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la qualité de la maladie ou blessure, & que l’exoiné ne peut se mettre en chemin sans péril de la vie ; & la vérité de ce certificat doit être attestée par serment du medecin devant le juge du lieu, dont il sera dressé procès-verbal qui sera joint à la procuration.

On donne quelquefois le nom d’exoine aux certificats & pieces qui contiennent l’exoine ou excuse ; ces pieces doivent être communiquées au ministere public & à la partie civile, s’il y en a une, & on permet aux uns & aux autres d’informer de la vérité de l’exoine.

On peut proposer son exoine en matiere civile, comme en matiere criminelle.

Celui qui propose l’exoine n’est pas obligé de donner caution de représenter l’exoiné, ni d’affirmer qu’il est venu exprès pour proposer l’exoine. L’effet de l’exoine, quand il est jugé valable, est que l’absent est dispensé de comparoître tant que la cause de l’exoine subsiste ; mais dès qu’elle cesse, il doit se représenter. Voyez le titre ij. de l’ordonnance criminelle. (A)

EXOINER, (Jurisprud.) signifie excuser ou proposer l’excuse de quelqu’un qui ne comparoît pas en personne en justice comme il étoit obligé de le faire. Ce terme paroît venir du latin exonerare, décharger. Voyez ci-dessus Exoine. (A)

EXOINEUR, (Jurisprud.) est celui qui est porteur de l’excuse d’un autre, ou qui propose son excuse au sujet de ce qu’il ne paroît pas en personne en justice. Voyez ci-dessus Exoine & Exoiner. (A)

EXOLICETUS, (hist. nat.) on la nomme aussi hexecant iolithus, pierre fort petite qui se trouvoit, dit-on, en Lybie, au pays des Troglodites, dans laquelle on distinguoit 40 couleurs. Voyez Plinii hist. nat. lib. XXXVII. cap. x.

* EXOMIDE, s. f. (hist. anc.) vêtement des Grecs, qui leur serroit étroitement le corps, & leur laissoit les épaules découvertes. Les esclaves, les domestiques, & le petit peuple porterent l’exomide chez les Romains ; ils y ajoûterent seulement un manteau : il fut aussi à l’usage du theatre. A Lacédémone, les hommes s’en couvrirent, les femmes ailleurs. Il seroit difficile parmi nos vêtemens d’aujourd’hui d’en trouver un qu’on pût comparer à l’exomide. Voyez Endromis.

EXOMOLOGESE, s. f. (Théolog. & hist. eccl.) confession ; mot dérivé du grec. Ce terme est fort usité dans l’histoire ecclésiastique des premiers siecles ; mais il paroît employé en différens sens dans les écrits des peres. Quelquefois il se prend pour toute la pénitence publique, tous les exercices & les épreuves par lesquelles on faisoit passer les pénitens jusqu’à la réconciliation que leur accordoit l’Eglise. C’est en ce sens que Tertullien dit lib. de Panit. ch. jx. Exomologesis prosternendi & humilificandi hominis disciplina est… de ipso quoque habitu atque victa mandat, sacco & cineri incubare, corpus sordibus obscurare, animum maroribus dejicere. Et les Grecs ont donné souvent ce nom à toute la pénitence.

Les Occidentaux l’ont restraint plus particulierement à la partie de ce sacrement qu’on nomme confession. Ainsi S. Cyprien dans son épître aux prêtres & aux diacres, se plaignant qu’on reçoit trop facilement ceux qui sont tombés pendant la persécution, & que sans pénitence, ni exomologese, ni imposition des mains, on leur donne l’eucharistie ; S. Cyprien, dis-je, prend le mot d’exomologese, non pour toute la pénitence comme Tertullien, mais pour une partie, c’est-à-dire suivant la signification du mot grec, pour une confession qui pouvoit se faire après avoir achevé la pénitence avant que de recevoir l’imposition des mains : mais on ne sait si cette confession étoit secrete ou publique. Fleury, hist. ecclés. tom. II. liv. VI. tit. xlij. Voyez Confession.

Il paroît cependant que l’Eglise n’a jamais exigé

de confession publique pour les fautes cachées, comme on le voit par les capitulaires de Charlemagne, & par les canons de divers conciles. (G)

EXOMPHALE, s. f. terme de Chirurgie, est un nom général qui comprend toutes les especes de descentes ou de tumeurs qui surviennent au nombril par le déplacement des parties solides qui sont renfermées dans la capacité du bas-ventre. Ainsi les auteurs ont mis mal-à-propos au nombre des hernies de l’ombilic des tumeurs humorales qui n’ont point de caractere particulier pour être situées en cette partie. L’hydromphale est une tumeur aqueuse à l’ombilic, qui ne présente pas d’autre indication que l’œdeme dont il est une espece. Voyez Œdeme. Nous en dirons autant du pneumatomphale ou tumeur venteuse de l’ombilic. Voyez Emphyseme du varicomphale. Voyez Varice, &c.

Les parties internes qui forment une tumeur extérieure après avoir passé par l’anneau de l’ombilic, sont l’intestin & l’épiploon. Si l’intestin sort seul, c’est un enteromphale ; l’épiploon seul forme l’épiplomphale ; & la tumeur formée par l’épiploon & par l’intestin conjointement, se nomme entéro-épiplomphale.

Cette maladie ne differe des autres hernies que par sa situation ; elle a les mêmes indications ; elle produit les mêmes symptomes ; elle est susceptible des mêmes accidens : nous en parlerons au mot Hernie.

La réduction des parties qui forment cette hernie, est l’intention principale qu’on doit se proposer dans son traitement. Voyez Réduction.

Lorsque les parties sont réduites, il faut les contenir avec un bandage convenable. Voyez Brayer.

On se sert pour maintenir les parties réduites dans la hernie ombilicale, d’un fil de fer ou de laiton assez fort, contourné comme on le voit fig. 3. Planche VI. de Chirurgie. On le garnit de bourre, & on le revêt de futaine ou de chamois : on employe plus communément le brayer, figure 7. Chirurg. Planche XXIX.

On voit dans le second volume des mémoires de l’académie royale de Chirurgie un bandage mécanique pour l’exomphale. M. Suret qui en est l’auteur, a placé dans la pelote du bandage des ressorts, au moyen desquels le ventre est toûjours également comprimé dans ses différens mouvemens. Ce bandage a été trouvé très-utile & fort ingénieux : la mécanique en est empruntée de l’horlogerie. M. Suret est toûjours fort loüable d’en avoir fait l’application à son bandage. (Y)

Exomphale, (Manége, Maréch.) ce n’est point par la simple connoissance que j’ai acquis de la disposition & de l’arrangement des parties contenues dans la cavité abdominale du cheval, & conséquemment à l’analogie, que je prétens que la hernie dont il s’agit, peut avoir lieu dans l’animal : j’en ai vû qui en étoient réellement attaqués, & il seroit assez inutile d’entreprendre de démontrer par des raisonnemens la certitude & la possibilité d’un fait dont d’autres yeux que les miens peuvent avoir été témoins. Il ne seroit pas moins superflu de détailler les moyens de remédier à cette maladie, en quelque façon incurable, soit que l’on envisage les différens efforts auxquels tout cheval utile est exposé, soit que l’on considere les embarras qu’occasionneroient & la nécessité d’opérer la rentrée de l’intestin, car l’animal n’est pas susceptible de l’épiplomphale, & l’importance de maintenir cet intestin rentré, par le secours d’un bandage qu’on ne parviendroit jamais à assujettir parfaitement. Cette hernie se manifeste par une tumeur circonscrite, & plus ou moins considérable, mais toûjours sensible & douloureuse au tact & à la compression ; elle a son siége à l’endroit de l’anneau ombilical. Il est étonnant qu’aucun au-