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ROUANER, v. act. (Gram.) c’est marquer avec la rouanette.

Rouane, (Géog. mod.) on écrit aussi Roane & Rohane ; ville de France, dans le bas-Forez, sur la Loire, qui commence ici à porter bateau, à 12 lieues au nord-ouest de Feurs, & à 84 de Paris. Rouanne est ancienne ; car elle est marquée dans Ptolomée comme une des principales places des Ségusiens. Il l’appelle Rodumna, & on trouve encore ce mot dans la carte de Peutinger. Il y a dans cette ville une élection & un collége. Elle est capitale d’un pays appellé Roannois. Longit. 21. 45. latit. 36. 3. (D. J.)

ROUANETTE, s. f. (Charpenterie.) petit outil de fer, avec lequel les Charpentiers marquent leur bois. Cet outil est rond, d’un pouce de diametre, long de sept à huit pouces, applati par un bout, qui se partage en deux dents fort pointues. On s’en sert comme d’une rouane pour tirer des lignes, ou pour tracer des ronds, suivant la marque dont on veut signer les bois. Dict. de comm. (D. J.)

Rouanette, instrument des Commis des aides ; petite rouane dont se servent les commis des aides pour marquer les pieces de vin pendant les visites qu’ils font dans les caves & celliers des marchands de vin & cabaretiers. Les tonneliers ont aussi une rouanette, pour marquer leurs ouvrages. Savary. (D. J.)

ROUANNOIS, le, ou ROUANEZ, (Géog. mod.) duché de France, dans le Lyonnois, au bas-Forès. Il est le seul qu’il y ait dans ce gouvernement. Il fut érigé en faveur de Claude Gouffier, en 1566, par lettres-patentes registrées au parlement l’année suivante. Il y a eu depuis de nouvelles lettres du duché en faveur de François d’Aubusson, & de Louis d’Aubusson, appellé duc de la Feuillade. (D. J.)

ROUANT, en terme de Blason, se dit du paôn qui fait la roue en étendant sa queue. S. Paul de Ricault, d’asur au paon rouant d’or.

ROUBLE, s. m. (Monnoie.) monnoie de compte dont on se sert en Moscovie pour tenir les livres, & y faire l’évaluation des paiemens dans le commerce. Le rouble vaut cent copecs ou deux richedalers. Le czar Pierre a fait frapper de véritables roubles, qui valoient autrefois neuf schellings d’Angleterre. Savary. (D. J.)

ROUCHE ou RUCHE, s. f. terme de Marine, c’est la carcasse d’un vaisseau tel qu’il est sur le chantier sans mâture.

ROUCHEROLLE, voyez Rousserolle.

ROUCIN, (Jurisprud.) en matiere de fief & de redevance, signifie ordinairement un cheval de somme.

Roucin de service, est un cheval d’armes, c’est-à-dire, propre pour la guerre. Voyez les établissemens de S. Louis, les coutumes de Tours & de Lodunois. (A)

ROUCOU, voyez Rocou.

ROUCY, (Géog. mod.) ville de France, dans la Champagne, sur la riviere d’Aisne, élection de Laon, avec titre de comté. C’est l’un des anciens comtés-pairies de Champagne. L’origine des comtes de Roucy est rapportée différemment par M. l’abbé de Longuerue, dans sa description de la France ; & par M. Baugier, dans ses mémoires de Champagne ; mais la maison de Roucy seroit elle-même embarrassée de décider auquel des deux généalogistes elle doit donner la pomme. (D. J.)

ROUDBAR, (Géog. mod.) vulgairement Roumar, ville de Perse, dans la province de Guilan. Long. selon Tavernier, 75. 37. lat. 37. 21. (D. J.)

ROUDRA, (Idolat. des Indiens.) nom que les Indiens donnent à un des génies qu’ils croient chargés de régir le monde : il préside sur la région du feu, cet élement lui est soumis. Sa femme est appellée Parvadi ou Paratchatti, nom qui signifie toute-puissance,

& qui semble indiquer que ce n’est qu’un attribut personnifié & attaché à Roudra. (D. J.)

ROUE, s. f. (Méch.) est une machine simple consistant en une piece ronde de bois, de métal, ou d’autre matiere qui tourne autour d’un aissieu ou axe. Voyez Aissieu & Axe.

La roue est une des principales puissances employées dans la méchanique, & est d’usage dans la plûpart des machines ; en effet, les principales machines dont nous nous servons, comme horloges, moulins, &c. ne sont que des assemblages de roues. Voyez Horloge, Moulin, &c.

La forme des roues est différente, suivant le mouvement qu’on veut leur donner, & l’usage qu’on en veut faire. On les distingue en roues simples & roues dentées.

La roue simple, ou la roue proprement dite, est celle dont la circonférence est uniforme, ainsi que celle de son aissieu ou arbre, & qui n’est point combinée avec d’autres roues. Telles sont les roues des voitures faites pour avoir un mouvement double ; l’un circulaire autour de l’axe, l’autre rectiligne pour aller en avant, quoique, à la vérité, ces deux mouvemens ne soient qu’apparens, puisqu’il est impossible qu’un corps puisse avoir à la fois deux directions. Voyez Chariot.

Le seul & unique mouvement qu’ait la roue, est un mouvement curviligne, composé du mouvement progressif & du mouvement circulaire ; ce qu’on peut voir aisément en fixant un cray on sur la roue, de maniere qu’il marque sa trace sur la muraille pendant que la roue tourne ; car la ligne qui se trouve tracée alors est une vraie courbe ; cette courbe s’appelle par les Géometres cycloïde, & elle est d’autant moins courte, que le crayon a été placé plus proche de l’axe. Voyez Cycloïde.

Dans les roues simples, la hauteur doit toujours être proportionnée à la hauteur de l’animal qui la fait mouvoir. La regle qu’il faut suivre, c’est que la charge & l’axe de la roue soient de même hauteur que la puissance : car si l’axe étoit plus haut que la puissance qui tire, une partie de la charge porteroit sur elle, & si l’axe étoit plus bas, la puissance tireroit d’une maniere désavantageuse, & auroit besoin d’une plus grande force. Cependant Stevin, Wallis, &c. prétendent que pour tirer un fardeau sur un terrain inégal, il est plus avantageux de placer les traits des roues au-dessous de la poitrine du cheval.

La force des roues simples résulte de la différence entre le rayon de l’aissieu & celui de la roue. Cette force se mesure par cette regle. Le rayon de l’axe ou de l’aissieu est celui de la roue, comme la puissance au poids à soutenir.

Une roue qui tourne, doit être regardée le plus souvent comme un levier du second genre, qui se répete autant de fois qu’on peut imaginer de points à la circonférence. Car chacun de ces points est l’extrémité d’un rayon appuyé d’une part sur le terrain, & dont l’autre bout, chargé de l’aissieu qui porte la voiture, est en même tems tiré par la puissance qui le mene ; de sorte que si le plan étoit parfaitement uni, & de niveau, si la circonférence des roues étoit bien ronde, & sans inégalités, s’il n’y avoit aucun frottement de l’axe aux moyeux, & si la direction de la puissance étoit toujours appliquée parallelement au plan, une petite force meneroit une charge très-pesante. Car la résistance qui vient de son poids, repose, pour ainsi dire, entierement sur le terrain par le rayon vertical de la roue, dont l’extrémité est appuyée sur ce même terrain.

Mais de toutes les conditions que nous venons de supposer, & dont le concours seroit nécessaire pour produire un tel effet, à peine s’en rencontre-t-il quelqu’un dans l’usage ordinaire. Les roues des charret-