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A tous ces auteurs, il faut joindre M. Monro, dans son excellente anatomie des os, imprimée à Edimbourg en Anglois, in-12. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Côtes, en Architecture ; ce sont les listels qui séparent les cannelures d’une colonne.

Côtes de dôme, sont des saillies qui excedent le nud de la convexité d’un dôme, & le partagent également en répondant à plomb aux jambages de la tour, & terminant à la lanterne. Elles sont ou simples en plattes-bandes, comme au Val-de-grace & à la Sorbonne à Paris ; ou ornées de moulures, comme à la plûpart des dômes de Rome.

Côtes de coupe, sont les saillies qui séparent la doüelle d’une voûte sphérique en parties égales, elles peuvent être de pierre, comme aux Invalides ; ou de stuc, & ornées de moulures avec ravalemens, & quelquefois enrichies de compartimens : le tout doré ou peint de mosaïque, comme dans la coupe de S. Pierre à Rome. (P)

Côtes, (Mar.) membres du vaisseau. Ce sont les pieces du vaisseau qui sont jointes à la quille, & montent jusqu’au plat-bord. Les varangues, les courbes, les allonges, &c. sont les membres du vaisseau. (Z)

Côte, (Marine.) la côte ou les côtes. On appelle ainsi les terres & rivages qui s’étendent le long du bord de la mer.

Côte saine, c’est-à-dire que les vaisseaux peuvent en approcher sans crainte de danger, n’y ayant ni roches, ni bancs de sable.

Côte sale : c’est celle qui est dangereuse par les roches & les bas-fonds qui sont auprès.

Côte écorre : c’est une côte dont les terres sont escarpées & coupées à pic.

Côte de fer : c’est une côte très-haute & très-escarpée, auprès de laquelle on ne trouve aucun abri ni aucun moyen d’aborder ; de sorte qu’un vaisseau qui seroit jetté contre un de ces endroits qu’on appelle côte de fer, s’y briseroit, & périroit sans aucune ressource. (Z)

Côte, en terme de Chaircuitier ; c’est le boyau du porc employé en boudin ou saucisse.

Côte rouge ou blanche, (Comm.) especes de fromages qui se font en Hollande, & qui ne different que par la consistance ; le premier a la pâte dure & serrée ; l’autre l’a plus molle & plus douce.

Côte, (Com.) On appelle côte de soie, ce qu’on entend plus communément par le fleuret ou le capiton.

Côte, (Fabriq. de tabac.) celui qui se fabrique de la meilleure feuille séparée de ses nervures, qu’on tire à trois doigts de la pointe, & qu’on file ou sur une ligne de diametre, ou sur deux lignes, ou environ sur quatre, & sous les noms de prinfilé, de moyen & de gros filé.

Côte, en terme de Vannier ; ce sont les gros brins qui servent de soûtien aux menus osiers. On donne aussi le même nom à l’espace arrondi & convexe contenu entre ces mêmes brins, & tissu d’osiers plus menus.

Côte de S. André, (la) Géograph. mod. petite ville de France en Dauphiné, dans le Viennois.

Côte des Dents, (la) Géog. mod. pays d’Afriqüe dans la Guinée, entre la côte de Malaguette, la côte d’Or, & les Quaquas : il s’y fait un grand commerce d’yvoire.

Côte d’Or, (la) Géog. mod. contrée d’Afrique dans la Guinée, entre la côte des Dents & le royaume de Juda. Ce pays comprend une infinité de petits royaumes. On en tiroit autrefois beaucoup de poudre d’or.

COTÉ, s. m. en Géométrie. Le côté d’une figure est une ligne droite qui fait partie de son périmetre.

Le côté d’un angle est une des lignes qui forment l’angle. Voyez Angle.

Toute ligne courbe peut être regardée comme un polygone d’une infinité de côtés. Voyez Courbe, Infini, Polygone.

Côté mécodynamique, voyez Mécodynamique.

Dans un triangle rectangle, les deux côtés qui renferment l’angle droit, se nomment cathete, & le 3e, l’hypothenuse. Voyez Cathete & Hypothenuse.

Le côté d’une puissance est ce que l’on appelle autrement racine. Voyez Racine. Chambers. (O)

Côté, (Jurispr.) En fait de parenté & de succession on distingue deux côtés, le paternel, & le maternel.

Par le droit Romain, observé en pays de droit écrit, on ne distingue point deux côtés dans une même succession, c’est-à-dire que tous les biens d’un défunt, qui lui sont échûs tant du côté paternel que du côté maternel, appartiennent indifféremment au plus proche parent, soit paternel ou maternel, habile à succéder.

Dans les pays coûtumiers au contraire on distingue dans les successions les parens & les biens du côté paternel, d’avec ceux du côté maternel. Le vœu général des coûtumes est de conserver les biens de chaque côté, aux parens qui en sont, suivant la regle paterna paternis, materna maternis. Les coûtumes ne sont cependant pas uniformes à ce sujet : on les divise en trois classes ; savoir, les coûtumes de simple côté, les coûtumes de côté & ligne, & les coutumes soucheres.

Le terme de côté, en cette occasion, signifie la famille en général de celui de cujus ; & le terme ligne désigne la branche particuliere dont il est issu. Voyez ci-après au mot Coûtumes. (A)

Côté droit & Côté gauche. A l’église & à la procession, le côté droit est ordinairement estimé le plus honorable ; quelques-uns prétendent que c’est le côté gauche du chœur, parce qu’il répond à la droite du prêtre lorsqu’il se retourne vers le peuple : cela dépend beaucoup de la façon d’envisager les choses, & de l’usage du lieu. En Normandie le côté gauche du chœur est le plus estimé ; suivant le droit commun, c’est le côté droit. Pour la position du banc du seigneur, cela dépend beaucoup de la disposition des lieux ; le seigneur a choix du côté qui lui convient le mieux.

Dans les tribunaux le côté droit est le plus honorable : on regarde comme côté droit, celui qui est a la droite du président. (A)

Côté, en Architecture, est un des pans d’une superficie réguliere ou irréguliere. Le côté droit ou gauche d’un bâtiment se doit entendre par rapport au bâtiment même, & non pas à la personne qui le regarde. (P)

Côté, (Art milit.) dans les ouvrages à corne, à couronne, &c. sont les remparts qui les renferment de droite à gauche. Voyez Branches & Aîles.

Côté extérieur : c’est dans la Fortification le côté du polygone que l’on fortifie. Ce côté est appellé extérieur, comme CH, Pl. I. de Fortification, fig. 1. où la fortification est en dedans le polygone ; & il est appellé intérieur, lorsque la fortification saille en dehors le polygone, c’est-à-dire lorsque la courtine & les demi-gorges sont prises sur ce côté.

Tout front de fortification a un côté de polygone extérieur, & un intérieur ; le premier joint les deux angles flanqués, & nous parlerons tout à l’heure du second.

Le côté du polygone extérieur est de 180 toises dans la fortification de M. le maréchal de Vauban ; il peut avoir au plus 200 toises, & au moins 150 : au-dessous de 150 toises il donneroit des bastions trop proches les uns des autres ; & au-dessus de 200, les lignes de défense surpasseroient la portée du fusil.

Côté intérieur : c’est la ligne qui joint les centres