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Route fausse ou fausse route, (Marine.) on dit faire fausse route, lorsqu’on ne porte pas vers l’endroit où l’on veut aller. Il est des cas où l’on est obligé de faire fausse route ; par exemple, si un vaisseau plus foible est apperçu par un vaisseau ennemi plus fort qui le chasse pour le joindre ; s’il peut gagner la nuit, alors au lieu de suivre la route qu’il faisoit, il porte autant qu’il peut d’un autre côté, & change ainsi de route, & souvent par ce moyen évite l’ennemi & s’échappe.

Route, (Art mil.) on appelle route dans le militaire, une espece d’acte que le roi fait accorder aux régimens qui se transportent d’un lieu dans un autre, & aux officiers-qui menent des recrues, pour que l’étape leur soit fournie dans les lieux de leur passage.

Lorsque le roi trouve à propos d’accorder des routes pour des recrues ou des remontes, elle veut & entend que les majors des régimens envoyent au commencement du quartier d’hiver au secrétaire d’état de la guerre, les mémoires des routes dont chaque capitaine aura besoin, soit pour les recrues d’hommes ou les chevaux de remonte de sa compagnie, dans lesquels mémoires ils doivent marquer le nombre qui manque à chaque compagnie pour la rendre complette sur le pié de la derniere revûe. Ils doivent désigner aussi le premier lieu d’étape où la route devra commencer ; il faut que ce soit autant qu’il est possible, une ville ou un chef-lieu d’élection.

Il y a beaucoup de réglemens pour prévenir les abus qui peuvent se glisser dans les routes. Voyez le code militaire de M. Briquet. (Q)

Route, espece de brigands qui ont long-tems ravagé la France, & qui formoient un corps de troupes dont les rois se sont servis dans plusieurs occasions, mais qui furent entierement dissipés sous le regne de Charles V. Voyez Compagnies. (Q)

Route, s. f. (Décorat. d’Agricult.) c’est dans un parc, une allée d’arbres sans aire de recoupes ni sable, où les carrosses peuvent rouler. (D. J.)

Routier, s. m. (Marine.) c’est ainsi qu’on a intitulé quelques ouvrages du pilotage, qui contiennent des cartes marines, des vûes de côtes, des observations sur les diverses qualités des parages, & des instructions pour la route des vaisseaux.

Routier, (Comm.) on appelle en Hollande maîtres routiers, ceux qui sont chargés de la conduite des voitures publiques, soit par eau, soit par terre. Ils sont ainsi nommés, à cause qu’ils font toujours la même route, partant à heure marquée & arrivant de même.

C’est ce que nous appellons en France, maîtres de coches par eau ou par terre, maîtres de messageries & de carrosses. Les maîtres routiers de Hollande sont établis par des lettres des colleges de l’amirauté chacun dans son district, lesquelles doivent être renouvellées tous les deux ans ; ils jouissent de grandes franchises & d’une protection marquée des états, à cause de l’utilité publique & de l’exactitude avec laquelle il est nécessaire que ces voitures soient conduites.

On donne aussi le nom de routiers aux vaisseaux & barques, établies sur les canaux & autres eaux des Provinces-Unies, pour transporter d’un lieu à un autre les marchandises & les personnes. Dictionn. de Commerce.

ROUTOIR, s. m. (Econ. rustiq.) l’endroit où l’on met rouir le chanvre ; c’est ordinairement une fosse de 3 ou 4 toises de longueur, sur 2 ou 3 de largeur, & de 3 ou 4 piés de profondeur, remplie d’eau, c’est souvent une source qui remplit ces routoirs, & quand ils sont pleins, ils se déchargent de superficie par un écoulement qu’on y a ménagé. Voyez Pl. de Corderie.

Quelquefois les routoirs ne sont autre chose qu’un simple fossé pratiqué sur le bord d’une riviere, & quelquefois des mares ou des fossés pleins d’eau. Il y a même des gens qui n’ont pas d’autres routoirs que le lit même des rivieres ; mais cela est défendu par les ordonnances. Voyez l’article Chanvre.

ROW, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans la Podolie, sur la riviere du même nom, autrement appellée le Morawe. Les savans croyent que Row est l’Eractum de Ptolomée, ancienne ville des Bastarnes, dans la Sarmatie européenne. (D. J.)

ROUVRE, s. m. (Botan.) en latin robur d’où le mot françois a été tiré. C’est une espece de chêne plus bas que le chêne ordinaire, mais gros & tortu ; son bois est dur ; ses feuilles sont découpées à ondes assez profondes, couvertes d’un duvet délicat ; ses fleurs sont des chatons, & ses fruits des glands plus petits que ceux du chêne commun ; cet arbre croit aux lieux montagneux ; c’est le quercus follis molli lanugine pubescentibus, de Tournefort. (D. J.)

ROUVRIR, v. act. (Gram.) ouvrir de-rechef. Voyez Ouvrir. On dit, la plaie veut se rouvrir.

ROUX, couleur d’un rouge pâle, semblable à celle d’une brique à moitié cuite, comme un daim, &c.

Roux-vent, (Jardinage.) vents froids qui soufflent dans le printems, & font recoquiller les jeunes feuilles des pêchers & de la vigne, lesquelles deviennent rougeâtres.

ROUYON, (Géog. mod.) ville de Perse, dans la province de Mazandéran. Long. selon Tavernier, 71. 36. latit. 36. 15. (D. J.)

ROYAL, adj. se dit de quelque chose qui a rapport au roi. Voyez Roi.

Ce mot vient du latin regalis, qui est dérivé de rex, roi.

C’est dans ce sens qu’on dit, la famille royale, le sang royal, &c.

En Angleterre on donne le titre d’altesse royale au prince & à la princesse de Galles, au frere du roi, &c. Voyez Prince & Altesse.

On a donné le titre de royale à des princesses filles ou petites-filles de rois, quoiqu’elles ne fussent pas reines. Ainsi l’on a appellé la duchesse de Savoie, madame royale, & les duchesses d’Orléans & de Lorraine ont eu le titre d’altesse royale.

Abbaye royale, est une abbaye fondée par un roi ou par une reine. Voyez Abbaye.

Académie royale des Sciences. Voyez Académie.

Armée royale, est une armée qui marche avec du gros canon, & qui est en état d’assiéger une place forte & bien défendue. On pendoit ordinairement autrefois le gouverneur d’une petite place, quand il osoit tenir devant une armée royale.

Consentement royal, (royal assent.) se dit en Angleterre du consentement ou de l’approbation que le roi donne à tout acte fait par un ou plusieurs de ses sujets, par exemple, à l’élection d’un évêque par le doyen ou chapitre d’une église, ou à un bill passé dans les deux chambres du parlement, &c.

Quand le roi a donné son consentement à un bill dans le parlement, le bill est avec ces mots, le roi le veut. Si le roi refuse son consentement, on met sur le bill, le roi s’avisera. Voyez Bill, Parlement, &c.

Bourgs royaux, voyez Bourg.

Couronne royale, est celle que portent les rois. Voyez Couronne.

La couronne d’Angleterre est fermée par des demi-cercles d’or, qui se réunissent vers un globe ou boule, surmonté d’une croix ; ces demi-cercles sont ornés de croix & de fleurs de lis, & toute la couronne est enrichie de pierres précieuses.

Chartre royale, voyez Chartre.

Compagnie royale d’Afrique, voyez Compagnie.

Banque royale, c’est le nom qu’on donne à la bour-