Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 5.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’employer sur verre, pour lui donner couleur d’or, il faudra que le verre ou la dorure soit chaude, & vous l’étendrez avec le pinceau. Article de M. Papillon.

Procédé, suivant lequel on parvient à retirer l’or qui a été employé sur le bois dans la dorure à colle. Il faut mettre les morceaux de bois dorés dans une chaudiere, où l’on entretiendra de l’eau très-chaude ; on les y laissera tremper un quart-d’heure ; on les transportera ensuite dans un autre vaisseau qui contiendra aussi de l’eau, mais en petite quantité, & moins chaude que celle de la chaudiere : c’est dans l’eau du second vaisseau que l’on fera tomber l’or, en brossant la dorure avec une brosse de soie de sanglier, que l’on trempera dans l’eau presqu’à chaque coup que l’on donnera ; on aura soin d’avoir des brosses de plusieurs sortes, afin de pénétrer plus facilement dans le fond des ornemens, s’il s’en trouve ; & l’on observera que les soies en soient courtes, afin qu’elles soient fermes. Quand on aura par ce moyen dedoré une quantité suffisante de bois, on fera évaporer jusqu’à siccité l’eau dans laquelle on aura brossé l’or ; ce qui restera au fond du vase, sera mis dans un creuset, au milieu des charbons, jusqu’à ce qu’il ait rougi, & que la colle & la graisse qui s’y trouvent mêlées, soient consumées par le feu : alors l’eau régale & le mercure pourront agir sur l’or qui y est contenu. On préférera le mercure, parce que la dépense sera moindre. On mettra donc la matiere à traiter, un peu chaude, dans un mortier avec du mercure très-pur ; on la triturera d’abord avec le pilon pendant une heure ; puis on y versera de l’eau fraîche en très-petite quantité, & l’on continuera de triturer très long-tems, jusqu’à ce qu’on présume que le mercure s’est chargé de l’or contenu dans la matiere. Alors on lavera le mercure à plusieurs eaux ; on le passera à-travers la peau de chamois, dans laquelle il restera un amalgame d’or & de mercure ; on mettra l’amalgame dans un creuset ; on en chassera le mercure par un très-petit feu ; & il restera une belle chaux d’or, aussi pure qu’on la puisse définir. Si l’on a une grande quantité de matiere à triturer, on pourra se servir du moulin des affineurs de la monnoie, en observant de mêler un peu de sable très-pur dans la matiere, afin de faire mieux pénétrer l’or dans le mercure. Pour faire évaporer le mercure, on pourra, afin d’en perdre moins, se servir d’une cornue & d’un matras. Ce procédé est l’extrait d’un mémoire sur la même matiere, présenté à l’académie des Sciences par M. d’Arclay de Montamy, premier maître d’hôtel de Mgr. le duc d’Orléans.

* Dorure, (Manuf. en soie.) on appelle ainsi les matieres or ou argent, propres à être employées dans les étoffes riches. Il y en a de plusieurs sortes. Il y a l’or lis de deux especes ; l’or frisé de deux especes, l’un très-fin, l’autre moins fin ; le clinquant ; la lame ; la canetille, & le sorbec. Le clinquant est une lame filée avec un frisé ; la lame est le trait ou battu ou écaché sous le moulin du Lympier ; la canetille est un trait filé sur une corde à boyau, qu’on tire ensuite ; le sorbec est une lame filée sur des soies de couleur.

Dorure, (Pâtiss.) c’est un appareil de jaunes d’œufs, dont les Pâtissiers se servent pour mettre leurs ouvrages en couleur.

DORYCNIUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs papilionacées ; le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique courte, qui renferme des semences arrondies : ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont profondément découpées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* DORYPHORES, s. m. (Hist. anc.) gardes des

empereurs ; ils étoient armés de piques. Leur poste étoit important ; il conduisoit aux plus éminentes dignités. Ils faisoient serment de fidélité.

DOS, s. m. terme d’Anatomie, qui se dit de la partie postérieure du thorax.

Dos de la main et du pié, c’est le côté extérieur de la main & du pié, ou cette partie opposée à la paume & à la plante du pié. Voyez Paume ; voy. aussi Main & Pied.

Dos du nez, c’est le sommet du nez qui regne tout le long de cette partie. Voyez Nez.

Dans ces nez que l’on appelle nez à la Romaine, le dos est plus haut ou plus en bosse vers le milieu, que dans tout le reste : cette partie est appellée l’épine. Voyez Epine. (L)

Dos d’ane, (Marine.) c’est une ouverture que l’on fait en demi-cercle à quelques vaisseaux, afin de couvrir le passage de la manuelle.

Le dos d’âne d’un vaisseau de cinquante canons s’étend à dix-huit pouces du fronteau, & il a quinze pouces de large ; il va en s’étrécissant, & finit à un pié & demi du bord. Ses côtés sont faits d’une planche coupée de travers, d’un pouce & demi d’épaisseur, & il est épais de planches épaisses d’un pouce.

Le dos d’âne n’est pas d’usage pour tous les vaisseaux. Voyez la manuelle cotée 81. fig. 1. Planc. IV. (Z)

Dos, (Manege.) Le dos du cheval va depuis le garrot jusqu’aux reins ; c’est la partie du corps du cheval, sur laquelle on met la selle. Voyez Garrot.

Monter un cheval à dos ou à dos nud, c’est le monter à poil & sans selle.

* Dos, (Arts & Métiers.) terme relatif à devant, & quelquefois synonyme à derriere. Il a d’autres corrélatifs, comme tranche ; car on dit le dos & la tranche d’un livre ; tranchant, car on dit le dos & le tranchant d’un rasoir, &c. On apprend à connoître ces corrélatifs par l’usage. Il faut seulement observer en général, que dans toutes les occasions où l’on distingue les côtés par des noms différens, & où l’on donne à l’un de ces côtés le nom de dos ; ce côté appellé dos est toûjours l’opposé de celui où l’on a pratiqué une des formes principales & remarquables de la chose.

Dos, (Manuf. en laine.) on dit mieux faîte : c’est dans une étoffe le côté opposé aux lisieres.

DOSE, s. f. (Pharm.) se dit de la quantité déterminée par poids ou par mesure, des différens ingrédiens dont certains médicamens sont composés.

On se sert aussi de ce terme pour exprimer la quantité d’un médicament que doit prendre un malade.

La façon de déterminer la dose d’un remede est quelquefois assez vague, mais suffisante pourtant pour les remedes dont on n’a pas à redouter la trop grande activité, comme les altérans ordinaires, ou les évacuans legers. Les sirops de cette classe, par exemple, se donnent par cuillerées ; les décoctions, les infusions, par tasses, par gobelets ; on prend d’une opiate assez communément la grosseur d’une noisette, d’une noix muscade ; on prescrit la quantité qu’on doit prendre de certaines poudres, par ce qu’il en peut tenir sur la pointe d’un couteau, sur le manche d’une cuillere, &c. Mais pour les remedes plus énergiques, comme l’émétique, les purgatifs, les narcotiques, &c. il faut absolument fixer leur dose par le poids, du moins la méthode en est-elle plus sage & plus exacte. (b)

DOSITHÉENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) ancienne secte parmi les Samaritains. Voyez Samaritain.

On connoît peu les dogmes, ou les erreurs des Dosithéens. Ce que nous en ont appris les anciens, se réduit à ceci : que les Dosithéens poussoient si loin le principe, qu’il ne falloit rien faire le jour du sabbat, qu’ils demeuroient dans la place & dans la posture