Ventre, c’est dans le mortier la partie proche de sa culasse, qui s’appuie sur le coussinet de l’affut. Voyez Mortier. (Q)
Ventre de cheval, (Chimie.) les Chimistes n’entendent autre chose par ce mot que le fumier récent. On trouve aussi quelquefois dans leurs livres à la place de cette expression, celle de bain de fumier. Ils se servent de la chaleur qui s’excite naturellement dans le fumier, pour exécuter quelques opérations, & principalement des digestions. Voyez Digestion, (Chimie.)
Ce sont principalement les Alchimistes qui exécutent leurs longues digestions à la chaleur du ventre de cheval.
Il est assez connu que les fours à faire éclorre des poulets, proposés par M. de Reaumur, s’échauffent par la chaleur du fumier ou du ventre de cheval. On entend encore par ventre de cheval, un appareil plus compliqué, dans lequel le vaisseau qui contient le fumier est adapté à un bain-marie, ou à un bain de vapeurs. Celui-là sert aux mêmes usages, savoir aux digestions faites principalement dans des vues alchimiques. (b)
Ventre, (Jurisp.) ce terme en droit, a différentes significations.
Quelquefois par là l’on entend la mere d’un enfant, comme quand on dit que le ventre affranchit, & que la verge annoblit, partus sequitur ventrem.
Quelquefois par le terme de ventre on entend l’état d’une femme ou fille enceinte. On ordonne l’inspection du ventre par des matrones, pour vérifier si une femme ou fille est enceinte.
Quelquefois enfin ce terme ventre se prend pour l’enfant dont une femme ou fille est enceinte. On donne un curateur au ventre lorsqu’il s’agit des intérêts de l’enfant conçu & non encore né, ou pour veille, sur la mere & sur l’enfant, soit de crainte qu’il n’y ait supposition de part, ou pour empêcher que la mere ne fasse périr son fruit, ou qu’elle ne dérobe la connoissance de son accouchement & ne détourne son enfant. Voyez au digeste le tit. de inspiciendo ventre, & ci-devant les mots Curateur au ventre, Inspection, Matrone. (A)
Ventre, s. m. (Architect.) bombement d’un mur trop vieux, foible ou chargé, qui boucle & qui est hors de son à-plomb. Ainsi quand un mur est en cet état, on dit qu’il fait ventre, & qu’il menace ruine. (D. J.)
Ventre, ou gorge, Hydraul.) on appelle ainsi une fondriere entre deux montagnes, qui se rencontre dans la conduite des eaux, & qu’on est obligé de traverser pour raccorder les différens niveaux des montagnes, & donner à l’eau un écoulement naturel. (K)
Ventre, terme de Potier d’étain, c’est la partie du milieu d’un vase, comme d’une pinte, qui est un peu plus grosse, plus large & plus élevée que les autres parties. (D. J.)
Ventre, terme de Tourneur, sorte de planchette de bois, que le tourneur met devant son estomac lorsqu’il veut planer ou percer du bois ; on le nomme aussi poitrail. (D. J.)
VENTRICULE, ventriculus, comme qui diroit petit ventre, en Anat. est un diminutif de ventre, & signifie une cavité plus petite que celle que nous entendons par un ventre, ou plutôt une partie d’un ventre, ou une moindre cavité contenue dans une plus grande. Voyez Ventre.
Ventricule est aussi un nom qu’on donne par excellence à l’estomac. Voyez Estomac.
Quant à l’action du ventricule dans le vomissement, Voyez Vomissement.
Ventricule, ardeur du ventricule. Voyez Ardeur.
Les ventricules du cœur sont les deux cavités qui se rencontrent dans son corps musculeux, dont l’une est épaisse & ferme, l’autre mince & mollasse. On donne communément à ce dernier le nom de ventricule droit, & à l’autre celui de ventricule gauche ; quoique suivant leur situation naturelle le ventricule droit est antérieur, & le gauche postérieur.
Chacun de ces ventricules est ouvert à la base par deux orifices, dont l’un répond à une des oreillettes, & l’autre à l’embouchure d’une grosse artere. Le ventricule droit s’abouche avec l’oreillette du même côté, & avec le tronc de l’artere pulmonaire. Le ventricule gauche s’abouche avec l’oreillette gauche, & avec le gros tronc de l’aorte. On trouve vers le contour de ces orifices plusieurs pellicules mobiles, que les Anatomistes appellent valvules, dont quelques-unes s’avancent dans les ventricules sous le nom de valvules triglochines, & les autres dans les gros vaisseaux sous le nom de valvules sémilunaires. Voyez Valvule sémilunaire, &c.
Les ventricules ont leur surface interne fort inégale ; on y trouve quantité d’éminences & de cavités. Les éminences les plus considérables sont des allongemens charnus fort épais, qu’on appelle colonnes. A l’extrémité de ces colonnes charnues sont attachés plusieurs cordages tendineux, qui par l’autre bout tiennent aux valvules triglochines. Voyez Cœur.
On a aussi donné le nom de ventricule à quatre cavités particulieres du cerveau, dont deux appellées les ventricules latéraux, beaucoup plus longues que larges, avec très-peu de profondeur, séparées l’une de l’autre par une cloison transparente, sont immédiatement situées sous la voûte médullaire ; on les nomme aussi ventricules antérieurs ou supérieurs du cerveau. Le troisieme ventricules est un canal particulier, situé au bas de l’épaisseur des couches des nerfs optiques, & directement au-dessous de leur union ; ce canal s’ouvre en-devant dans l’entonnoir, & sous l’ouverture commune antérieure où il communique avec les ventricules latéraux. Il s’ouvre en-arriere sous l’ouverture commune postérieure, & communique avec le quatrieme ventricule, qui est une cavité oblongue qui se termine en-arriere comme le bec d’une plume à écrire, située sur la surface supérieure de la portion postérieure de la moële alongée. Voyez Moële alongée, Cerveau, &c.
Ventricule, maladies du, (Medec.) un suc membraneux, musculeux, ouvert par deux oritices, doué d’un mouvement assez fort, & qui lui est particulier, situé dans la partie moyenne supérieure du ventre, & suspendu au diaphragme où il est attaché, est ce qu’on nomme le ventricule. Il répand quantité d’humeur salivaire, appellée suc gastrique, & beaucoup de mucosité. Il reçoit les alimens qu’on a pris, les digere, & les conduit par le pylore dans le duodenum.
Conséquemment à sa construction & à ses différentes fonctions, il est exposé à beaucoup de maladies, dont plusieurs ont un titre particulier, comme la nausée, le vomissement, les rots, l’ardeur, la satiété, le dégoût, la cacochylie ou l’amas de mauvaises humeurs, la cardialgie, & les maladies qui ont rapport à la faim & à la digestion.
Le ventricule chargé d’une trop grande quantité d’alimens ; a besoin d’être évacué par le vomissement méchanique, ou bien il faut que de lui-même il se débarrasse peu-à-peu de ce qui le surcharge. Après cette opération, on évitera dans la suite de tomber dans le même excès de nourriture : mais s’il contient de la mucosité, de la pituite, ou quelqu’autre humeur tenace, il faut avoir recours aux résolutifs stomachiques, en même tems qu’aux doux purgatifs ; si la maladie résiste à l’usage de ces remedes, on tentera les vomitifs. S’il y a dans le ventricule des ma-