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neensis, folio glabto, flore minore. Elle ressemble beaucoup à quelques fleurs du soleil d’Amérique, dont les sauvages mangent les graines, & tirent une huile propre à différens usages. Philosop. transact. n°. 232. (D. J.)

TUGIA, (Géog. anc.) ville d’Espagne, entre Castulo & Traxinum. Elle donne son nom à la montagne que Pline nomme Tugiensis saltus, & qu’on appelle présentement Sierra-di-Alcaraz.

TUGMA, (Géog. anc.) ville de l’Inde au-delà du Gange. Ptolomée, liv. II. c. vij. qui lui donne le titre de métropole, la place près du Gange.

TUGUC, ou TEUGUC, s. f. (Marine.) c’est une espece d’auvent placé au-devant de la chambre de poupe ou de la dunette d’un vaisseau.

On appelle encore de ce nom une sorte d’impériale supportée par six ou-bien huit fourchettes de fer placées sur la partie de derriere des canots passagers qui font communément le trajet du fort Saint-Pierre de la Martinique au fort Royal de la même île. Ces tugucs sont construites d’un chassis de menuiserie un peu cintré dans sa largeur, & couvert d’une grosse toile gaudronnée ; elles sont si basses qu’elles ne permettent pas à ceux qui sont dessous de se tenir autrement qu’assis ou couchés.

TUGUS, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) plante d’un doux aromate, fort estimé en Orient, & que le pere Camelli croit être le véritable amomum des anciens. Le fruit de cette plante qui vient en bouquet, sa forme oblongue & le goût aromatique de ses graines, semblent appuyer fortement l’opinion du savant botaniste d’Italie.

Le tugus s’éleve à la hauteur de huit ou neuf coudées. Ses feuilles répandent une odeur aromatique des plus suaves ; elles sont de forme oblongue, traversées de nervures & de grosses veines, & couvertes en-dessous d’un fin duvet blanc. Les fleurs croissent en bouquets rouges de la largeur de la main, ayant quelque chose de plus en longueur, & sortent de la racine, ou de la principale tige de la plante. Le fruit qui succede aux fleurs n’est autre chose que leur calice grossi, & contenant les semences. Comme ce calice ne forme qu’une couverture très-tendre & très-mince, & que les semences qu’il renferme sont délicieuses, les insectes & les oiseaux les dévorent avant leur maturité, en sorte qu’on n’en peut cueillir que très-peu sur les lieux mêmes. Chaque fruit du tugus contient six ou sept graines, qui sont de forme oblongue, rougeâtres, & d’une saveur aromatique également douce & flatteuse.

Les naturels du pays sont aussi fous de ces graines, que les anciens l’étoient de l’amomum ; & les jeunes dames les enfilent & les portent en bracelets ; quelquefois elles mêlent les graines alternativement avec des perles, ou des grains de corail rouge ; elles nomment ces bracelets caropi. Elles croient qu’un collier de ces graines est un préservatif contre le mauvais air, & contre la morsure des serpens ; mais dans ce dernier cas, elles défont leur collier, & mangent les graines du tugus qui le formoient.

Le bouquet du fruit du tugus ressemble beaucoup avant sa maturité au faux amomum de Garcias, ressemblance qui s’évanouit quand le fruit est entierement mûr.

Le pere Camelli a joint à ce détail dans les transactions philosophiques, la figure de la plante tirée dans le pays. Du premier coup d’œil elle ne paroît point être l’amomum des anciens ; car Dioscoride & Pline nous disent que les feuilles de la plante amomum sont semblables à celles de la grenade, & la figure du P. Camelli les représente beaucoup plus larges & beaucoup plus grandes. Mais cette difficulté paroîtra bien foible si l’on considere que Dioscoride, Pline & les autres anciens auteurs s’intéressoient fort peu à la

plante qui donnoit ce fruit précieux, & que d’ailleurs ils ne l’ont jamais vue ; les feuilles dont ils parlent ne sont point les grandes & belles feuilles de la plante même, ce sont de petites & courtes feuilles assez semblables en réalité à celles de la grenade, mais qui sont toujours adhérentes aux bouquets des fruits, que l’on envoyoit de cette maniere à Rome. Philos. transact. n°. 248. p. 2. (Le chevalier de Jaucourt.)

TUIAPUTEJUBA, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) espece de perroquet du Brésil, tout verd, mais de nuances différentes ; son verd est foncé sur les aîles, pâle-jaunissant sur le ventre, & clair sur le reste du corps. Il est de la grosseur d’une hirondele ; sa queue est très-longue ; ses yeux sont gros, noirs, & ont tout-au-tour ainsi que le bec, un cercle d’un verd jaunâtre ; son bec est noir & crochu ; sa tête est marquetée d’une tache de plumes d’un jaune doré. Marggravii hist. Brasil. (D. J.)

TUIÉTÉ, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) nom d’une espece de perroquet du Brésil de la grosseur d’une alouette, & qui est d’un verd-pâle mêlé de bleu ; le commencement & le bout de ses aîles est bleu ; son croupion est aussi marbré d’une tache bleue ; sa queue est fort courte ; son bec est petit, crochu & d’un rouge pâle ; ses jambes & ses piés sont gris. Marggravii hist. Brasil. (D. J.)

TUILAGE, s. m. (terme de Tondeur de draps.) c’est la derniere façon que les tondeurs donnent aux draps après qu’ils ont fait passer le cardinal & la brosse par-dessus l’étoffe. Ils appellent le tuilage, le définitif de leur ouvrage. (D. J.)

TUILE, s. f. (Art méchaniq.) matiere à bâtiment ; c’est une sorte de pierre mince, artificielle & laminée, dont on se sert pour couvrir les toîts des maisons ; ou pour parler plus proprement, c’est une sorte de terre glaise, pétrie & moulée dans une juste épaisseur, séchée & cuite dans un four, comme la brique, destinée à couvrir les maisons. Voyez Brique, Couverture.

Ce mot est françois, & dérive du latin tegula, qui signifie la même chose.

M. Leybourn dit que les tuiles se font d’une terre qui vaut mieux que celle de la brique, & qui approche davantage de la terre des Potiers.

Suivant l’ordonnance dix-sept d’Edouard IV. la terre à tuiles doit être béchée, ou tirée avant le premier de Novembre, taillée, moulée & retournée avant le premier Février ; & on ne peut en faire des tuiles, ou leur donner la derniere façon, avant le premier de Mars. Il faut aussi l’épurer & en ôter les pierres, la marne & la chaux. Pour ce qui est de la maniere de cuire les tuiles, voyez l’article Brique.

A l’égard de l’usage qu’on fait des tuiles après la cuisson, quelques-uns les mettent sécher en sortant du four, sans les couvrir de mortier, ni d’autre chose. D’autres les mettent dans une espece de mortier, fait de torchis & de fiente de cheval. Il y a des endroits où on les met dans la mousse, comme dans le comté de Kent.

Il y a des tuiles de différentes façons, suivant les différentes manieres de bâtir. Savoir, les tuiles plates ou à crochet, faîtieres, cornieres, de gouttieres, courbes ou flamandes, lucarnieres, astragales, traversieres & hollandoises.

Les tuiles plates ou à crochet, sont celles dont on se sert ordinairement pour couvrir les maisons, & qui pendant qu’elles étoient encore molles, ont été jettées dans un moule. Elles sont de figure oblongue, & suivant l’ordonnance dix-sept d’Edouard IV. chap. iv. elles doivent avoir dix pouces & demi de long, six pouces & un quart de large, un demi-pouce & un demi-quart d’épais. Mais ces dimensions ne s’observent point à la rigueur dans toutes les tuileries.