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ter, pag. 108, n°. 7, en rapporte l’inscription suivante :

S. P. Censorius justus Viruno
L. Volceius Severus Sestino
Q. Sextilius Rufus Flanona
C. Valerius Veranius Tridente.

On conjecture par une autre inscription de Gruter, p. 569, n°. 7, que l’empereur Claude fit une colonie de cette ville. (D. J.)

VIRURE, s. f. (Marine.) c’est une file de bordages qui regne tout-autour du vaisseau.

VIS, s. f. (Méchaniq.) est une des cinq puissances méchaniques, dont on se sert principalement pour presser ou étreindre les corps fortement, & quelquefois aussi pour élever des poids ou des fardeaux. Voy. Puissances méchaniques, Machine, &c.

La vis est un cylindre droit, tel que AB (Planch. Méchan. fig. 11. n°. 2.) creusé en forme de spirale. Sa génération se fait par le mouvement uniforme d’une ligne droite FG (fig. 11.) autour de la surface d’un cylindre, dans le même tems que le point I descend uniformément de F vers G. On appelle une vis mâle celle dont la surface creusée est convexe, & celle qui est concave est appellée vis femelle, ou plus communément écrou, & alors on appelle vis simplement la vis mâle. On joint toujours la vis mâle à la vis femelle, quand on veut exécuter quelque mouvement avec cette machine, c’est-à-dire toutes les fois que l’on veut s’en servir comme d’une machine simple ou d’une puissance méchanique. Quelquefois la vis mâle est mobile & l’écrou est fixe, quelquefois l’écrou est mobile & la vis mâle fixe : mais dans l’un & l’autre cas, l’effet de la vis est le même.

La cloison mince qui sépare les tours de la gorge de la vis, est appellée le filet de la vis ; & la distance qu’il y a d’un filet à l’autre, se nomme pas de vis.

Il est visible que le filet d’une vis n’est autre chose qu’un plan incliné roule en spirale autour d’un cylindre, & que ce plan est d’autant moins incliné que les pas sont moins grands. Ainsi lorsqu’une vis tourne dans son écrou, ce sont deux plans inclinés dont l’un glisse sur l’autre. La hauteur est déterminée pour chaque tour par la distance d’un filet à l’autre ; & la longueur du plan est donnée par cette hauteur & par la circonférence de la vis. Car si on développe un filet de vis avec son pas, on aura un plan incliné.

Quand on veut faire usage de cette machine, on attache ou on applique l’une des deux pieces, la vis ou l’écrou, à la résistance qu’il faut vaincre, & l’autre lui sert comme de point d’appui. Alors en tournant on fait mouvoir l’écrou sur la vis ou la vis dans l’écrou, selon sa longueur ; & ce qui résiste à ce mouvement avance ou recule d’autant. Par exemple, dans les étaux des Serruriers, une des deux mâchoires est poussée par l’action d’une vis contre l’autre a laquelle est fixé un écrou. Il faut, comme l’on voit, que la puissance fasse un tour entier pour faire avancer la résistance de la quantité d’un pas de vis, c’est-à-dire de la distance d’un filet à l’autre.

Théorie ou calcul de la vis. 1°. Si la circonférence décrite par la puissance en un tour de vis, est à l’intervalle ou à la distance entre deux spires qui se suivent immédiatement (prise sur la longueur de la vis), comme le poids ou la résistance est à la puissance ; alors la puissance & la résistance seront en équilibre. Par conséquent la résistance sera surmontée, pour peu que l’on augmente la puissance.

Car il est évident qu’en un tour de vis le poids est autant élevé, ou la résistance autant repoussée, ou ce que l’on propose à serrer l’est autant qu’il y a de distance entre deux spires immédiatement voisines ; & que dans le même tems le mouvement ou le chemin de la puissance est égal à la circonférence décrite par cette même puissance en un tour de vis. C’est pour-

quoi la vîtesse du poids (ou de quoique ce soit qui y réponde) sera à la vitesse de la puissance comme la distance entre deux spires est à la circonférence décrite par la puissance en une révolution ou en un tour de vis. Ainsi avec cette machine l’on perd en tems ce que l’on gagne en puissance.

2°. Plus la distance entre deux spires est petite, moins il faut employer de force pour surmonter une résistance proposée.

3°. Si la vis mâle tourne librement dans son écrou, la puissance requise pour surmonter une résistance, doit être d’autant moindre, que le levier BD (fig. 12.) est plus long.

4°. La distance BD de la puissance au centre de la vis, la distance IK de deux spires, & la puissance applicable en D étant données, déterminer la résistance que l’on pourra surmonter ; ou la résistance étant donnée, trouver la puissance capable de surmonter cette résistance.

Trouvez la circonférence d’un cercle décrit par le rayon C D ; trouvez ensuite un quatrieme terme proportionnel à la distance entre deux spires, à la circonférence que l’on vient de trouver, & à la puissance donnée, ou bien à ces trois termes, la circonférence trouvée, la distance de deux spires, & la résistance donnée. Dans le premier cas, ce quatrieme terme proportionnel exprimera la résistance que la puissance donnée pourra surmonter, & dans le second il exprimera la puissance nécessaire pour surmonter la résistance donnée.

Par ex. supposons que la distance entre deux spires soit 3, que la distance CD de la puissance au centre de la vis soit 25, & que la puissance fasse un effet de 30 liv. on trouvera que la circonférence du cercle décrit par la puissance sera 157 à-peu près, parce que l’on n’a pas le rapport exact du diametre à la circonférence. C’est pourquoi en faisant cette proportion 3.157 :: 30. 1570, on verra que la résistance est égale à 1570 liv.

5°. La résistance qu’une puissance donnée doit surmonter étant connue, déterminer le diametre de la vis, la distance IK de deux spires, & la longueur du levier BD, on peut prendre à volonté la distance des spires & le diametre de la vis ; s’il s’agit de faire tourner avec un levier la vis mâle dans son écrou, on dira : la puissance donnée est à la résistance qu’il faut surmonter comme la distance des spires est à un quatrieme nombre qui exprimera la circonférence que doit décrire le manche CD en un tour de vis ; c’est pourquoi en cherchant le demi-diametre de cette circonférence, on aura la longueur du levier BD. Mais s’il faut que l’écrou tourne autour de sa vis, sans se servir du levier, alors le diametre trouvé sera celui de la vis demandée.

Soit le poids 6000, la puissance 100, & la distance des spires 2 lignes ; pour trouver la circonférence que la puissance doit décrire, dites : 100. 6000 :: 2. 120. Le diametre de cette circonférence étant environ le tiers de 120 = 40 lignes, exprimera la longueur du levier, en cas que l’on en fasse usage ; autrement il faudra que la surface du corps dans lequel l’écrou est creusé ait au-moins 40 lignes de diametre.

Selon la matiere dont on fait les vis, & les efforts qu’elles ont à soutenir, on donne différentes formes aux filets, le plus souvent ils sont angulaires ou quarrés. Ceux-ci se pratiquent ordinairement aux grosses vis de métal qui servent aux presses & aux étaux, parce qu’elles en ont moins de frottement. On fait aux vis de bois des filets angulaires pour leur conserver de la force ; car par cette figure ils ont une base plus large sur le cylindre qui les porte ; on donne aussi la même forme aux filets des vis en bois, je veux dire ces petites vis de fer qui finissent en pointe & qui doivent creuser elles-mêmes leur écrou dans le bois ; on doit les considérer de même que les me-