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sant les bourses libres & pendantes. Ce bandage doit être par cette raison d’un usage constant dans toutes les tumeurs de cette partie. Voyez Suspensoir.

Si le varicocele a fait beaucoup de progrès, & que les vaisseaux se trouvent généralement engorgés, il faut avoir recours aux saignées & aux autres évacuations générales, pour tâcher de les vuider un peu ; & on employera les topiques astringens pour en rétablir le ressort.

Si la douleur étoit considérable, & si la tumeur menaçoit de quelque autre fâcheux accident, il faudroit inciser les tégumens, découvrir les veines variqueuses, les inciser pour en procurer le dégorgement, & en faire ensuite la ligature ; on observera de ne pas comprendre toutes les ramifications dans la ligature, afin d’en conserver pour le retour du sang.

On trouvera des observations très-intéressantes sur cette maladie, & sur l’opération dont nous venons de parler, dans le traité d’opérations que feu M. Petit avoit promis, & dont les héritiers de ce grand chirurgien ne doivent pas priver le public. (Y)

VARIÉ, adj. (Méch.) on appelle en général mouvement varié celui qui n’est pas uniforme, suivant quelque loi que se fasse d’ailleurs ce mouvement. Voyez Mouvement & Uniforme.

VARIÉTE, s. f. (Gram.) c’est la multitude de choses diverses. On dit la variété des objets rend le spectacle de la nature toujours intéressant ; il amuse par la variété des idées ; la variété des opinions étonne ; pour plaire long-tems, il faut savoir introduire de la variété dans ses ouvrages ; la variété, sur-tout dans les grandes productions, est un des principaux caracteres de la beauté.

Variété, (Botan.) les botanistes appellent variétés des différences entre des plantes de même nom, mais des différences inconstantes, passageres, qui tantôt paroissent, & tantôt ne paroissent pas, qui ne se perpétuent point, & semblent ne venir que de quelques accidens. Ainsi les tulipes ont beaucoup de variétés ; car toutes les plantes n’y sont point également sujettes. Ce n’est pas là ce qui fait les différentes especes de fruits ; il faut des différences stables & durables, telles qu’il s’en trouve entre des prunes & des cérises de différens noms. Comme il paroît qu’un grand nombre de ces variétés sont uniquement dûes à la culture, il faudroit trouver par où précisément la culture les produit, & on l’ignore ; on sait seulement en général qu’un terroir plus ou moins convenable à l’arbre, une exposition plus ou moins favorable, & une infinité de petits soins du jardinage font naître des variétés ; mais pour les especes, il semble que la greffe y doive être plus propre que tout autre moyen. (D. J.)

VARINI, (Geog. anc.) peuples de la Germanie, qui, selon Pline, l. IV. c. xiv. faisoient partie des Vandales. Spener, not. germ. ant. l. V. c. iv. remarque que ces peuples sont appellés Varni par quelques-uns, Varri par d’autres, Viruni par Ptolomée. Il n’y a point de difficulté à croire qu’ils avoient pris leur nom de la riviere Varna, sur les bords de laquelle ils avoient leur demeure ; & il est probable que ce sont ces mêmes peuples qu’on trouve nommés avec les Anglii dans une ancienne loi des Germains.

Peut-être, dit Splener, qu’une partie de ces peuples vint s’établir en-deçà de l’Elbe, & entra dans l’alliance des Thuringiens ; car dans la loi dont il vient d’être parlé, ils sont nommés immédiatement avant les Thuringiens. Il se pourroit faire aussi que le nouveau nom de Werini auroit été occasionné par celui de la riviere, sur le bord de laquelle ils fixerent leur nouvelle demeure, & que comme le nom de la Varna leur avoit fait donner le nom de Varini ; celui de

la riviere Werra les fit appeller Werini. Ce n’est pourtant là qu’une conjecture, & il ne seroit pas impossible que deux rivieres eussent chacune donné le nom à un peuple différent. (D. J.)

VARIOLITE, ou Pierre de petite verole, (Hist. nat. Lithol.) variolithus, lapis variolarum, nom donné par les naturalistes à des pierres de différentes couleurs, remplies de taches ou de petits tubercules d’une couleur différente de celle du fond de la pierre. Quelques-uns donnent ce nom à une espece de granite ou des fragmens de granite qui ont été roulés & arrondis comme des gallets.

VARIOMPHALE, s. m. terme de Chirurgie, tumeur du nombril formée par des vaisseaux veineux dilatés. Elle est bleuâtre ou d’un brun livide, avec ou sans douleur, suivant le degré de plénitude des vaisseaux engorgés, & la disposition inflammatoire accidentelle. La tumeur variqueuse est quelquefois une complication de la hernie intestinale ou épiploïde. Voyez Exomphale. La cure des varices de l’ombilic doit être tentée par l’usage des remedes généraux & l’application locale des remedes astringens aidés d’une compression méthodique. Si ces secours sont sans effet, il faut en venir à l’opération, qui consiste à vuider le sang au moyen d’une incision par la lancette ; lorsque le dégagement est fait, on applique des plumaceaux & des compresses trempées dans une eau astringente & dessicative que l’on continue jusqu’à la guérison, s’il est possible de l’obtenir. (Y)

VARIORUM, les, (Littérat. mod.) c’est le nom qu’on donne aux éditions des auteurs classiques, qu’on a faites en Hollande, avec les notes & extraits de divers auteurs. C’est dommage que ces extraits ne soient pas ordinairement bien travaillés, & qu’au lieu de bonnes remarques qui se trouvent dans les excellens commentateurs, & les meilleurs critiques, on se soit contenté de petites observations littérales, de diverses leçons, & d’autres semblables minuties, qui ne contribuent ni à l’avancement des lettres, ni à donner l’intelligence du génie des auteurs. C’est manquer de jugement dans le triage, & gâter le goût. Il faut cependant excepter du nombre des mauvais rhapsodistes dont nous parlons, Grævius, Gronovius, Thysius, Schildius, & peu d’autres, dont les extraits sont bien faits, & dont les notes sont utiles. (D. J.)

VARIQUEUX, corps variqueux, en Anatomie, est le même que le corps pyramidal. Voyez Pyramidal.

Variqueux, euse, qui tient des varices, nom qu’on donne aux tumeurs écrasées par des varices, & aux vaisseaux veineux trop dilatés. Voyez Varices.

Il y a des ulceres variqueux. Voyez Ulcere. Le cancer à la mammelle est ordinairement accompagné de l’engorgement variqueux des veines qui l’avoisinent. Voyez Cancer. (Y)

VARIS, s. m. (Hist. nat.) espece de singe qui se trouve dans l’île de Madagascar. Il est d’une couleur grise ; son museau est fort long, & sa queue est aussi longue & aussi fournie que celle d’un renard.

Varis, (Geog. anc.) lieu de la grande-Bretagne. L’itinéraire d’Antonin le marque sur la route de Segonicium à Deva, entre Cornovium & Deva, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à trente-deux milles du second. Varis étoit près de la Cluyd. Le lieu s’appelle encore aujourd’hui Bod-Vari, & ses ruines se voient sur une hauteur nommée dans le pays Moyly-Caer, c’est-à-dire, la montagne de la ville. (D. J.)

VARLET, s. m. (terme de Jurande.) ce mot signifie dans plusieurs des anciens statuts des communautés des arts & métiers, ce que dans d’autres on nomme serviteur, & que présentement on ne connoit plus