Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/646

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ches. On trouve des individus de cette espece, dont les plumes du jabot sont jaunâtres, & ont des taches noires disposées comme des écailles de poisson ; la couleur de la poitrine & du ventre est cendrée ; il y a une tache noire sous le croupion : les plumes des ailes sont brunes en entier, à l’exception d’une tache d’un beau verd qui se trouve sur celle du milieu ; la queue est composée de seize plumes qui sont toutes brunes ; les piés ont une couleur brune pâle, & la membrane qui tient les doigts unis les uns aux autres, est noirâtre. La chair de cet oiseau est de très-bon goût. Ray, synop. meth. avium. Voyez Oiseau.

Sarcelle, (Diete.) cet oiseau peut être regardé, du-moins en n’en considérant que les qualités diététiques, comme une petite espece de canard sauvage. Voyez Canard sauvage.

SARCHAN le, (Géog. mod.) province d’Asie, dans l’Anatolie, sur la côte de l’Archipel. Elle est bornée au nord par le Becsangili, & au midi par le Germian ; ainsi elle répond en partie à l’Ionie des anciens. Smyrne est sa capitale ; Ephèse & Fokia sont aussi de cette province. (D. J.)

SARCHE, s. m. terme de Boisselier, cercle haut & large, auquel on attache une étamine, une toile, ou une peau percée pour faire un tamis, une grèle, un tambour, & autres semblables ouvrages. On s’en sert aussi pour hausser les vaisseaux à faire la lessive. (D. J.)

SARCITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques auteurs à la cornaline, à cause qu’elle est de couleur de chair. On donnoit aussi ce nom à une pierre qui, suivant Pline, se trouvoit dans le ventre d’un lésard. Enfin on a aussi donné le nom de Sarcites à une pierre striée & remplie de fibres, comme la viande de bœuf.

SARCLER, (Agricult.) ce mot signifie arracher les méchantes herbes & les chardons qui nuisent aux bonnes plantes & aux blés ; ce travail se fait ordinairement ainsi. Des femmes s’arrangent de front, & ayant à la main un sarcloir, elles coupent les mauvaises herbes les plus apparentes ; si elles sont encore jeunes, les sarcleuses ne les apperçoivent pas, & en ce cas, il faut répéter dans la suite l’opération ; d’ailleurs les plantes les plus menues, qui sont au moins aussi préjudiciables, telles que le vesceron, la folle avoine, la nielle, la renouée, l’arrête-bœuf, la queue de renard, & tous les petits piés de ponceau, restent dans le champ. Ajoutez qu’en coupant les mauvaises herbes, il n’est guere possible qu’on ne coupe du blé ; & enfin les chardons & les autres plantes bisannuelles, poussent de leurs racines deux, trois, ou quatre tiges, au-lieu d’une, & alors le mal devient plus grand ; les pauvres femmes qui ont des vaches à nourrir, ne demandent pas mieux que d’aller arracher l’herbe des blés ; mais en arrachant l’herbe, elles arrachent beaucoup de blé, & lui font un tort infini, sur-tout quand la terre est humide, en foulant les blés avec leurs piés, & en trainant les sacs qu’elles remplissent d’herbes nuisibles ; ainsi le plus sûr moyen de déraciner les mauvaises herbes, c’est de continuer les labours pendant que les blés sont en terre, suivant la méthode de M. Tull. (D. J.)

SARCLOIR, s. m. terme de Jardinier, instrument de jardinier pour sarcler ; il est composé d’un manche de bois, & d’un petit fer aceré au bout de ce manche, pour couper les chardons & autres herbes inutiles. (D. J.)

SARCOCELE, s. m. terme de Chirurgie, tumeur contre nature du testicule, accompagnée de rénitence, sans douleur, du moins dans son commencement, & qui croît peu-à-peu ; c’est ordinairement le corps même du testicule, augmenté de volume par l’accroissement de sa substance & l’engorgement de

ses vaisseaux ; ce mot vient du grec σὰρξ, caro, chair, & κήλη, hernie. Les anciens, par rapport au siege de cette tumeur, & sa ressemblance avec celles qui sont formées par déplacement de parties, l’ont appellé sarcocele, & l’ont compris sous le genre des hernies fausses ou humorales.

Les causes externes du sarcocele, sont les coups, les chutes, les contusions, les froissemens, les fortes compressions ; les causes internes viennent de l’épaississement de la lymphe nourriciere, de la rétention de la matiere prolifique, ou des virus vénériens, cancéreux ou scrophuleux ; l’effet de ces différentes causes peut être très-prompt, & former une maladie aiguë inflammatoire, qu’on combat par le régime sévere, par l’usage des délayans, des saignées repetées, & par l’application des cataplasmes anodins & résolutifs ; mais on ne donne proprement le nom de sarcocele, qu’à l’engorgement invéteré & permanent du testicule ; l’usage inconsideré des résolutifs trop actifs, peut causer l’induration du sarcocele, qui devient d’abord skirrheux, & qui peut ensuite dégénérer en cancer.

Il faut bien exactement distinguer le sarcocele des autres especes de tumeurs des testicules, avec lesquelles on pourroit le confondre. On le distinguera facilement de la hernie intestinale ou épiploïque, puisque dans le sarcocele le pli de l’aine est libre, à moins qu’il n’y ait complication de deux maladies ; ce qu’on reconnoîtra par les signes particuliers qui les caractérisent. Voyez Hernie.

Forestus rapporte l’exemple d’un homme qui avoit une tumeur dure du testicule, comme un skirrhe, qui distendoit le scrotum ; elle fit des progrès pendant cinq ans, tout le monde jugeoit que c’étoit un sarcocele, la tumeur devint molle par l’application des émolliens & des maturatifs ; elle se rompit enfin, & l’évacuation d’une grande quantité d’eau, procura l’affaissement du scrotum & du testicule, & le malade guérit radicalement. C’étoit donc une hydrocele, qu’on avoit méconnue, & à laquelle on auroit pu porter remede bien plutôt, sans cette erreur dans le diagnostic. Le chirurgien trouve sans cesse à faire usage de son jugement dans l’exercice de son art, & celui qui ne mérite des éloges que par l’habileté de la main, ne posséde pas la meilleure part.

Toute la substance du testicule n’est pas toujours comprise dans la tumeur ; le sarcocele ne paroît quelquefois que comme une excroissance charnue, qui s’éleve sur le corps même du testicule : c’est au tact à bien faire connoître l’état précis des choses.

Le prognostic du sarcocele est différent, suivant les causes qui l’ont produit, suivant son volume & les progrès plus ou moins rapides qu’il a faits, & suivant les dispositions qu’il a à ne pas changer de caractere, ou à suppurer s’il devient phlegmoneux, ou à dégénérer en cancer, s’il est d’une espece skirrheuse.

On espere ordinairement très-peu des médicamens, pour la guérison de ce mal. Les remedes généraux, qui sont les saignées, les purgatifs, & les bains, préparent au bon effet des fondans apéritifs, & des emplâtres discussifs & résolutifs, tels que ceux de savon, de ciguë, &c. Rulandus recommande comme un très-bon remede, le baume de soufre, dont on oint la tumeur matin & soir. D’autres estiment beaucoup un emplâtre fait avec la gomme ammoniaque, le bdellium, le sagapenum, dissout dans le vinaigre, avec l’addition de quelques graisses & huiles émollientes & résolutives : les frictions mercurielles locales, & l’emplâtre de vigo, sont convenables contre le sarcocele vénérien ; elles peuvent aussi avoir un bon effet s’il est scrophuleux. Voyez Ecrouelles.

Fabrice d’Aquapendente dit, d’après Mathiole, que la poudre de racine d’arrête-bœuf, (ononis) prise intérieurement pendant quelques mois, a la