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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 5.djvu/132

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dage qui sert à hisser & amener la vergue ou le pavillon le long du mât. Il ne faut pas confondre l’itaque avec la drisse, ce que quelques-uns ont fait, parce que ces deux cordages aboutissent l’un sur l’autre, & semblent ne faire qu’une même manœuvre ; les vergues sont saisies vers le milieu par un cordage appellé itaque, qui passe sur le chouquet du mât, & ensuite est amarré à la poulie de drisse. On appelle drisse la manœuvre qui sert à hisser par le moyen de l’itaque, & par conséquent à amener les vergues. Chaque vergue a sa drisse.

La drisse de la grande vergue (Planche I. n° 97.) aboutit au bas du grand mât sur le second pont ; la grosse poulie à quatre roüets par où passe la drisse, & qu’on voit au pié du grand mât sur le pont quand la vergue est haute, s’appelle poulie de drisse. Voyez Sep de drisse. On donne à cette drisse quatre fois la longueur du mât, prise de dessus le pont jusqu’à la hune.

La drisse de la vergue d’artimon (Planc. I. n° 96.) aboutit sur la dunette, en-dedans du cinquieme hauban, à compter de l’arriere à l’avant, tribord ou basbord, car elle peut être mise d’un bord ou de l’autre ; ordinairement c’est à bas-bord. On donne à cette drisse une fois la longueur de la vergue d’artimon.

La drisse de la vergue de misaine (n° 98.) aboutit au pié du mât de misaine sur le gaillard d’avant : on lui donne quatre fois la longueur du mât.

La drisse de la vergue du perroquet de fougue aboutit sur la dunette fort en-arriere ; c’est la troisieme manœuvre que l’on trouve en venant de l’arriere en avant sur la dunette, tribord ou bas-bord.

La drisse de la vergue du grand mât de hune (Planche I. n° 100.) aboutit en-arriere de tous les haubans. en-dehors du vaisseau à tribord : on lui donne trois fois la longueur de la grande vergue.

La drisse de la vergue du petit mât de hune (Planche I. n° 101.) aboutit auprès de l’amure en-arriere, & en-dehors des haubans à bas-bord : on lui donne trois fois la longueur de la vergue.

La drisse de la vergue de grand perroquet (Planche I. n° 102.) aboutit à côté & en-arriere de celle du grand hunier : elle a deux fois & demie la longueur de la grande vergue.

La drisse de la vergue du petit perroque (Planc. I. n° 103.) aboutit à côté & en-arriere de la drisse du petit hunier, auprès de l’amure : elle a deux fois & demie la longueur de la vergue de misaine.

La drisse de la vergue de civadiere. (n°. 55.)

La drisse du perroquet de beaupré. (n°. 104.)

La drisse de chaque perroquet est à bas-bord ou à tribord, afin de pouvoir être hissée au vent ; elle est donc sans dorman. La vergue seche n’a point de drisse ; elle est abossée au mât, aussi-bien que la vergue de beaupré.

Drisse de pavillon, c’est une petite corde qui sert à arborer & à amener le pavillon.

Allonge la drisse, terme de commandement pour faire étendre la drisse, afin que plusieurs hommes puissent la prendre & tirer tous ensemble. (Z)

DRO

DROGHEDA, (Géog. mod.) ville de la comté de Houth, dans la province d’Ulster, en Irlande : elle est sur la Boine. Long. 11. 20. lat. 53. 53.

DROGMAN ou DROGUEMAN, (Hist. mod. & Commerce.) on nomme ainsi dans le Levant les interpretes que les ambassadeurs des nations chrétiennes, résidens à la Porte, entretiennent près d’eux pour les aider à traiter des affaires de leurs maîtres. Les consuls ont aussi des drogmans entretenus, tant pour leur propre usage, que pour celui des marchands de leur nation, qui trafiquent dans les échel-

les du Levant, ou des étrangers qui y viennent sous

la banniere de cette nation.

L’entremise des drogmans ou interpretes étant absolument nécessaire dans le commerce du Levant, dont le bon succès dépend en partie de leur fidélité & de leur habileté ; Louis XIV, pour y pourvoir, donna au mois de Novembre 1669, un arrêt de son conseil en forme de réglement, qui ordonne qu’à l’avenir les drogmans & interpretes des échelles du Levant, résidens à Constantinople, Smyrne, & autres lieux, ne pourroient s’immiscer dans les fonctions de cet emploi, s’ils n’étoient François de nation, & nommés par une assemblée de marchands, qui se feroit en la présence des consuls, entre les mains desquels ils seroient tenus de prêter serment, dont il leur seroit expédié acte en la chancellerie des échelles.

Et afin qu’à l’avenir on pût être assûré de la fidélité & bonne conduite desdits interpretes & drogmans, sa majesté ordonna en outre par le même arrêt, que de trois ans en trois ans il seroit envoyé dans les échelles de Constantinople & de Smyrne six jeunes garçons de l’âge de huit à dix ans, qui voudroient y aller volontairement, lesquels seroient remis dans les couvens des peres Capucins desdits lieux, pour y être élevés & instruits dans la religion catholique, apostolique, & romaine, & dans la connoissance des langues, afin d’en former des drogmans & interpretes.

Un an après le même prince donna un second arrêt, par lequel en ordonnant l’exécution du premier, & pour l’interpréter autant que besoin seroit, il entend qu’il soit envoyé six de ces jeunes gens par chacune des trois premieres années, afin qu’il pût s’en trouver en moins de tems un nombre suffisant pour le service de la nation, sans qu’il fût desormais besoin d’avoir recours à des étrangers : voulant néanmoins qu’après lesdites trois premieres années il n’en soit plus envoyé que six de trois ans en trois ans.

Les pensions pour chacun de ces éleves furent réglées à la somme de trois cents livres, qui seroient payées par la chambre du commerce de Marseille, sur le droit de demi pour cent, appellé cottimo ; à la charge par les peres Capucins de Smyrne & de Constantinople de les nourrir & entretenir, & les instruire dans la connoissance des langues. Ce dernier arrêt est du 31 Octobre 1670. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers.

DROGUE, s. f. terme de Commerce ; il se dit généralement des épices, & autres marchandises qui viennent des pays éloignés, & qui servent à la Medecine, à la Teinture, & aux Arts.

Les drogues dont se servent les Teinturiers sont de trois especes : il y en a de colorantes, qui donnent une teinture ou une couleur ; de non colorantes, qui disposent seulement les étoffes à prendre mieux les couleurs, ou à rendre les couleurs plus brillantes, & de troisiemes, qui servent aux deux fins. V. Teinture.

Drogue, (Art. mechaniq.) c’est ainsi que les Artistes appellent toute composition dont ils font un secret. Ainsi la drogue des Eventaillistes n’est autre chose qu’un mêlange de gomme arabique & de miel, délayés dans de l’eau. Voyez Eventail.

* DROGUET, s. m. (Manufact. en laine.) étoffe ou toute laine, ou moitié fil & moitié laine, quelquefois croisée, plus souvent sans croisure. On y fait aussi entrer de la soie. Il y en a de tout fil teint ou peint. On fabrique ce genre d’étoffe dans un grand nombre de villes différentes ; & il y en a d’autant d’especes que les combinaisons des matieres, du travail, de la longueur & de la largeur peuvent fournir de variétés. V. Laine,

* Droguet, (Manuf. en soie.) Le droguet se travaille à la petite tire, qui lui est proprement affectée ; c’est le dessein qui en détermine l’espece. Selon