l’institution de la court amoureuse, dont nous ne savons rien de plus, sinon qu’à en juger par le titre, l’art d’aimer devoit être le code de cette magistrature ; code qui étoit assez du goût de la cour de Charles VI. & d’Isabeau de Baviere sa femme.
COURTAUD, adj. (Manege.) On appelle ainsi un cheval de moyenne taille, à qui l’on a coupé la queue & les oreilles. (V)
* COURTAUT, s. m. (Luth. & Musique.) Voyez nos Planches de Luth. parmi les instrumens à vent & à anche. Celui-ci n’est autre chose qu’un fagot ou basson raccourci, qui peut servir de basse aux musettes. Il est fait d’un seul morceau de bois cylindrique, & ressemble à un gros bâton : il a onze trous, sept en-dessus ; les 8, 9, 10 & 11 sont en-dessous. L’instrument est percé sur toute sa longueur de deux trous : le septieme trou indique le lieu où ces deux trous aboutissent. Pour faire de ces deux trous un canal continu, on y ajuste une boîte ; par ce moyen le vent est porté depuis l’anche jusqu’à l’onzieme trou, desorte que l’air descend & remonte. Outre les trous dont nous venons de faire mention, il y en a six autres ; trois à droite, pour ceux qui joüent de cet instrument à droite ; & trois à gauche, pour les autres. On bouche avec de la cire ceux dont on ne se sert pas. On applique aux autres des especes de petits entonnoirs de bois qu’on appelle tetines, qui pénetrent jusque dans le second canal, où s’ouvrent les trous du dessous de l’instrument. De tous ces trous, les deux de dessous, 9 & 10, donnent le son le plus aigu : les six trous 1, 2, 3, 4, 5, 6, suivent après ; ainsi celui qui est marqué 6, fait le septieme ton. Le dixieme s’appelle le trou du pouce, parce qu’il est fermé par ce doigt : il s’ouvre dans le premier canal, ainsi que les six qui le suivent. Le septieme trou ne donne point de son, selon qu’il est ouvert ou fermé ; il continue le canal, ou il l’interrompt : les tetines font les huit, neuf & dixieme trous ; le onzieme ne sert qu’à donner issue au vent.
COURT-BOUILLON, (Cuisine.) maniere particuliere d’apprêter le poisson ; on le sert sec, après l’avoir fait cuire dans de l’eau, du vinaigre, du sel & du beurre ; & on le mange avec la sauce à l’huile, au sel & au vinaigre.
COURTE-HALEINE, voyez Asthme, Orthopnée.
COURTI, s. m. (Blason.) tête de mort à collier d’argent.
COURT JOINTÉ, adj. en Venerie & en Maréchallerie, se dit d’un oiseau, d’un cheval qui a les jambes de médiocre longueur.
COURTEPOINTE, s. f. (March. Tapiss.) c’est la partie d’un lit qui le couvre depuis le chevet jusqu’aux piés, quand il est fait, & qui descend jusque sur les soubassemens. Les courtepointes se font des étoffes les plus riches & les plus simples ; il y en a d’hyver & d’été, les unes légeres, les autres chaudes, & souvent piquées.
COURTES, adj. f. terme de Fondeur de caracteres d’Imprimerie, pour distinguer une lettre dont le corps doit être coupé des deux côtés à l’extrémité de l’œil, pour le laisser isolé. Toutes les lettres qui n’occupent que le milieu du corps, sont appellées courtes, comme on appelle longues un d, un q, dont les traits plus allongés que ceux de l’m, occupent une plus grande partie du corps, & ne doivent être coupés que d’un côté. Voyez Pleines, Longues.
COURTIER, s. m. (Comm.) sorte de négociateur qui s’entremet entre des négocians ou des commerçans, pour la vente de leurs marchandises, ou pour leur faire trouver de l’argent ; sur quoi ils ont un droit ou un salaire. Voyez Change & Agent de change.
En Ecosse on les nomme broccarii, qui veut dire
médiateurs ou entre-metteurs dans quelque affaire.
Leur affaire est de connoître les différentes variations dans le cours du change, d’en instruire les négocians, & de faire savoir à ceux qui ont de l’argent à recevoir ou à payer dans les pays étrangers, quelles sont les personnes auxquelles ils doivent s’adresser pour en négocier le change ; & quand la transaction est finie, c’est-à-dire quand l’argent est payé, ils ont à Paris pour droit de courtage, un quart pour cent, dont la moitié est payée par chacune des deux parties qui font la négociation. En Angleterre le droit de courtage n’est que d’un par mille.
En France, jusqu’au milieu du dix-septieme siécle, on les appelloit courtiers de change ; mais par un arrêt du conseil en 1639, ce nom fut changé en celui de agens de change, banque & finance : & au commencement du dix-huitieme siecle on y ajoûta le titre de conseillers du Roi, afin de rendre cet emploi encore plus honorable. Voyez Agent de change.
Au Caire & dans plusieurs villes du Levant, on appelle censals les Arabes qui font l’emploi de courtiers de change. Leur façon de négocier avec les commerçans européens a quelque chose de si singulier, que nous avons crû devoir en faire un article separé. Vozez Censal.
Les courtiers de change à Amsterdam, nommés makelaers, sont de deux especes ; les uns sont nommés courtiers jurés, à cause du serment qu’ils font entre les mains des bourguemaîtres ; les autres négocient sans être autorisés pour cela : on appelle ces derniers courtiers ambulans. Les courtiers jurés sont au nombre de 395, dont 375 sont Chrétiens, & 20 Juifs. Il y a presque le double de ce nombre de courtiers ambulans ; de serte qu’il y a près de mille courtiers de change à Amsterdam. Il y a cette différence entre les courtiers jurés & les courtiers ambulans, que les livres & le témoignage des premiers sont reçûs dans les cours judiciaires, comme des preuves ; au lieu que dans un cas de contestation, les derniers sont récusés & leurs transactions annullées. La même distinction a aussi lieu en Angleterre entre ces deux sortes de courtiers.
Le droit des jurés courtiers de change à Amsterdam, est fixé par deux reglemens, par celui de 1613, & par celui de 1623 ; pour les affaires du change, à 18 sols pour 100 livres de gros, qui valent 600 florins, c’est-à-dire 3 sols par 100 florins, payables moitié par le tireur, & moitié par celui qui paye l’argent ; mais l’usage a autorisé en cela bien des changemens.
Dans l’Orient toutes les affaires se font par une espece de courtiers que les Persans appellent dedal, c’est-à-dire grands parleurs. Leur façon de négocier est très-singuliere. Après que les courtiers se sont étendus en de longs & souvent d’impertinens discours, ils ne s’entretiennent plus qu’avec les doigts lorsqu’il s’agit de conclure le marché. Le courtier de l’acheteur & celui du vendeur se donnent réciproquement la main droite, qu’ils couvrent avec leurs habits ou avec un mouchoir. Le doigt étendu signifie six ; plié, il veut dire cinq ; le bout du doigt dénote un ; la main entiere signifie cent ; & le poing fermé, mille. Ils savent exprimer jusqu’aux sols & deniers avec la main. Pendant que ce commerce mystérieux dure, les deux courtiers paroissent aussi tranquilles & de sang-froid, que s’il ne s’agissoit de rien entr’eux. Voyez les Dictionn. de Trévoux & du Comm. Chambers.
COURTIGE, (Comm.) terme en usage à Marseille & dans le Levant, pour signifier ce qui manque sur la longueur que doivent avoir les étoffes. (G)
COURTILIERE, s. f. grillotalpa, (Hist. nat. Insectolog.) grillon, taupe, ou taupe-grillon, insecte qui a été ainsi appellé, parce qu’il fait un bruit com-