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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/119

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moindre conséquence, les serruriers se servent aussi de quelques outils de menuisier & de tailleur de pierre, pour entailler la pierre & le bois, lorsqu’ils veulent mettre leurs ouvrages en place. Savary. (D. J.)

SERSE, s. f. (Marine.) modele ou gabant pour la construction d’un vaisseau. Voyez Gabant.

SERSELLY, (Géog. mod.) petite ville d’Afrique, au royaume d’Alger, dans la province de Ténez, avec un port & une citadelle, à neuf lieues d’Alger. On prend cette ville pour l’ancienne Rusubricari ou Rusicibar. (D. J.)

SERSER, (Géog. mod.) ville de l’Irac, à 3 lieues de Bagdad, entre cette ville & celle de Confa, sur un ruisseau qui se décharge dans l’Euphrate. C’est le premier gîte où vont les pélerins de la Mecque, en partant de Bagdad. (D. J.)

SERSIFI, (Botan.) nom vulgaire du genre de plante que les botanistes nomment tragopogon. Voyez Tragopogon, Botan. (D. J.)

SERSUKERS, s. m. pl. (Comm. des Indes oriental.) étoffes des Indes soie & coton, rayées de soie, & travaillées à-peu-près comme la mousseline ; la longueur des pieces est de sept, de neuf, de treize, & de seize aunes, sur deux tiers, trois-quarts & sept huitiemes de large. Savary. (D. J.)

SERTE, le, (Metteur-en-œuvre.) terme dont les orfévres, bijoutiers, & principalement les metteurs-en-œuvre, se servent pour exprimer l’enchâssement des pierres, diamans, ou autres objets, qui ne font corps avec la piece que par le moyen d’une place qu’on leur y a creusée, & où on les retient par le moyen d’une sertissure, ou bord d’or ou d’argent rabattu sur eux qui les y enclavent. Voyez Sertir & Sertissure.

SERTIR, en terme de Metteur-en-œuvre, est rabattre sur les pierres un rebord qu’on a fait à l’extrémité d’une piece pour les y retenir. Ces rebords, appellés sertissures, s’arrêtent d’abord avec une échope à arrêter, pour empêcher la pierre de chanceler sur sa portée, puis se resserrent & s’appliquent plus étroitement sur elle avec le poinçon à sertir, & le marteau à sertir. Voyez Marteau a sertir, Arrêter & Échope a arrêter.

Cette opération a deux avantages, de retenir la pierre sans qu’elle puisse s’échaper, & de fermer toute entrée aux choses qui pourroient nuire à la pierre, soit en ternissant son éclat, soit autrement. Lorsqu’une piece est bien sertie, l’humidité même ne doit point y pénétrer.

SERTISSURE, s. f. terme de Lapidaire, maniere dont une pierre est sertie ou montée. On a été très long-tems à produire la sertissure d’une pierre dans le métal. On pouvoit fondre, forger un anneau, le réparer même à la lime, sans savoir cependant établir les pierres dans les métaux, rabattre des parties fines & déliées qu’il falloit détacher, & réserver sur la place, pour fixer & assurer solidement une pierre, en un mot, ce qu’on appelle la sertir. On évitoit tous ces détails, qui paroissent de peu de conséquence à nos artistes éclairés par l’habitude & la réflexion, & qui étoient très-difficiles alors, parce qu’on perçoit la pierre avec le même instrument qui servoit à la graver, & qu’on la passoit ensuite dans une ganse. Telle étoit la méthode des anciens, qui ne connoissoient, ou ne pratiquoient pas notre façon légere de sertir. (D. J.)

Sertissure a griffes, (Metteur-en-œuvre.) on peut distinguer deux sortes de sertissures à griffe, celle des ouvrages à griffe, où la pierre enchâssée repose sur une bâte à laquelle on a soudé des pointes qui se rabattent sur la pierre, & forment tout son lieu ; ces sortes d’ouvrages sont peu solides, le moindre effort peut rompre ces pointes ; & la pierre n’é-

tant retenue que par elle, s’échape & se perd ; aussi

ne monte-t-on de cette façon, que des pierres fausses & de peu de valeur. Les sertissures ordinaires sont celles auxquelles, outre la sertissure qui enveloppe la pierre de toutes parts, on a réservé sur l’épaisseur même de la sertissure de petites épaisseurs qui se terminent en pointe d’un côté, en courbe de l’autre, & servent à assurer de plus en plus la solidité du serti des pierres : cette façon de sertir est la plus usitée, s’emploie pour les pierres du plus grand prix & est la plus solide.

Sertissure a biseau creux, (Metteur-en-œuvre.) c’est la façon la plus ordinaire de sertir & monter en bagues ou cachets, les cornalines, jaspes, agathes, &c.

Pour former cette sertissure, on coupe avec l’onglette tranchante, sur le milieu du plat de la sertissure un filet ; on frappe avec le poinçon entre les deux épaisseurs séparées par ce filet pour rabattre l’épaisseur intérieure sur la pierre, & serrer la matiere contre la pierre, quand elle est suffisamment serrée, avec une onglette ronde ; & en la penchant du côté de la pierre, on enleve toutes les inégalités formées par le poinçon sur cette épaisseur qui forme la sertissure de la pierre, le biseau se découvre à la hauteur du feuillet, & l’on forme un creux tout-à l’entour, qui lui a fait donner le nom de biseau creux ; quelquefois on forme sur le dehors de l’épaisseur exterieure des ornemens contournés, qui lui ont fait donner le nom de biseau creux à contour.

Sertissure a feuilles, on appelle de ce nom les sertissures sur l’épaisseur extérieure desquelles, en place de griffes, on forme des feuillages, qui n’ont de forme décidée que le goût de l’artiste.

Sertissure a filet, (Metteur-en-œuvre.) c’est une sorte de sertissure que l’on emploie volontiers dans la monture des boucles à pierre, & quelquefois dans d’autres ouvrages ; on opere, pour former cette sertissure, comme dans celle à biseau creux ; elle consiste en ce qu’on réserve à l’entour de l’ouvrage un bord uni & élevé ; la sertissure de la pierre, comme dans la sertissure à biseau creux, est prise sur le plat de l’épaisseur, & rabattue en-dedans ; cette espece de sertissure a l’avantage, quand elle est bien faite, d’être plus solide, sur-tout pour les boucles, dont l’extérieur est souvent exposé à être heurté, en ce qu’elle garantit la sertissure qui se trouve à côté par le bord réservé, & la pierre elle-même, dont les vivarêtes se trouvent plus éloignées du bord, & à couvert par une espece de petit mur.

SERTULARIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom d’un genre de plante marine, qui renferme, selon le système de Linnæus, les corallines de Tournefort, & les opontivides de Boerhaave : le caractere générique de ce genre de plante est d’être composé de parties attachées ensemble, comme sont des perles dans les colliers de femmes. (D. J.)

SERVAGE, s. m. (Lang. franç.) vieux mot qui signifioit autrefois esclavage & servitude ; on eût pu le conserver pour enrichir la langue, du moins pour désigner l’état de celui qui sert un maître ; mais l’usage en a autrement décidé, il l’a banni & de la prose & de la poésie. (D. J.)

SERVAN, (Géog. mod.) petite ville de la province de Ségestan. Son terroir est fertile en fruits, en dattes & en pins ; ce qui est rare dans cette province. Les géographes du pays la mettent à 79. 15. de longit. sous les 32. 10. de lat. (D. J.)

SERVANT, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui est sujet envers quelqu’un, ou qui sert à quelque chose.

Le fief servant est le fief du vassal relativement au fief du seigneur dont il releve, qu’on appelle le fief dominant. Voyez Fief dominant & Fief servant