & le rapport du quarré du rayon au cercle étant n, le rapport du rayon à la circonférence sera  ; donc la circonférence dont l’ordonnée est le rayon, sera  ; donc l’élément de la surface est , dont l’intégrale est , c’est-à-dire que la surface d’une portion de sphere déterminée par l’ordonnée & par l’abscisse x, est égale à celle d’un cylindre qui auroit pour hauteur l’abscisse x, & pour base un cercle décrit du rayon égal au rayon de la sphere.

Rotation est aussi un terme en usage dans l’Astronomie. Voyez Révolution.

Rotation diurne, voyez Terre & Diurne.

Rotation, s. f. (Anatom.) les Anatomistes entendent ordinairement par le mot de rotation, des mouvemens réciproques d’une partie du corps humain, autour de la longueur ou de l’axe de la même partie, & ils appliquent spécialement ce terme aux demi-tours réciproques de la cuisse, par lesquels l’homme étant debout, tourne le bout du pié en-dehors & en-dedans ; mais M. Winslow étend ce terme à tous les autres demi-tours semblables, qui s’observent dans les mouvemens du corps humain ; tels sont ceux de la tête, du cou, du thorax, du bassin, & même de tout le tronc, par lesquels on tourne ces parties à droite & à gauche.

Columbus, anatomiste romain, & contemporain de Vésale, avoit déjà remarqué, dans sa description des muscles du bras & des muscles droits de l’œil, que cette espece de mouvement en rond n’est que la combinaison successive de l’action des muscles releveurs, abaisseurs, adducteurs, & abducteurs. Ce n’est pas seulement avec le bras & la cuisse que l’on peut faire ce tournoyement, on le peut encore avec l’avant-bras fléchi, la jambe fléchie, la main & le pié ; on le peut aussi avec la tête & le tronc. La mé-