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terne est mince, & divisée en longueur par une cloison. Le milieu de ce corps est à peu près cylindrique. Le passage de l’urine n’est pas situé précisément au centre, mais un peu incliné vers sa partie supérieure, près du corps du penis ; son extrémité inférieure forme en se dilatant ce qu’on appelle le gland. Voyez Gland.

Les corps caverneux du clitoris sont deux corps nerveux ou spongieux semblables à ceux du pénis, qui prennent leur origine des deux côtés de la partie inférieure de l’os pubis, & s’unissant ensemble, forment le corps du clitoris comme dans l’homme ils forment celui de la verge. Voyez Clitoris.

Il est vrai que le clitoris n’est pas percé au milieu comme le pénis, mais les corps caverneux ont une cloison ou séparation membraneuse qui regne tout du long entre deux, & qui les divise depuis le gland jusqu’à l’endroit voisin de l’os pubis, où ils se partagent en deux branches qu’on appelle branches du clitoris, crura clitoridis.

Les sinus caverneux de la dure-mere ou sinus latéraux de l’os sphénoide, sont des réservoirs situés aux parties latérales de la selle sphénoidale qui, outre le sang qu’ils contiennent, renferment encore des vaisseaux & des nerfs. Voyez Vaisseau & Nerf. (L)

CAVERNIECK, (Géog.) petite ville de la Prusse Polonoise, dans la province de Michelow, près de la riviere de Dribentz.

* CAVESCO, (Commerce) mesure dont on se sert en Espagne, qui répond aux environs de dix-sept de nos livres.

CAVESSE DE MAURE. Voyez Cap de Maure & Rouhan.

CAVET, s. m. (Architecture) du latin cavus, creux ; c’est une moulure concave faisant l’effet contraire du quart de rond : cette moulure a meilleure grace dans les cimaises inférieures des corniches que dans les supérieures, malgré l’exemple du théatre de Marcellus où on l’a employée dans l’ordre dorique : quelquefois on prend pour cette moulure, l’arc qui est soûtenu par un côté du triangle équilatéral inscrit, quand on veut qu’elle soit moins ressentie que le quart du rond ; au reste le goût fait varier sa profondeur à discrétion.

* CAVIAR, (Antiquité.) L’on nommoit ainsi une longe de cheval que l’on offroit tous les cinq ans pour le collége des prêtres. On ne nous dit point à quelle divinité. On faisoit un pareil sacrifice tous les ans au mois d’Octobre au dieu Mars ; la victime étoit un cheval que l’on nommoit October equus. Le rit exigeoit que la queue de ce cheval fût transportée avec tant de vîtesse du champ de Mars, où on la coupoit, jusqu’au temple du dieu, qu’il en tombât encore des gouttes de sang dans le feu, quand on y arrivoit. Voyez Festus, Caviares hostiæ.

* CAVIARI SCKARI, (Commerce) c’est le nom que l’on donne en Russie à des œufs d’esturgeon, que l’on y prépare de la maniere suivante ; on ôte de dessus la pellicule qui les enveloppe ; on les saupoudre de sel, & on les laisse pendant huit jours dans cet état ; au bout de ce tems, on y mêle du poivre & des oignons coupés en petits morceaux : on laisse fermenter ce mêlange. Les Italiens en font venir une grande quantité ; ils le regardent comme un manger fort délicat : mais on prétend qu’il est très-mal sain & fiévreux.

CAVILLONE, poisson. Voyez Surmulet.

CAVIN, s. m. (Fortification) est un lieu creux propre à couvrir un corps de troupes, & à favoriser les approches d’une place.

Les cavins qui se trouvent auprès d’une place assiégée sont d’un grand avantage aux assiégeans ; puisque par leur moyen ils peuvent ouvrir la tranchée,

construire des places d’armes, mettre à couvert la cavalerie, sans être exposés au feu des assiégés. (Q)

CAVINAS, (Les) (Géog.) peuple de l’Amérique méridionale, dans la province de Charcas.

CAULET, (Géog.) riviere de France dans le Languedoc, qui prend sa source au diocese de Castres.

CAUMONT, (Géog.) petite ville de France en Guienne, dans le Bazadois, sur la Garonne.

CAUNE, (la) (Géog.) petite ville de France, au haut Languedoc, au diocese de Castres, sur les confins du Rouergue. Il y a dans cette province une autre ville de ce nom, au diocese de Carcassonne.

CAVOLA, (Géog.) forteresse d’Italie, dans l’état de la république de Venise, sur la riviere de Brente.

* CAURIS, (Hist. med. commerce) espece de petites coquilles, qui tient lieu de monnoie dans quelques endroits des Indes orientales.

CAURZIM, (Géog.) ville de Bohème, dans le cercle de même nom, entre Prague & Czaslaw.

CAUSE, s. f. (Métaphys.) En voyant tous les jours changer les choses, & en considérant qu’elles ont eu un commencement, nous acquérons l’idée de ce qu’on nomme cause & effet. La cause est tout ce par l’efficace de quoi une chose est ; & effet, tout ce qui est par l’efficace d’une cause. Toute cause, par cela même qu’elle produit un effet, peut-être appellée efficiente : mais comme il y a différentes manieres de produire un effet, on distingue diverses sortes de causes. Il y a des causes physiques ; des causes morales, & des causes instrumentales. J’appelle causes physiques, toutes celles qui produisent immédiatement par elles-mêmes leur effet. Je nomme causes morales, celles qui ne le produisent que dépendamment d’une cause physique, de laquelle il émane immédiatement. Les causes instrumentales ont cela de commun avec les causes morales, qu’elles ne produisent pas par elles-mêmes leur effet, mais seulement par l’intervention d’une cause physique ; & c’est pourquoi on donne aux unes & aux autres le nom de causes occasionnelles : mais ce qui met entr’elles beaucoup de différence, c’est que, si les premieres ne sont que causes morales dans les effets qu’elles produisent occasionnellement, du moins elles sont causes physiques de l’effet par lequel elles deviennent causes occasionnelles d’un autre effet ; au lieu que les causes purement instrumentales n’étant doüées d’aucune force ni d’aucune activité, demeurent toûjours renfermées dans la sphere de causes purement occasionnelles : telle est, par exemple, la matiere, qui d’elle-même est brute, insensible & inactive. Il n’en est pas de même des esprits, dont la nature est d’être actifs, & par conséquent d’être causes physiques : si mon ame n’est que cause occasionnelle des divers mouvemens qu’elle fait naître dans l’ame de ceux avec qui je m’entretiens, du moins elle est cause physique de ses déterminations particulieres.

C’est ici le lieu d’examiner de quelle maniere l’ame agit sur le corps : est-elle cause physique, ou n’est-elle que cause occasionnelle des divers mouvemens qu’elle lui imprime ? Ici les sentimens des philosophes sont partagés ; & l’on peut dire que dans cette question les derniers efforts de la philosophie pourroient bien s’épuiser inutilement pour la résoudre. Le système de l’Harmonie préétablie, dont M. Leibnitz est auteur, tranche tout d’un coup la difficulté : c’est dommage que ce système détruise la liberté, & qu’il rende douteuse l’existence du monde corporel. Voyez cet article, où nous avons démontré l’un & l’autre. Le système ancien de l’influence réelle de l’ame sur le corps, détruit par notre Descartes & par le P. Malebranche son fidele disciple, se trouve remis en honneur par le puissant appui que lui prêtent aujourd’hui les philosophes Anglois. Dieu, selon ce système, a