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aux hyperboles redundantes du même ordre. Voyez Hyperbole & Redundant.

Nous avons vû à l’article Courbe que est l’équation de la premiere division générale des courbes du troisieme ordre. On tire de cette équation . Or il est visible, 1o. que si  ; 2o. que si x est infinie on a . D’où l’on voit, 1o qu’au point où x = 0, la courbe a une asymptote qui est l’ordonnée même ; 2o que si a est négatif, la valeur x “a est imaginaire, & qu’ainsi y = x “a ne désigne alors qu’une asymptote imaginaire. L’hyperbole dans ce cas est donc défective, puisqu’elle n’a qu’une asymptote réelle. Voyez aux art. Courbe & Suite, &c. pourquoi désigne une asymptote, quand x est infinie & a positif. (O)

DEFECTION, s. f. (Hist. mod. Art milit.) c’est l’action d’abandonner le parti ou les intérêts d’une personne à laquelle on étoit attaché. Ce mot est formé du latin deficio, je manque, & n’a pas en françois un sens aussi étendu que desertion. On peut bien dire qu’un conspirateur a échoüé par la défection de ses partisans, & l’on ne diroit pas également qu’une armée a été fort affoiblie par la défection des soldats. (G)

DEFENDANT, adj. en terme de Fortific. signifie ordinairement la même chose que flanquant.

Ainsi on dit : le flanc défend les courtines & la face opposée du bastion ; la demi lune flanque ou défend l’ouvrage à cornes, ou l’ouvrage couronné ; les villes anciennement fortifiées sont aisées à prendre, parce qu’il n’y a rien qui flanque ou défende leurs fortifications.

Quand on dit que le flanc défend la courtine, on entend non seulement qu’il est distingué de la courtine, mais qu’il en défend l’approche ; c’est-à-dire que ceux qui sont postés sur le flanc d’un bastion, peuvent voir tous ceux qui viennent pour attaquer la courtine, & peuvent tirer dessus & les empêcher d’approcher. Voyez Flanquer, Chambers. (Q).

DEFENDEUR, s. m. (Jurispr.) appellé dans le droit romain reus, est celui qui est assigné en justice pour défendre, c’est-à-dire répondre à une demande formée contre lui ; on lui donne la qualité de défendeur dès qu’il est assigné, même avant qu’il ait fourni ses défenses.

Le défendeur doit être assigné devant son juge, suivant la maxime, actor sequitur forum rei. S’il n’est pas assigné devant son juge, ou devant un juge compétent pour connoître de la matiere, il peut demander son renvoi, à moins qu’il n’y ait quelque raison de privilege ou connexité pour le traduire ailleurs.

On doit laisser au défendeur copie de l’exploit & des pieces justificatives.

A l’échéance de l’assignation le défendeur doit se présenter, & ensuite fournir ses défenses, faute de quoi on obtient défaut contre lui.

Quand le demandeur ne comparoît pas, le défendeur demande congé contre lui, c’est-à-dire défaut ; & pour le profit, d’être renvoyé de la demande. Voyez Defaut & Congé.

Lorsqu’il y a du doute sur la demande, on incline plûtôt pour le défendeur que pour le demandeur, par la raison qu’on se porte plus volontiers à décharger qu’à obliger. L. 125. ff. de regul. jur. & leg. 38. ff. de re judic. (A)

Defendeur & Defaillant ; c’est le défendeur qui laisse prendre défaut contre lui. (A)

Defendeur & Demandeur ; c’est celui qui

étant ab initio défendeur, s’est constitué de sa part demandeur pour quelqu’autre objet. (A).

Defendeur au fond : cela se dit du défendeur, lorsqu’il est en même tems demandeur par rapport à quelqu’incident de la forme. (A)

Defendeur en la forme ; c’est celui qui défend à quelqu’incident sur la forme. (A)

Defendeur incidemment Demandeur. Voyez ci-devant Defendeur & Demandeur. (A)

Defendeur originaire en matiere de garantie, est celui contre lequel on a formé quelque demande, pour laquelle il prétend avoir un garant auquel il a dénoncé la demande ; il est défendeur originaire ou à la demande originaire, & devient demandeur en garantie. On l’appelle défendeur originaire, pour le distinguer du défendeur à la demande en garantie. Voyez l’ordonnance de 1667. tit. viij. & Garantie. (A)

Defendeur au principal, se dit de celui qui est défendeur à la premiere demandé, & incidemment demandeur en la forme, par rapport à quelqu’autre demande incidente. (A)

Defendeur en taxe, c’est-à-dire à la taxe des dépens. Voyez ci-après Depens & Taxe. (A)

DEFENDRE, PROTEGER, SOUTENIR, v. act. (Synon.) Ces trois mots signifient en général l’action de mettre quelqu’un ou quelque chose à couvert du mal qu’on lui fait ou qui peut lui arriver. Voici les nuances qui les distinguent. On défend ce qui est attaqué, on soûtient ce qui peut l’être, on protege ce qui a besoin d’être encouragé. Exemple. Un roi sage & puissant doit protéger le commerce dans ses états, le soûtenir contre les étrangers, & le défendre contre ses ennemis. On dit défendre une ville, soûtenir un assaut, & protéger un pays contre les incursions de l’ennemi ; défendre une cause, soûtenir une entreprise, protéger les sciences & les arts. On est protégé par ses supérieurs, on peut être défendu & soûtenu par ses égaux ; on est protégé par les autres, on peut se défendre & se soûtenir par soi-même. Protéger suppose de la puissance, & ne demande point d’action ; défendre & soûtenir en demandent, mais le premier suppose une action plus marquée. Exemple. Un petit état en tems de guerre est ou défendu ouvertement, ou secretement soûtenu par un plus grand, qui se contente de le protéger en tems de paix. (O)

Defendre, Justifier quelqu’un, synon. (Gramm.) Ces deux mots signifient en général l’action de prouver l’innocence ou le droit de quelqu’un. En voici les différences. Justifier suppose le bon droit, ou au moins le succès : défendre suppose seulement le desir de réussir. Exemples. Ciceron défendit Milon, mais il ne put parvenir à le justifier. L’innocence a rarement besoin de se défendre, le tems la justifie presque toûjours. (O)

Defendre, (se) en terme de Manege, se dit d’un cheval qui résiste, en sautant ou en reculant, à ce qu’on veut qu’il fasse ; c’est souvent signe qu’il n’a pas la force de l’exécuter. Se défendre des levres, est la même chose que s’armer de la levre. Voy. Armer.

DEFENDS, (Jurisprud.) est un terme de coutume, qui signifie une chose en défense, c’est-à-dire dont l’usage est défendu : on dit en ce sens, des bois, des terres, vignes & prés en défends : on dit aussi que des animaux sont en défends, pour exprimer qu’il est défendu de les mener en certains endroits.

La coûtume de Normandie contient un titre de banon & défends ; banon signifie ce qui est permis, & défends est opposé à banon.

Dans cette coûtume le terme de défends se prend aussi pour le tems pendant lequel les terres sont en défenses.

Les dispositions de ce titre sont que toutes terres