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ne, & que leur couleur varie principalement en hyver. D’autres assûrent que ces oiseaux changent tous les ans de couleur ; qu’ils sont tantôt jaunes, tantôt verds, tantôt rouges ou cendrés. Ce qu’il y a de plus vraissemblable, c’est que ce changement de couleur dépend de l’âge de l’oiseau, ou des saisons de l’année. Au rapport d’Aldrovande, le bec-croisé est fort vorace ; il aime beaucoup le chénevi ; il mange aussi des semences de sapin, il niche sur cet arbre aux mois de Janvier & de Fevrier ; il ne chante que quand il gele ou qu’il fait très-froid, tandis que les autres oiseaux gardent le silence ; au lieu qu’il se taît en été, tandis que tous les autres chantent, &c. Ces derniers faits mériteroient d’être observés avec attention. On dit que d’un ou de deux coups de bec, ces oiseaux fendent par le milieu les pommes de sapin, & qu’ensuite ils en mangent les semences, ce qui cause un grand dommage dans les jardins. Le chant du bec-croisé est assez agréable : on trouve ces oiseaux en grande quantité, & pendant toute l’année en Allemagne, en Baviere, en Suede, en Norwege, & il en vient quelquefois beaucoup sur la côte occidentale de l’Angleterre, où ils font un grand dégât dans les vergers. Willughby, ornit. Voyez Oiseau. (I)

Gros-bec, s. m. Coccothrostes, (Hist. nat. Ornith.) oiseau ainsi nommé pour la grosseur de son bec relativement à celle du corps. Il est d’un tiers plus grand que le pinson ; son corps est court ; il pese environ une once trois quarts : il a sept pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des ongles, & un pié d’envergure : la tête est grosse en comparaison du corps ; le bec est gros, dur, large à la base, & très-pointu à l’extrémité ; sa longueur est d’environ trois quarts de pouce ; il est de couleur de chair, ou de couleur blanchâtre ; la pointe est noirâtre, l’iris des yeux est de couleur cendrée ; la langue semble avoir été coupée à l’extrémité comme celle du pinson : les pattes sont d’une couleur rouge-pâle ; les ongles sont longs, sur-tout celui du doigt du milieu ; le doigt extérieur tient à sa naissance au doigt du milieu : les plumes qui se trouvent auprès de la base du bec, sont de couleur orangée ; celles qui occupent l’espace qui est entre le bec & les yeux sont noires ; la même couleur est dans les mâles sur les plumes qui sont autour de la mâchoire inférieure ; la tête est d’une couleur jaune roussâtre ; le cou de couleur cendrée ; le dos roux, à l’exception du milieu de chaque plume qui est blanchâtre : le croupion est de couleur jaune cendrée ; la poitrine, & principalement les côtés, sont d’une couleur cendrée, légerement teinte de rouge ; les plumes sont blanchâtres sous la queue & sous le milieu du ventre. Il y a dix-huit grandes plumes dans les ailes, dont les neuf ou dix premieres sont blanches dans le milieu seulement sur les barbes intérieures : dans les suivantes la couleur blanche de ces barbes ne s’étend pas jusqu’au tuyau ; les trois dernieres plumes sont rousses ; la pointe des plumes depuis la seconde jusqu’à la dixieme, est de couleur de gorge de pigeon ; les six ou sept plumes qui suivent, ont le bord extérieur de couleur cendrée. Tout le reste de ces dix-huit grandes plumes est de couleur brune ; la queue est courte ; elle n’a qu’environ deux pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes ; les barbes intérieures de la partie supérieure de chaque plume sont blanches ; les barbes extérieures sont noires dans les premieres plumes de chaque côté de la queue, & roussâtres dans celles du milieu.

Ces oiseaux sont fort communs en Italie, en France, en Allemagne ; ils restent en été dans les bois & sur les montagnes ; en hyver ils descendent dans les plaines ; ils cassent avec beaucoup de facilité les noyaux de cerises & d’olives ; ils vivent pour l’ordinaire de semence de chénevi, de panis, &c. ils man-

gent aussi les boutons des arbres. On dit que c’est sur

leur sommet que ces oiseaux font leurs nids, & que les femelles y déposent 5 ou 6 œufs.

Il y a une espece de gros-bec dans les Indes, surtout en Virginie ; il est à peu près de la grosseur du merle ; son bec est un peu plus court que celui du nôtre ; il a une belle crête sur la tête. Cet oiseau est d’une belle couleur écarlate, qui est moins foncée sur la tête & sur la queue que sur le reste du corps ; son chant est fort agréable, Willughby, Ornit. Voyez Oiseau. (I)

Bec de Grue, Geranium, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond ; il s’éleve du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit en forme d’aiguille, dont le noyau a cinq rainures sur sa longueur ; dans chacune de ces rainures est attachée une capsule terminée par une longue queue. Ces capsules se détachent ordinairement de la base du fruit vers la pointe, & se recoquillent en-dehors : chacune renferme une semence ordinairement oblongue. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Bec d’oie, nom que l’on a donné au dauphin, à cause de la ressemblance de son bec, ou plûtôt de ses mâchoires avec le bec d’une oie. Voy. Dauphin. (I)

Bec ou Tuyau de l’entonnoir, en Anatomie, c’est une production très-mince de la substance des parois de la cavité que l’on appelle entonnoir, qui s’épanoüit autour de la glande pituitaire où elle se termine. V. Pituitaire. (L)

Bec (Blason) on appelle becs en termes de Blason, les pendans du lambel. Voyez Lambel. Ils étoient autrefois faits en pointes ou en rateaux, & ils ont aujourd’hui la figure des goûtes qui sont au-dessous des triglyphes dans l’ordre dorique. Voyez Ordre dorique. (V)

Bec, s. m. (Géog.) nom que nous donnons à plusieurs pointes de terre, où deux rivieres se joignent ; ainsi nous disons le bec d’ambes, de l’endroit où la Garonne & la Dordogne se rencontrent.

Bec (en terme de Bijoutiers, & autres artistes) c’est une petite avance, telle qu’on la voit aux tabatieres, ou de même matiere que la tabatiere, & soudée sur le devant du dessus, par laquelle on ouvre la boîte en y appuyant le doigt ; ou de matiere différente & attachée au même endroit. On donne le nom de bec à un grand nombre d’autres parties accessoires dans les ouvrages des artistes.

Double Bec, sorte de cuilliere à l’usage des Ciriers. Voyez Pl. du Cirier, fig. 13.

Bec (en Ecriture) se dit de la partie fendue de la plume, qui sert à tracer des caracteres sur le papier. Il y a quatre sortes de becs : la premiere, où les deux parties du bec sont coupées d’égale longueur, & parallelement ; la seconde, où elles sont coupées en angle ; la troisieme, où l’angle est plus considérable ; la quatrieme, où le bec est très-menu & coupé inégalement. La 1ere est pour l’expédition ; la 2de pour le style aisé ; la troisieme pour le style régulier, & la derniere pour les traits d’ornement.

Bec (en terme d’Epinglier fabriquant d’aiguilles pour les bonnetiers) se dit de l’extrémité pliée & recourbée, qui entre dans la châsse de l’aiguille ; c’est proprement la pointe, où le crochet de l’aiguille. Voyez Bas au métier.

Faire le bec (en terme d’Epinglier-Aiguilletier) c’est avec une tenaille arcuer le bec d’une aiguille en forme de demi cercle, dont la concavité est en dehors, & la convexité en dedans, ou regarde le corps de l’aiguille & la châsse.

Bec d’Ane (chez les Serruriers) c’est une espece de burin à deux biseaux, qui forme le coin, mais dont les côtes supérieures vont en s’arrondissant & en s’évasant. Sa largeur est ordinairement de trois