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portés par eux-mêmes à l’esprit de domination & d’intolérance. Ce n’étoit pas cependant celui de Pilpay, qui a long-tems regné dans l’Inde ; on en jugera par ce passage tout singulier de ses écrits, que Pachimère traduisit au xiij. siecle.

« J’ai vu toutes les sectes s’accuser réciproquement d’impostures ; j’ai vu tous les mages disputer avec fureur du premier principe & de la derniere fin ; je les ai tous interrogés, & je n’ai vu dans tous ces chefs de faction, qu’une opiniâtreté inflexible, un mépris superbe pour les autres, une haine implacable. J’ai donc résolu de n’en croire aucun. Ces docteurs en cherchant la vérité, sont comme une femme qui veut faire entrer son amant par une porte dérobée, & qui ne peut trouver la clé de la porte. Les hommes par leurs vaines recherches, ressemblent à celui qui monte sur un arbre, où il y a un peu de miel ; & à peine en a-t-il mangé, que les dragons qui sont autour de l’arbre le dévorent ». Essai sur l’hist. univers. (D. J.)

Secte de cent, (Hist. moderne.) Voyez l’article Cent.

SECTEUR, s. m. en Géométrie ; c’est la partie d’un cercle, comprise entre deux rayons & l’arc renfermé entre ces rayons. Voyez Cercle & Arc.

Ainsi le triangle mixte ACD, (Pl. de Géom. fig. 13.) compris entre les rayons AC, CD, & l’arc AD est un secteur de cercle.

Les géometres démontrent que le secteur d’un cercle, comme ACD, est égal à un triangle, dont la base est l’arc AD, & la hauteur le rayon AC.

Si du centre commun de deux cercles concentriques on tire deux rayons à la circonférence du cercle extérieur, les deux arcs renfermés entre les rayons auront le même rapport que leurs circonférences, & les deux secteurs seront entr’eux comme les aires ou les surfaces de leurs cercles.

Pour trouver en nombre l’aire d’un secteur DCE, le rayon CD du cercle & l’arc DE étant donnés, il faut d’abord trouver un nombre quatrieme proportionel à 100314, & au rayon AC : ce quatrieme proportionel exprimera la demi-circonférence à très peu près. Voyez Cercle & Quadrature. Que l’on cherche alors un autre quatrieme proportionel au nombre 180, à l’arc DE & à la demi-circonférence que l’on vient de trouver ; cet autre quatrieme proportionel donnera l’arc DE dans la même mesure que le rayon AC est donné : enfin, multipliez l’arc DE par le demi-rayon, ce produit est l’aire du secteur.

Les Anglois donnent aussi le nom de secteur à ce que l’on appelle en France, compas de proportion. Voyez Compas de proportion. Chambers. (E)

Secteur astronomique, est un instrument inventé par M. George Graham de la société royale de Londres, qui sert à prendre avec beaucoup de facilité les différences d’ascension droite & de déclinaison de deux astres, qui seroient trop grandes pour être observées avec un télescope immobile.

Le micrometre est généralement reconnu pour l’instrument le plus exact, & le plus propre à déterminer le lieu d’une planete ou d’une comete ; quand elles sont assez près d’une étoile connue ; ce qui se fait en prenant les différences de leur ascension droite, & de leur déclinaison à celles de l’étoile. Mais ceci étant souvent impraticable à cause du grand nombre d’espaces du ciel, qui sont entierement vuides d’étoiles, dont les lieux soient connus ; on est obligé d’avoir recours à des sectans ou des quarts de cercles mobiles armés de télescopes, pour prendre des distances plus grandes que celles qu’on peut prendre avec un micrometre. Or sans parler de ce qu’il en coûte, ni de la difficulté d’avoir des instrumens de cette espece ; il est évident qu’il est peu sûr, & fort

difficile de s’en servir, surtout par l’embarras où sont les observateurs, pour faire correspondre au même instant leurs observations à chaque télescope, tandis que cet instrument suit le mouvement diurne des cieux.

Le secteur astronomique remédie à tous ces inconvéniens, & c’est une obligation de plus que les astronomes ont à M. Graham, qui leur a rendu de si grands services par les excellens instrumens qu’il a inventés. Avant d’entrer dans le détail de ses parties, nous en donnerons une idée générale, afin qu’on en conçoive mieux l’usage & l’application.

Cet instrument (fig. Pl. d’Astronom.) est composé 1°. d’un axe HFI, mobile sur ses pivots H & I, & situé parallelement à l’axe de la terre ; 2°. d’un arc de cercle AB contenant 10 ou 12 degrés, ayant pour rayon la plaque CD tellement fixée au milieu de l’axe HI, que le plan du secteur est toujours parallele à cet axe, qui étant lui-même parallele à l’axe de la terre, détermine le plan du secteur à être toujours parallele à celui de quelque cercle horaire ; & 3°. d’un télescope CE, dont la ligne de vue est parallele au plan du rayon CD, & qui, en tournant la vis G, se meut autour du centre c de l’arc AB, d’un bout à l’autre de cet arc.

Pour observer avec cet instrument, on le tournera tout entier autour de l’axe HI, jusqu’à ce que son plan soit dirigé successivement à l’une & à l’autre des étoiles que l’on veut observer. Ensuite on fera mouvoir le secteur autour du point F, de façon que l’arc AB étant fixe, puisse prendre les deux étoiles dans leur passage par son plan ; pourvû, comme il est évident, que la différence de leurs déclinaisons ne surpasse pas l’arc AB. Alors ayant fixé le plan du secteur un peu à l’ouest des deux étoiles, on tournera le télescope cE, au moyen de la vis G, & on observera avec une pendule le tems du passage de chacune des étoiles par les fils transverses, & les degrés & les minutes marqués par l’index sur l’arc AB, à chaque passage. La différence des arcs sera la différence des déclinaisons des deux étoiles, & celle des tems donnera la différence de leur ascension droite.

Description des principales parties de l’instrument. Sur une des faces d’un axe de fer quarré HIF, fig. & près de son extrémité supérieure, est attachée une large plaque de laiton abc, circulaire & fort épaisse. Sur cette plaque est adaptée une croix de laiton KLMN, qui tourne au moyen d’une charniere, ou plutôt d’un ajustement dont nous parlerons plus bas, autour du centre F. Aux deux bouts de la branche MN, s’élevent deux barres perpendiculaires O & P, dont les extrémités s’attachent par le moyen des vis dc, au dos du rayon CD, qui est renforcé d’un bout à l’autre par une longue plaque de laiton, posée sur le champ comme on le voit dans la figure. Les barres O & P n’ont d’autre longueur que celle qu’il leur faut pour que le secteur ABC tourne autour d’F, sans toucher à la plaque circulaire QR, fixée à la base supérieure du cylindre de cuivre I. L’axe de fer HIF passe par un trou quarré percé au milieu du cylindre & de la plaque, & y est attaché fermement. ST, figure représente une longue bande de laiton très-forte, & ayant deux petites plaques VX & YT, élevées perpendiculairement. La plaque ST étant située selon sa longueur parallélement à l’axe de la terre, & étant fixement arrêtée dans cette position sur un piédestal, ou de quelque autre maniere, transportez-y l’axe HI, & placez le trou conique en H, sur la pointe d’une vis en Y, & le cylindre I dans l’entaille VZX, dont les côtés paralleles VX l’embrassent, tandis qu’il s’appuie sur les extrémités d’une cavité angulaire, située au fond de l’entaille Z. Par ce moyen tout l’instrument tournera avec beaucoup de précision autour d’une même ligne imagi-