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ce du zénith, vers le midi ou vers le nord, ou des deux côtés depuis Z : leurs centres se trouvent en coupant en deux la distance qui est entre ces deux points : car le milieu sera le centre du parallele.

Pour ce qui regarde les cercles horaires, faites Ze = à la tangente de 48°. 50′ ; ou Pc = à la sécante de 48°. 50. tirez par le point C une perpendiculaire au méridien 12 Z C prolongé ; ensuite si vous prenez ZC pour rayon, & que sur la ligne CT vous portiez les tangentes de 15°. 30°. 45°. &c. d’un & d’autre côté, vous aurez les centres de chacun des cercles horaires, 7 & 5, 8, 4, &c.

Remarquez que dans toute projection stéréographique, tous les diametres sont divisés en degrés, par les tangentes des demi angles correspondans ; ainsi dans la fig. 22. on a divisé YQ en degrés, aux points 15, 10, 45, &c. en portant depuis Y les tangentes des moitiés de 15 degr. de 30 degr. de 45 degr. &c. & c’est-là le fondement de la projection des cercles horaires de la sphere, sur un plan donné. Voyez Gnomonique, &c.

Comme dans la projection stéréographique tous les cercles se projettent par des lignes droites, ou par d’autres cercles, on se sert beaucoup de cette sorte de projection. Il faut toujours imaginer dans ces sortes de projections, que l’œil est éloigné du plan, d’une quantité égale au rayon du grand cercle de la projection, & que la moitié de la sphere projettée est au-dessous du papier, en sorte que son centre se confonde avec le centre du grand cercle de projection. Au reste, cette espece de projection, malgré tous ses avantages, a un inconvénient, c’est que l’on ne peut pas s’y servir d’une même échelle pour trouver les distances des lieux : car par exemple, dans la fig. 22. les point 15, 30, 45, &c. sont inégalement éloignés les uns des autres sur la projection ; cependant les points de la sphere dont ces lieux sont la projection, sont tous à 15 degrés les uns des autres. Il en est de même de tous les autres points de la projection : car leurs distances se projettent par des arcs de différens cercles, & dans lesquels les degrés sont représentés par des divisions inégales. Ainsi dans une mapemonde qui n’est pas à l’horison de Paris, il faut bien se garder de se servir d’une échelle pour trouver la distance de Paris aux différentes villes de l’Europe ; on ne peut se servir d’une échelle pour mesurer ces distances, que dans les mappemondes dont Paris occupe le centre, c’est-à-dire dans celles dont la projection est sur l’horison de Paris ; encore faudra-t-il se servir d’une échelle dont les divisions soient inégales, comme le sont celles de la ligne YQ, fig. 22. & cette échelle ne pourra donner que les distances de Paris à toutes les autres villes, & non pas la distance de ces autres villes entre elles. (O)

STÉRÉOMETRIE, s. f. (Géom.) est une partie de la Géométrie, qui enseigne la maniere de mesurer les corps solides, c’est-à-dire, de trouver la solidité ou le contenu des corps ; comme des globes, des cylindres, des cubes, des vases, des vaisseaux, &c. Voyez Solide & Solidité.

Ce mot est formé du grec στέρεος solide, & μετρον mesure. Voyez-en la méthode sous les articles des différens corps, comme Globe, Cylindre, Sphere, &c. Voyez aussi Jauge. Chambers. (E)

STEREONTIUM, (Géog. anc.) ville de la Germanie, selon Ptolomée, l. II. c. xj. Quelques savans veulent que ce soit aujourd’hui Cassel. (D. J.)

STÉRÉOTOMIE, s. f. (Géom.) est la même chose que coupe des pierres. Voyez Coupe des pierres.

STÉRILITÉ, s. f. (Malad.) maladie appartenante au sexe. Elle dépend de plusieurs causes que l’on peut réduire au vice des solides, à celui des fluides & à un vice combiné de ces deux premiers.

La plupart des femmes conçoivent, & portent

leur fruit jusqu’au neuvieme mois ; mais beaucoup d’entr’elles ne peuvent concevoir, c’est ce que l’on nomme stérilité. C’est une maladie qui afflige les familles, leur faisant perdre l’espoir d’avoir des héritiers.

Le vice des solides consiste dans la conformation irréguliere des parties de la génération, dans l’affaissement & l’étroitesse du vagin, dans l’obstruction & le desséchement des ovaires, dans le relâchement & la foiblesse de la matrice, du vagin, des trompes & des autres parties. Souvent il se trouve que le vagin n’est pas ouvert, souvent les parois sont obliterés, & l’art ne peut remédier à leur coalition.

D’autres fois les éminences qui sont contenues entre les aîles, telles que le clitoris, les nymphes, sont si prodigieuses, qu’elles ne permettent pas l’introduction du membre viril dans le grand conduit de l’utérus. On a vu des femmes en qui cette structure bisarre a donné lieu à de grands desordres, en leur facilitant un commerce illicite avec des personnes du même sexe.

Le vice des fluides consiste ou dans l’excès des fluides ou dans la petite quantité de ces fluides. C’est ainsi que les regles immodérées, les pertes continuelles, les fleurs blanches continuelles, en épuisant les humeurs, relâchent & humectent si fort les parois de l’utérus, que la liqueur séminale & l’embryon venu de l’ovaire ne peuvent y rester ni y être retenu : de-là vient que les femmes sujettes à ces incommodités, ou ne conçoivent point ; ou si elles sont assez heureuses pour concevoir, elles sont sujettes à de fréquens avortemens. Ces sortes de femmes étant toujours mouillées, les parties solides des organes n’ont point assez de ressort pour échauffer les principes de l’embryon ; la sérosité qui les inonde & leur humidité étouffent les principes actifs de la semence qui auroient pu sans cette fâcheuse circonstance se développer, & porter dans l’œuf cet esprit vivifiant nécessaire pour former ou développer l’embryon.

La sanie ou plutôt les écoulemens purulens des fleurs blanches lymphatiques, d’une gonorrhée virulente, produisent les mêmes effets, & disposent l’utérus aux ulcérations & à l’hydropisie. Dailleurs tous ces vices des humeurs ci-dessus énoncés empécheroient l’utérus de se fermer, & de garder le précieux dépôt dont ses parois ont été arrosés.

Souvent les vices des solides se combinent avec ceux des fluides. C’est à cette cause que l’on peut rapporter la suppression des regles, les pâles couleurs, ou la chlorose, qui sont toutes des causes & des signes de stérilité.

Or cette suppression dépend également du vice des solides comme de celui des fluides : la roideur, la sécheresse, l’aridité de l’utérus, la trop grande tension de ses fibres, sont des causes fréquentes de la diminution, de la suppression des regles ; comme aussi le sang trop épais, trop acre, trop abondant produit encore les mêmes effets. C’est l’ordinaire que les filles en qui la menstruation est pénible, ne conçoivent que difficilement ; & que celles en qui les regles coulent librement & régulierement, sont plus heureuses dans la conception, dans la gestation comme dans l’accouchement. C’est ainsi que l’illustre Fernel procura à la France un dauphin, conseillant au roi d’approcher de la reine pendant l’éruption facile des regles : ce sont aussi là les vues des grands praticiens de nos jours.

Mais outre ces causes, la chaleur de l’utérus est quelquefois si grande, qu’elle détruit & suffoque tous les principes les plus actifs de la liqueur séminale : d’ailleurs cela arrivera encore plus surement, si cette liqueur se trouve trop froide, respective-