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TRAVEMUNDE, (Géog. mod.) ville d’Allemagne en basse-Saxe, dans le duché de Holstein, à l’embouchure de la Trave, qui lui donne son nom. Elle appartient aux habitans de Lubeck, qui y tiennent garnison. Il y a un fanal où on allume de la lumiere pour éclairer les vaisseaux qui sont en mer pendant la nuit. Long. 28. 42. latit. 54. 6. (D. J.)

TRAVERS, s. m. (Gram.) terme relatif qui marque la position d’une chose comparée à une autre position de la même chose ; si travers s’oppose à droit, droit signifie vertical, & travers signifie horisontal ; si travers s’oppose à long, il marque le large.

Travers, ou Traverse, s. m. (Archit.) voyez ce mot. C’est une piece de bois ou de fer, qu’on met au milieu d’un assemblage de pieces de menuiserie, de charpenterie, & de serrurerie. (D. J.)

Travers, s. m. terme d’Artillerie, cordage qui sert à lier des canons & autres pieces d’artillerie, sur leurs chariots.

Travers, s. m. terme de Cordeur de bois, ce mot se dit d’une buche qu’on jette sur la voie de bois, lorsqu’elle est cordée.

Travers, s. m. terme de Doreur sur cuir, ce mot, parmi les doreurs sur cuir, & les relieurs, se dit d’un filet d’or qui va le long du côté du dos d’un livre relié en maroquin, en veau, en basane, ou autrement.

Travers, (Jurisprud.) est un droit de péage qui est du à certains seigneurs, pour le passage des marchandises qui traversent leur seigneurie ; ces droits ont été établis pour l’entretien des chemins, ponts, & chaussées nécessaires pour le chemin de traverse ; il en est parlé dans plusieurs coutumes, comme Amiens, Péronne, Saint-Paul, Senlis, Valois, Clermont, grand Perche. Voyez Sergens traversiers, & la gloss. de M. de Lauriere, au mot Travers, & les mots Passage, Peage, Pontonage. (A)

TRAVERSAGE, s. m. (Tonderie de drap.) ce mot signifie la façon que l’on donne à un drap ou autre étoffe de laine, quand on les tond par l’endroit ; mais on dit plus ordinairement coupe d’envers.

TRAVERSE, s. f. (Archit.) mot générique, qui se dit d’une piece de bois ou de fer, qui sert à en affermir d’autres. Il y a des traverses de portes, de fenetres, de chassis ; il y en a qui se posent obliquement sur une porte de menuiserie ; les traverses sont appellées par Vitruve, impages. (D. J.)

Traverse, c’est dans la Fortification, une élévation de terre ou de maçonnerie, qui occupe la largeur d’un ouvrage quelconque pour le couvrir de l’enfilade.

Traverses du chemin-couvert, sont des solides de terre de même épaisseur que le parapet du rempart, qui en occupent la largeur de distance en distance, & qui la mettent à l’abri de l’enfilade. Elles sont marquées b, b, Pl. I. des fortifications, fig. 1. & 2.

Traverse dans le fossé sec, est une espece de chemin-couvert qui en traverse la largeur ; on les nomme quelquefois places d’armes. Voyez Places d’armes. Ces traverses ne consistent qu’en un parapet perpendiculaire aux faces des ouvrages qui traverse toute la largeur du fossé, à l’exception d’un petit espace auprès de la contrescarpe, fermé par une barriere. Ce parapet est élevé de 3 piés sur le niveau du fossé, qui est creusé du même nombre de piés en cet endroit : il a une banquette, & il est palissadé comme celui du chemin-couvert. La pente des terres du parapet de la traverse se perd en pente dans le fossé, de la même maniere que celui du chemin-couvert le fait dans la campagne. On fait de ces sortes de traverses dans les fossés secs des dehors. (Q)

Traverse, (Fortification.) dans un fossé plein d’eau, est une espece de galerie que l’on fait en jet-

tant dans le fossé des solides, des fascines, des pierres,

de la terre ou autres choses, vis-à-vis l’endroit où on doit attacher le mineur au pié de la muraille, afin de remplir le fossé & de se pratiquer un passage par-dessus. Voyez Galerie, Chambers.

Cette espece de galerie ou de traverse n’est plus guere en usage. Voyez Passage du fossé. (Q)

Traverse, (Fortification.) signifie aussi tout retranchement ou ligne fortifiée avec des fascines, des tonneaux, ou sacs à terre ou gabions. Chambers.

Traverses tournantes, (Fortificat.) ce sont dans l’attaque des places, des traverses qu’on construit dans les logemens pour se garantir de l’enfilade, & autour desquelles le logement tourne, à l’exception néanmoins du côté où elles joignent le parapet du logement. Elles se construisent principalement dans le logement du chemin-couvert, dans ceux des demi-lunes, &c. voyez de ces traverses dans le logement du chemin-couvert ou du haut du glacis, Pl. XVI. de Fortificat. fig. I. n°. 1. (Q)

Traverse, (Marine.) voyez Traversin.

Traverse misaine, (Marine.) commandement à l’équipage du vaisseau, de haler l’écoute du misaine pour la traverser.

Traverse de devant, terme de Charron ; c’est un morceau de bois sculpté qui s’attache des deux bouts sur les deux brancarts, entre le siége du cocher & la planche des pages, cette traverse sert pour attacher par-devant les suspentes. Voyez les Planches du Sellier.

Traverse de support, terme de Charron ; c’est une bande de bois plate de la longueur environ de trois piés qui se pose avec des chevilles sur le derriere des fourchettes. Voyez les fig. Pl. du Charron.

Traverse, (Jardinage.) se dit d’une allée qui ne peut être ainsi appellée que relativement à une autre, qui est sur un autre alignement & qui la coupe.

Traverse, s. f. (Menuis.) piece de bois qui s’assemble avec les battans d’une porte, ou qui se croise quarrément sur le meneau montant d’une croisée.

On appelle aussi traverses des barres de bois, posées obliquement & clouées sur une porte de menuiserie. (D. J.)

Traverse de chassis, s. f. terme de Menuisier ; c’est le morceau de bois qui est au-dessus & au bas du chassis, & qui se joint avec le battant de ce chassis. (D. J.)

Traverse de fer, (Serrur.) grosse barre de fer qui avec une pareille, retient par le haut & par le bas, les montans de costiere & de battement, & les barreaux du ventail d’une porte de fer. Il y a de ces traverses qui se mettent à hauteur de serrure pour entretenir les barreaux trop longs, & qui servent à renfermer les ornemens de frise, & bordures de serrurie. Les grilles de fer ont aussi des traverses qui en fortifient les barreaux. (D. J.)

Traverse, s. f. terme de Blason, ce mot se dit d’une espece de filet qui se pose dans les armes des bâtards, traversant l’écu de l’angle sénestre du chef, à l’angle dextre de la pointe, & qui ne contient en sa largeur que la moitié du bâton. P. Menestrier. (D. J.)

TRAVERSÉ, (Gram.) participe du verbe traverser. Voyez Traverser.

Traversé, (Maréchal.) on appelle ainsi un cheval qui est étoffé & qui a les côtes larges.

TRAVERSÉE, s. f. (Marine.) c’est le trajet ou voyage par mer, qu’on fait d’un port à un autre.

TRAVERSER, v. act. (Gram.) passer au milieu, ou aller au-delà de quelque chose. On traverse la riviere à la nage, on traverse une contrée en poste. Ce trou traverse toute cette épaisseur ; la pluie a traversé ses habits. Voyez d’autres acceptions du même mot aux articles suivans.