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feuille de mirrhe le manche d’un scalpel ou l’extrémité d’une spatule qui a la figure d’un élevatoire, on enleve très-facilement la piece sciée par la couronne du trépan. (Y)

Tire-fond, espece d’outil de fer en forme de vis, qui sert aux Tablettiers & aux Ebénistes dans la fabrication de leurs ouvrages. Voyez Ebéniste & la fig. Pl. de Marquetterie.

Tire-fond, (outil de Guainier.) c’est un anneau de fer où il y a une petite queue de la longueur d’un pouce, dont le bas est fait en vis ; cela sert aux Guainiers pour tirer les moules dedans leurs ouvrages, en introduisant la vis dans le trou du moule, & en tirant par l’anneau. Voyez la Pl. du Guainier.

Tirefond, s. m. (Soierie.) vis assez longue à la tête de laquelle on a pratiqué un anneau assez large, pour recevoir le bâton de semple.

Tirefond, instrument de Tonnelier, il est de fer ; il consiste en une tige de fer terminée par en-haut par un anneau de fer assez large, & est fait en forme de vis par en-bas. Les Tonneliers s’en servent pour tirer le fond d’une futaille dont les douves se sont enfoncées après être sorties de la rainure du jable.

TIRE-JY, (Géog. mod.) île occidentale d’Ecosse, au sud-est de Coll, dont elle est séparée par un petit détroit. Elle est très-fertile, & appartient au duc d’Argyle. Sa longueur est de sept milles, & sa largeur de trois. Il y a dans cette île un lac, une petite île dans ce lac, & un château dans cette petite île. (D. J.)

TIRE-LIGNE, (Ecrivain.) est plus un instrument de mathématique que d’écriture ; cependant on s’en sert quelquefois pour tracer deux lignes à-la-fois, horisontales ou perpendiculaires : c’est un petit poinçon d’acier fendu par les deux bouts ; chaque pointe taillée en plume en fait la fonction. Voyez le volume des Planches à la table de l’Ecriture, Planches des instrumens de l’Ecriture.

TIRE-LIRE, s. f. terme de Potier-de-terre, sorte de petit pot de terre, rond, creux & couvert, qui n’a qu’une petite fente par le haut ; on s’en sert à mettre de l’argent, dont on veut ignorer la somme ; & pour avoir cet argent, on est obligé de casser la tire-lire. (D. J.)

TIRE-LISSES, s. f. pl. (Gazerie.) autrement nommés contre-lames ; ce sont trois regles ou tringles de bois, qui servent dans les métiers à gaze à baisser les lisses, après que les bricôteaux les ont levées. Dict. du Comm. (D. J.)

TIRE-MOELLE, s. m. terme de Cuisine, espece de petite curelle d’argent concave, dont on se sert à table pour tirer la moëlle d’un os. Acad. Franç. (D. J.)

TIRE-PIÉ, s. m. (Cordonnerie.) courroie en forme de demi-bretelle ou bricolle de porteur de chaises, dont les cordonniers, savetiers, selliers, bourreliers & autres ouvriers qui travaillent en cuir & qui les cousent avec l’alene, se servent pour affermir leur ouvrage sur un de leur genoux. (D. J.)

TIRE-PIECE, en terme de Rafineur, est un morceau de fer battu d’un pié de large, en quarré dans son fond. Les deux côtés percés de plusieurs trous à un pouce l’un de l’autre en forme d’écumoire, sont, comme le derriere, relevés en bords d’un bon pouce de haut. Le devant est plat. La queue sur le derriere est aussi relevée directement, & terminée par une douille, dans laquelle on met un manche de trois piés de long. Le tire-piece sert à tirer du bac à formes, les immondices & les morceaux de formes cassées dans l’eau. Voyez Formes & Bac a formes, voyez Pl. & fig.

TIRE-PLANCHE, s. m. (Imprimerie.) nom qu’on donne au titre d’un livre lorsqu’il est gravé en taille-douce avec des ornemens historiés, & qui ont rapport à la matiere de l’ouvrage. (D. J.)

TIRE-PLOMB, ou Rouet a filer le plomb, en terme de Vitrerie, est une machine ordinairement composée de deux jumelles ou plaques de fer, jointes & assemblées avec deux étoquiaux, qui se montent avec des écroues & des vis ou avec des clavettes ; de deux essieux ou arbres, à un bout desquels sont deux pignons ; & de deux petites roues d’acier, au-travers desquelles passent les arbres. Ces roues n’ont d’épaisseur que celle qu’on veut donner à la fente des lingots de plomb, & sont aussi près l’une de l’autre qu’on veut que le cœur ou entre-deux du plomb ait d’épaisseur. Elles sont entre deux bajoues ou coussinets d’acier. Il y a une manivelle qui faisant tourner l’arbre de dessous, fait aussi, par le moyen de son pignon, tourner celui de dessus, & le plomb qui passe entre les bajoues étant pressé par les roues s’applatit des deux côtés, & forme des aîlerons au même tems que les mêmes roues le fendent.

Il y a de ces machines qui ont quatre aissieux & trois roues pour tirer deux plombs à-la-fois, il faut que les arbres & les roues soient tournées & arrondies sur le tour.

L’on n’avoit point anciennement de ces sortes de rouets pour fendre le plomb, c’est une invention nouvelle ; l’on se servoit d’un rabot pour le creuser, & l’on voit encore aux vieilles vitres du plomb fait de la sorte, ce qui étoit un long & pénible travail.

TIRE-POIL, s. m. terme de Monnoie, maniere dont on s’est autrefois servi pour donner la couleur aux flaons d’or, & blanchir les flaons d’argent. Le tirepoil consistoit en ce que, quand les flaons étoient assez recuits, on les jettoit, savoir les flaons d’or dans un grand vaisseau d’eau commune, où il y avoit huit onces d’eau-forte pour chaque seau d’eau ; & les flaons d’argent dans un autre grand vaisseau plein d’eau commune, où il n’y avoit que six onces d’eau-forte pour chaque seau d’eau. On appelloit cette maniere tire-poil, parce qu’elle attiroit au-dehors ce qu’il y avoit de plus vif dans les flaons ; mais comme cela coutoit beaucoup plus que la maniere dont on se sert aujourd’hui, & que l’eau-forte diminuoit le poids des flaons d’argent, on a cessé de s’en servir. Boisard. (D. J.)

TIRE-TETE, instrument de Chirurgie, propre aux accouchemens ; il y en a de plusieurs especes. 1°. Le tire-tête de Mauriceau, voyez fig. 3. Pl. XX. il est composé d’une canule & d’une tige de fer. La partie antérieure de la canule est une platine immobile, circulaire, large d’un pouce six lignes, située horisontalement, légerement concave en dessus, un peu convexe en-dessous, percée dans son milieu pour communiquer avec le canal de la canule. La tige qui se met dans la canule porte à son sommet une platine semblable à la premiere, excepté que ses deux surfaces sont un peu convexes & qu’elle est mobile, ensorte qu’elle est perpendiculaire & collée le long de la tige ; mais elle s’abaisse & devient horisontale comme l’autre dans le besoin. La partie inférieure de la tige est faite en double vis, qui entre dans un écrou ou clé figurée en trefle ou en cœur. Tout l’instrument est long de dix à onze pouces. Il sert à tirer la tête de l’enfant mort arrêtée au passage. Pour cet effet, on lui fait une ouverture ou fente au crâne entre les pariétaux, avec la lance du même auteur décrite en son lieu, & gravée, fig. 2. à côté du tire-tête. On tourne l’écrou de la tige du tire-tête de droite à gauche pour le baisser. On pousse le bout de la tige dans la canule, pour faire avancer la platine mobile & la rendre perpendiculaire. On introduit cette platine dans le crâne de l’enfant par l’ouverture qu’on y a faite ; on tourne l’écrou de gauche à droite après avoir fait faire, par un tour de poignet, la bascule à la platine pour la rendre horisontale ; par ce moyen, cette platine mobile s’approche de l’autre qui est