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née, & qu’elle est sur-tout occasionnée par l’usage des vins atténuans, ou des liqueurs spiritueuses de semblable qualité. La maladie commence, selon cet auteur, par une petite fievre, qui est d’abord suivie d’éruptions pustuleuses presque par tout le corps, qui rentrent & se cachent sous la peau, pour reparoître bientôt après avec une cuisson excessive qui se fait sentir après que la demangeaison a forcé à se grater.

Cette galle paroît être la même que le sora ou sare des Arabes, dont Sennert traite dans sa pratique, lib. VI. part. I. cap. xxvj.

Pour ce qui est de la cause de cette sorte d’éruption, voyez Exemtheme, Gale.

Quant à la cure, elle consiste dans une diete rafraîchissante & tempérante, après avoir fait précéder la saignée & la purgation, qui doivent être répétées selon le besoin ; on doit dans cette affection cutanée, éviter toute sorte d’application sur la peau. Turner. (d)

ESSERRER, c’est-à-dire, en termes de Pêche, haler à terre la pinne d’une seinne.

ESSERET long, outil de Charron ; c’est un morceau de fer long d’environ deux ou trois piés, rond, de la circonférence d’un pouce par en-haut, & par en-bas formant un demi-cercle en-dedans, tranchant des deux côtés, un peu recourbé par en-bas, formant une petite cuiller, qui sert aux Charrons à percer des trous dans des pieces de bois épaisses. Cet outil est emmanché avec un morceau de bois percé dans sa longueur, ce qui forme une espece de croix. Voyez la Planche du Charron.

Esseret court, outil de Charon : cet outil est fait comme l’esseret long, & ne sert aux Charrons que pour faire des trous dans des pieces de bois moins épaisses. Voyez la Planche du Charron.

ESSETTE, outil de Charron, de Couvreur, de Charpentier, de Tonnelier, & autres ouvriers en bois ; c’est un morceau de fer courbé par un côté, & droit de l’autre, dont le côté courbé est applati & tranchant, large environ de six pouces, & l’autre côté est rond fait en tête comme un marteau : au milieu de ce morceau de fer est une douille enchâssée & rivée dans l’œil qui est au milieu de l’essette ; l’on fixe dans cette douille un manche d’environ un pié & demi, plus gros du côté de la poignée que du côté de la douille. Cet outil sert aux Charrons à dégrossir & charpenter le bois qu’ils ont à employer. Voyez la Planche du Charron. L’essette des Couvreurs est comme une petite herminette à marteau ; elle leur sert à hacher les bois. Ils en ont une autre avec laquelle ils arrachent les clous de l’ardoise, lorsqu’on veut découvrir ou faire des recherches. Quant à l’essette des Tonneliers, c’est un marteau dont la tête est ronde, & qui se termine de l’autre côté en un large tranchant de fer acéré, qui se recourbe du côté du manche qui est de bois. Cet outil sert à arrondir l’ouvrage en-dedans.

ESSEX, (Géog. mod.) province maritime d’Angleterre. Colchester en est la capitale.

ESSIEU, s. m. (Méchan.) appellé aussi chez les anciens cathete, est la même chose qu’axe. Voyez Axe & Cathete.

On ne se sert plus de ce terme qu’en parlant des roues, pour désigner la ligne autour de laquelle elles tournent ou sont censées tourner. Voyez Roue.

Essieu dans le tour, est la même chose qu’axe dans le tambour. Voyez ce mot. Voyez aussi Tour, Treuil, Cabestan.

Les anciens Géometres François, par exemple Descartes dans sa Géometrie, donnent le nom d’essieu à l’axe des courbes. Voyez Axe & Courbe. (O)

Essieu, (Charron.) c’est en général une piece de bois de charronage qu’on débite & qu’on envoye

en grume. Les essieux sont pour l’ordinaire d’orme, & quelquefois de charme. Il y en a de fer.

ESSIMER, v. act. (Fauconnerie.) c’est ôter la graisse excessive d’un oiseau par diverses cures, & l’amaigrir ; c’est comme si on disoit essuimer, ôter le suif ; c’est aussi le mettre en état de voler, lorsqu’on l’a dressé, ou qu’il sort de la mue.

ESSOGNE ou ESSONGNE, s. f. (Jurisprud.) est un droit ou devoir seigneurial dû par les héritiers ou successeurs du défunt aux seigneurs dans la censive desquels il possédoit des héritages au jour de son décès. Ce terme vient de sonniata, qui dans la basse latinité signifie procuration sonniere, seu hospitio excipere, procurare. Dans la suite ce terme fut pris pour la prestation qui se payoit au lieu du droit de procuration.

Ce droit est d’un ou deux deniers parisis en quelques endroits, c’est de douze en d’autres : c’est d’autant, ou du double, ou de la moitié du cens annuel. Voyez le procès-verbal de la coûtume de Reims.

Le droit de meilleur catel usité dans les Pays-bas a quelque rapport à ce droit d’essogne ; l’un & l’autre sont une suite du droit de main-morte. Comme les seigneurs prétendoient avoir les biens de leurs sujets décédés, on les rachetoit d’eux moyennant une certaine somme. Voyez le Glossaire de M. de Lauriere, au mot essongne. (A)

ESSONNIER, s. m. terme de Blason, double orle qui couvre l’écu dans le sens de la bordure. C’étoit autrefois une enceinte où l’on plaçoit les chevaux des chevaliers, en attendant qu’ils en eussent besoin pour le tournoi. Il y avoit dans cette enceinte des barres & des traverses pour les séparer les uns des autres. Dict. de Trévoux.

* ESSOR, s. m. (Gram.) l’action de l’oiseau partant librement pour s’élever dans les airs. On l’a transporté au figuré, & l’on dit d’un auteur qui a débuté hardiment, qu’il a pris son essor ; d’un poëte qui commence avec liberté, qu’il prend son essor : on dit aussi l’essor du génie, &c.

ESSORANT, particip. pres. en terme de Blason, se dit des oiseaux qui n’ouvrent les aîles qu’à demi pour prendre le vent, & qui regardent le soleil.

Gauthiot au Comté de Bourgogne, d’azur au Gautherot, oiseau essorant d’argent, armé & couronné d’or.

ESSORÉ, part. passé, en termes de Blason, se dit de la couverture d’une maison ou d’une tour, quand elle est d’un autre émail que celui du corps du bâtiment.

Grog ou Leszoye en Pologne, de gueules à une couverture de grains de quatre pieux d’argent, essorée d’or.

ESSORER, (s’) (Fauconnerie.) c’est prendre l’essor trop fort, mauvaise qualité dans un oiseau de proie.

Essorer, Jardinage. On se sert de ce mot pour exprimer ce qu’il convient de faire à des oignons de fleur qui sortent de terre. Cela veut dire qu’il faut les étendre sur un plancher, les y laisser s’essuyer, & se sécher avant que de les serrer dans des boîtes. (K)

Essorer les eaux, terme de Chamoiseur ; c’est les faire sécher sur des cordes, dans un endroit qu’on appelle un étendoir. Voyez Etendoir. Voyez l’article Chamoiseur.

ESSOURISSER, v. act. (Manége.) opération dont très peu d’auteurs font mention, & qui consiste, selon ceux qui en ont parlé, dans l’extirpation d’un polype dans le nez du cheval. Voyez Polype. La raison de cette dénomination n’est autre chose que la dénomination même du polype qu’ils ont jugé à propos d’appeller la souris. (e)

ESSUI, s. m. (Art méc.) il se dit en général d’un