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Schweidnitz, (Géog. mod.) principauté d’Allemagne dans la Silésie, entre les principautés de Lignitz & de Breslaw au nord, celle de Brieg à l’orient, la Bohème au midi, & la principauté de Jawer au couchant. Elle tire son nom de sa capitale. (D. J.)

SCHWEINFURT, (Géog. mod.) ville impériale d’Allemagne dans la Franconie, sur le Mein à droite, dans un terroir fertile en vin & en blé, à 10 lieues au nord-est de Wurtzbourg ; elle est libre & impériale. C’est une des places d’Allemagne des mieux fortifiées. Long. 33. lat. 50. 48.

Cuspinien (Jean), écrivain du xvj. siecle, naquit à Schweinfurt, & mourut à Vienne en Autriche. Il a publié, 1°. un commentaire des consuls, des césars & des empereurs romains ; 2°. une histoire d’Autriche ; 3°. une histoire de l’origine des Turcs, & d’autres ouvrages. Nicolas Gerbel a écrit sa vie. (D. J.)

SCHWEINITZ, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourgade dans le cercle de la haute Saxe sur l’Elster, au midi oriental de Wittemberg.

SCHWETZA, (Géogr. mod.) petite ville entierement délâbrée de Pologne, dans le palatinat de Culm, sur la gauche de la Vistule, entre Culm au midi, & Graudentz au nord. Le grand-maître de l’ordre teutonique s’en saisit l’an 1310.

SCHWINBORG, (Géogr. mod.) ou Swinborg, on Suimeburg, ville de Danemark sur la côte orientale de l’île de Funen. Ce fut de-là que partit Charles Gustave roi de Suede, lorsqu’il passa au mois de Février 1638, sur la glace avec son armée, pour se rendre de l’île de Funen dans celles de Langeland, de Falster & de Sélande. Long. 23. 32. lat. 55. 10.

SCHWITZ, (Géog. mod.) ou Switz, canton de la Suisse, le cinquieme entre les treize qui composent le corps helvétique, & le second des laender ou des petits cantons.

Ce canton a eu l’honneur de donner son nom à toute la nation, que les François par corruption du mot appellent Suisse. On dit que comme le pays de Schwitz, qui est à l’orient du lac de Lucerne, étoit le plus exposé aux courses des Autrichiens, ceux-ci voyant les gens de Schwitz toujours les premiers à combattre contre eux, donnerent à ces montagnards ligués le nom de Schwitzer ; ensuite ce nom étant demeuré à tous ceux qui sont entrés dans la ligue de la liberté, il s’est insensiblement communiqué à tout le corps helvétique ; mais voici quelque chose de plus vraissemblable. La victoire des Suisses contre les troupes de Léopold duc d’Autriche, fut gagnée en 1315, dans le canton de Schwitz. Les deux autres cantons d’Uri & d’Underwald donnerent ce nom à leur alliance, laquelle devenant plus générale, fait encore souvenir par ce seul nom, de la victoire qui leur acquit la liberté.

Les habitans du canton de Schwitz pourroient bien avoir été dans leur origine une peuplade des Goths. Une chose certaine, c’est que Théodoric roi des Goths en Italie, étoit maître de toutes les Alpes rhétiques, qui comprennent non-seulement le pays des Grisons, mais encore ceux d’Uri & de quelques cantons voisins ; & il est fort possible que pour y affermir son autorité, & pour s’assurer de ces passages importans d’Italie en Allemagne, il ait envoyé des colonies en quelques endroits de ces montagnes auparavant inhabitées.

Quoi qu’il en soit, le canton de Schwitz est borné au nord par les cantons de Zurich & de Zoug, au midi par celui d’Uri, au levant par celui de Glaris, & au couchant par le lac des quatre cantons. La richesse de ses habitans ne consiste guere qu’en troupeaux. Le chef-lieu de ce canton est le bourg de Schwitz, situé près de la rive orientale du lac des quatre cantons, dans une campagne assez agréable, entre de hautes montagnes, près d’une riviere nommée Mutta,

à 6 lieues au sud-est de Lucerne. Ce bourg a une église paroissiale, deux couvens de capucins, un monastere de religieuses, & une maison de ville.

C’est dans ce bourg que se tiennent les assemblées générales du pays ; c’est aussi dans ce lieu que réside la regence, qui est composée de 60 personnes. Long. 26. 15. lat. 47. 5. (D. J.)

SCIACCA, (Géog. mod.) petite ville de Sicile dans le val de Mazara, sur la côte méridionale au pié d’une montagne, avec un château & un port. C’est un des grands magasins de blé de tout le pays. Quelques-uns croient que c’est l’ancien lieu nommé ad aquas Labodas. Long. 30. 35. lat. 39. 32.

SCIADEPHORE, s. m. (Antiq. d’Athènes.) σχιαδηφόρος. Les Athéniens appelloient sciadephores, les femmes étrangeres qui demeuroient à Athènes, parce qu’elles étoient obligées à la fête des Panathénées, de porter des parasols pour garantir les Athéniennes du soleil ou de la pluie ; ce mot vient de σκιάδεια, parasol, ombelle, & φέρω, je porte. Potter. archæol. græc. lib. c. x. tom. I. p. 56. (D. J.)

SCIADES, (Littérat.) c’est le nom qu’on donnoit au bonnet des empereurs grecs.

SCIÆSSA, (Géog. anc.) lieu du Péloponnese dans l’Achaïe propre. Ce lieu, dit Pline, lib. IV. c. v. est célebre par les sept collines qui l’entourent, & qui le rendent si sombre que les rayons du soleil ont de la peine à y pénétrer. (D. J.)

SCIAGE, s. m. (Méchan.) action de scier. Il se dit aussi de l’effet qui s’en produit. Il y a des moulins à vent & à eau pour le sciage des bois ; ces moulins ont plusieurs scies paralleles qui se levent & s’abaissent perpendiculairement ; ils n’ont besoin que de peu d’ouvriers, pour pousser les pieces de bois qui sont sur des rouleaux ou suspendus avec des cables, à mesure que le sciage s’avance. M. Félibien, dans ses principes d’architecture, parle aussi des longues scies de fer sans dents, inventées par un nommé Misson, marbrier, pour le sciage des marbres dans le roc même d’où on les tire ; mais cette invention n’a pas fait fortune. (D. J.)

Sciage, bois de, (Commerce de bois.) On appelle bois de sciage celui qui est débité avec la scie, pour le distinguer du bois de brin, qui n’est qu’équarri avec la coignée ; & du bois de mairrain, qui n’est que fendu avec un instrument de fer tranchant en forme d’équerre. Les planches, les solives, les poteaux, les chevrons, sont des bois de sciage. Il s’en faut bien que le bois de sciage soit aussi bon que le bois de brin. Ce sont les scieurs de long qui le débitent. (D. J.)

SCIAGRAPHIE, s. f. en Astronomie, est un terme dont quelques auteurs ont fait usage pour exprimer l’art de trouver l’heure du jour ou de la nuit par l’ombre du soleil, de la lune, des étoiles. Voyez Cadran & Gnomonique. Ce mot vient de σκιὰ, ombre, & de γράφω, je décris. (O)

SCIAMACHIE, ou SCAMACHIE, s. f. (Gymn. médicin.) σκιαμαχία, de σκιὰ, & μάχομαι, combattre ; espece d’exercice en usage chez les anciens, qui consistoit dans des agitations des bras pareilles à celles d’une personne qui se battoit contre son ombre.

On mettoit ces sortes d’exercices au rang des gymnastiques médicinaux, parce que le combattant luttoit de la tête & des talons, ou avec des gantelets contre une ombre. Il doit, dit Oribase, se servir non-seulement de ses mains, mais encore de ses jambes, en luttant avec une ombre, se mettre quelquefois dans l’attitude d’un homme qui saute & qui se jette sur son adversaire, & faire usage de ses talons comme un lutteur ; tantôt il doit s’élancer en devant, & tantôt se retirer comme forcé par un adversaire plus fort que lui.

Le combattant dans cette sorte d’exercice ne lut-