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qui confine avec les deserts de la Libye, & dans laquelle sont les ruines d’Eléocat, à 60 journées du Caire. Cette contrée comprend plusieurs villages & villes, dont la capitale est à 44d de long. & à 26 de latit. Voyez Marmol, & de la Croix sur l’Afrique. (D. J.)

FESSER, v. act. en terme d’Epinglier ; c’est l’action de battre un paquet ou botte de fil de laiton à force de bras sur un billot, en le tenant d’un côté, & le tournant de l’autre à mesure qu’on le fesse. Par-là la rouille en tombe, & il devient d’un jaune plus ou moins vif, selon qu’il a été fessé plus ou moins long-tems, & par de meilleurs bras. Voyez les Planches de l’Epinglier.

FESSES, s. f. pl. (Anat.) sont deux parties charnues, inférieures & postérieures du tronc, sur lesquelles l’homme s’assied. Trois muscles composent principalement les fesses, savoir le grand, le moyen, & le petit fessier. Voyez-en les art. au mot Fessier.

Le grand fessier cache, outre le petit fessier, une portion du moyen, & s’étend jusqu’au tiers supérieur de l’os de la cuisse. On apperçoit, après les avoir détachés, d’autres muscles disposés en maniere de rayons, & qui viennent se terminer aux environs du grand trochanter. Ces muscles sont le pyramidal, qui sort du bassin par l’échancrure ischiastique ; ensuite le cannelé, qui est creusé pour donner passage aux tendons de l’obturateur interne ; enfin le quarré, qui est au niveau de la tubérosité de l’os ischium. Quoique tous ces muscles ayent un usage relatif à la cuisse, ils paroissent par leur situation ne lui point appartenir.

Aucun des animaux quadrupedes n’a de fesses, à proprement parler ; ce que l’on prend pour cette partie, appartient proprement à leurs cuisses. L’homme est le seul qui se soûtienne dans une position droite & perpendiculaire. C’est en conséquence de cette position des parties inférieures du corps humain, qu’est relatif ce renflement au haut des cuisses qui forme les fesses, & d’où dépend l’équilibre. En effet, comme la masse du ventre s’étend en-devant d’un côté à l’autre dans l’espece humaine, cette masse se trouve balancée en-arriere par une autre masse, qui sont les fesses ; sans quoi le corps pencheroit trop en-avant : aussi les femmes ont naturellement les fesses plus grosses que les hommes, parce qu’elles ont le ventre plus gros.

Les personnes qui, sans avoir de grosses fesses, ont un gros ventre, se penchent en-arriere ; celles au contraire qui ont les fesses trop grosses, sans avoir le ventre gros, se penchent en-devant. Les femmes enceintes se penchent toutes en-arriere, ce qui fait le contre-poids de leur gros ventre : par la même raison, les femmes qui ont la gorge grosse & avancée, se tiennent, choses égales, plus droites que celles qui l’ont maigre & plate. En un mot le corps ne manque jamais, sans même que nous y pensions, de se porter de la maniere la plus convenable pour se soûtenir en équilibre ; & il n’est personne qui ne prenne cet équilibre, comme s’il en savoit parfaitement les regles.

Si cependant un enfant contractoit l’habitude d’avancer trop le derriere, on demande quel est le moyen de corriger cet enfant : je réponds que ce seroit, au cas qu’il n’eût point les jambes trop foibles, de lui mettre un plomb sur le ventre ; ce poids obligeroit bientôt cette partie à revenir en-devant, & le derriere à s’applatir. Un second moyen seroit de donner à l’enfant un corps piqué qui repousse les fesses : par la raison contraire, le moyen de l’empêcher d’avancer le ventre, est de lui donner un corps dont la pointe de devant soit assez longue pour repousser le ventre. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fesses d’un Vaisseau, (Marine.) Ce mot, qui n’est guere en usage, se dit particulierement de la rondeur ou des façons qui sont à l’arriere d’une flûte sous les trepots. (Z)

Fesses, (Manége.) Nous appellons de ce nom dans le cheval, la partie de l’arriere-main qui commence directement à la queue, & qui dans les extrémités postérieures descend & se termine au pli que l’on apperçoit à l’opposite du grasset.

Fesses lavées, voyez Feu, marque de. (e)

FESSIER, s. m. (Anatom.) nom de trois muscles considérables, extenseurs de la cuisse, & qui ont encore d’autres usages.

Le grand fessier s’attache au coccyx, aux apophyses épineuses de l’os sacrum, à la face externe de l’os des iles. Il adhere très-fortement à la gaîne tendineuse, qui le recouvre extérieurement, & à deux ligamens, qui partant de l’os sacrum, se rendent, l’un à la crête des iles, & l’autre à l’ischium. Le tendon de ce muscle se fléchit vers le dos du grand trochanter, sur lequel est fixé en partie au-dessous de l’extrémité du moyen fessier, un bourrelet délié qui facilite le jeu de ce tendon sur le grand trochanter. On observe de semblables bourrelets dans les insertions du moyen & du petit fessier. Le tendon du grand fessier se termine dans une ou deux fosses inégales qu’on voit à la partie supérieure de la ligne âpre. Ce muscle éleve le fémur postérieurement vers l’épine du dos, & tourne en même tems un peu en-arriere sa partie extérieure. Lorsqu’un fémur est fléchi en-avant, il l’écarte aussi de l’autre.

Le moyen fessier vient de toute la largeur de la face externe de l’os des iles, & d’une aponévrose dont il est extérieurement enveloppé : il se retrécit ensuite, jusqu’à ce qu’il n’ait plus qu’une largeur égale à la hauteur du grand trochanter, auquel il s’attache obliquement depuis sa racine jusqu’à son extrémité la plus élevée. Ce muscle éloigne un fémur de l’autre : le fémur étant porté en haut & en-avant, il le tourne de maniere qu’il dirige un peu vers le fémur la partie qui est alors supérieure.

Le petit fessier occupe la face externe de l’os des iles : d’abord assez délié, il est grossi ensuite par des fibres qui viennent de l’os ; il commence à devenir tendineux vers le milieu de sa partie extérieure. Ce muscle finit vers la partie antérieure du grand trochanter, qui s’étend le long de son côté externe, depuis sa racine jusqu’au haut ; il s’attache, avant que de finir, à la capsule de l’articulation de la cuisse ; il meut la cuisse, de même que le moyen fessier.

On appelle aussi arteres & veines fessieres, les branches des hypogastriques qui se distribuent dans les fesses. (g)

FESTAGE, s. m. (Jurisp.) dans quelques anciens titres, est dit pour droit de festin ou féte que certains chapitres ou bénéficiers doivent à leur supérieur ecclésiastique, ou au seigneur à son avenement. Voyez le glossaire de Lauriere, au mot Festin. (A)

Festage se trouve aussi écrit dans quelques anciens titres, au lieu de faistage, droit seigneurial dû pour le faîte de chaque maison ; mais on doit dire & écrire faistage. Voyez ci-devant Faistage. (A)

FESTIN, (Littér.) voyez Repas.

Festins Royaux. On n’a point dans cet article le vaste dessein de traiter des festins royaux que l’histoire ancienne nous a décrits, encore moins de ceux de tant de princes d’Europe qui, pendant les siecles obscurs qui ont suivi la chûte de l’Empire, ne se sont montrés magnifiques dans les occasions éclatantes, que par une profusion déplacée, une pompe gigantesque, une morgue insultante. Ces assemblées tumultueuses, presque toûjours la source des vaines disputes sur le rang, ne finissoient guere que par la grossiereté des injures, & par l’effusion du sang des