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* BEIRA, (Géog.) province de Portugal, bornée au septentrion par les provinces entre Minho & Douro, & Tra-los-Montes ; au midi par l’Estramadure Portugaise ; à l’orient par l’Estramadure Espagnole ; à l’occident par la mer. Elle a environ 30 lieues en long, sur autant en large : sa capitale est Coimbre.

* BEIRE, (Géog.) petite ville de France, en Bourgogne, au bailliage de Dijon.

BEISTY, ou BISTI, subst. m. (Commerce.) petite monnoie d’argent billoné, à très-bas titre, que beaucoup d’auteurs ont traitée de monnoie de compte. Le beisty est rond, frappé de quelques caracteres bisarres & sans ordre ; il vaut argent de France un sou cinq deniers deux neuviemes.

BEIZA, ou BEIZATH, (Hist. anc.) mot Hébreu qui signifie un œuf, & aussi une certaine mesure usitée parmi les Juifs. Ils disent que l’œuf contient la sixieme partie du log, & par conséquent trois pouces cubes, & cette fraction de pouces Voyez Log. Le beizath est aussi une monnoie d’or usitée parmi les Perses, & qui pese quarante dragmes. Le P. Calmet prétend que c’est de ce mot, & non de la ville de Bysance, qu’est dérivé le mot besam ou besan, nom d’une autre monnoie d’or aussi en usage, du moins autrefois en orient ; un besam valoit deux dinars, & chaque dinar vingt ou vingt-cinq dragmes. Voyez Bezant, Dinar, Dragme. (G)

* BEKAVA, ou BEKAWA, (Géog.) petite ville de Pologne, dans le Palatinat de Lublin.

* BEKIA, (Géog.) ile de l’Amérique septentrionale, une des Antilles, qui n’est guere fréquentée que par quelques Caraïbes de S. Vincent qui y font la pêche, & y cultivent de petits jardins ; elle manque d’eau-douce, & abonde en viperes dangereuses. Lat. 12. 24.

* BELA, (Géog.) petite ville de Hongrie.

* BELALCAZAR, (Géog.) petite ville du royaume d’Andalousie.

BELANDRE, ou BELANDE, s. m. (Marine.) c’est un petit bâtiment fort plat de Varangue, qui a son appareil de mâts & de voiles semblable à l’appareil d’un heu : son tillac ou pont s’éleve de poupe à proue d’un demi-pié plus que le plat-bord. Outre qu’entre le plat-bord & le tillac, il y a un espace d’environ un pié & demi qui regne en-bas, tant à stribord qu’à babord. Les plus grands belandres sont de 80 tonneaux, & se conduisent par 3 ou 4 hommes pour le transport des marchandises ; ils ont des semelles pour aller à la bouline comme le heu. Voyez Heu. (Z)

BELATUCADRUS, s. m. (Myth.) nom d’une fausse divinité honorée autrefois en Angleterre, dont il est fait mention dans une inscription trouvée sur une vieille pierre dans la maison du sieur Th. Dikes, dans le comté de Cumberland, qui porte : Deo sancto Belatucadro Aurelius Diatova aram ex voto posuit. L. L. M. M. On trouve encore sur une autre pierre cette inscription au même Belatucadrus : Belatucadro Jul. Civilis Opt. V. S. L. M. & sur une troisieme qui a échappé au recueil des inscriptions de Gruter, & que Cambden a communiquée. On lit dans cette derniere : Deo Belatucadro lib. votum fecit Jolus. Selden dans son ouvrage de Diis Syris, croit que ce Belatucadrus est le même que Belenus & Abellion, nom que les Payens donnoient au soleil qu’ils adoroient particulierement. Gerard Jean Vossius est du même sentiment dans son livre de Origine & progressu Idololatr. lib. II. c. 17. Voyez Belenus. (G)

* BELBAIS, (Géog. anc. & mod.) ville d’Egypte, à l’une des embouchures du Nil ; c’étoit autrefois Peluse.

* BELBINE, ou BELENTINE, (Géog. anc.) ville située à l’entrée de la Laconie, vers le nord, près

de l’Eurotas. Plutarque en fait mention dans la vie

de Cléomenes.

* BELBO, (Géog.) riviere du duché de Milan.

* BELBUCH, & ZEOMBUCH, (Myth.) divinités des Vandales. C’étoient leur bon & leur mauvais génie : Belbuch étoit le dieu blanc, & Zeombuch le dieu noir : on leur rendoit à l’un & à l’autre les honneurs divins. Le Manichéisme est un système dont on trouve des traces dans les siecles les plus reculés, & chez les nations les plus sauvages ; il a la même origine que la Métempsycose, les desordres apparens qui regnent dans l’ordre moral & dans l’ordre physique, que les uns ont attribués à un mauvais génie, & que ceux qui n’admettoient qu’un seul génie, ont regardés comme la preuve d’un état à venir, où les choses morales seroient dans une position renversée de celle qu’elles ont. Mais ces deux opinions ont leurs difficultés.

Admettre deux dieux, c’est proprement n’en admettre aucun. Voyez Manichéisme. Dire que l’ordre des choses subsistant est mauvais en lui-même, c’est donner des soupçons sur l’ordre des choses à venir ; car qui a pû permettre le desordre une fois, pourroit bien le permettre deux. Il n’y a que la révélation qui puisse nous rassûrer ; & il n’y a que le Christianisme qui joüisse de cette grande prérogative. Voyez Immortalité & Ame.

* BELCASTRO, (Géog. anc. & mod.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, sur une montagne. Long. 34. 45. lat. 39. 6.

On la prend pour la Chonia des anciens : mais il y a peu d’apparence qu’elle ait été bâtie sur les ruines de la Petilia, dont il est parlé dans Strabon, Pline, Ptolomée, & Pomponius Méla.

* BELCHITE, (Géog.) petite ville d’Espagne, au royaume d’Arragon, sur la riviere d’Almonazir. Long. 17. lat. 41. 19.

* BELEDIN, s. m. (Commerce.) coton filé, d’une médiocre qualité & de peu de débit.

* BELELACS, s. m. pl. (Commerce.) especes de taffetas qui se fabriquent au Bengale : leur aunage est de quarante cobres de longueur, deux de large.

BÉLEMNITE. Nous ne pouvons mieux faire que de rapporter ici l’article de M. Formey, secrétaire de l’académie royale des Sciences & Belles-Lettres de Prusse, sur la bélemnite, qui nous a été remis manuscrit.

« Bélemnite (Hist. nat.) ce nom vient de la ressemblance de cette pierre avec le fer d’une fleche. Elle porte aussi celui de dactylus idæus, à cause de sa conformité avec un doigt de la main, & du mont Ida, où Pline dit qu’on la trouve ; & celui de lapis lyncis, ou lyncusius pris de la fabuleuse origine que les anciens lui donnoient ; parce qu’ils pensoient bonnement que c’étoit de l’urine de lynx changée en pierre. D’autres lui ont donné avec aussi peu de fondement le nom de pierre de tonnerre, pensant qu’elle tomboit du ciel. On trouve la bélemnite dans toutes sortes de lits de terre, de sable, de marne & de pierre, presque toûjours accompagnée de coquillages ou d’autres dépouilles de l’Océan, & souvent un peu applaties, à demi cassées, ou autrement défigurées par les mouvemens violens des couches de pierre ou de terre qui les ont comprimées, comme il est arrivé à un grand nombre de coquillages, & à d’autres productions marines.

» Il y a des bélemnites qui sont chargées de petites huîtres & de petits tuyaux de vers marins, dont la nature est d’être nécessairement attachés aux corps, où ils naissent, vivent & meurent sans changer de place ; d’autres ont été rongés par de petits insectes, comme cela arrive souvent aux huîtres & aux autres coquilles de mer. Les bélemnites sont en général d’une figure fort réguliere ; elles different