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à la religion, que de l’appuyer de ces vaines subtilités. Voyez Figure. Diction. de Trév. & Chamb. (G)

GEMBLOURS, Geminiacum, (Géogr.) petite ville des Pays-Bas dans le Brabant, distinguée par une abbaye qui est remarquable par son ancienneté, & pour avoir donné des hommes illustres à l’Eglise. L’abbé joüit du titre de comte, & tient le premier rang dans les états de Brabant. Dom Juan d’Autriche gagna près de Gemblours une bataille sur l’armée des Etats-Généraux en 1578. Elle est sur l’Orne au diocese de Namur, à 7 lieues de Louvain, 4 N. O. de Namur, 9 S. de Bruxelles. Long. 22. 20. lat. 50. 32. (D. J.)

GEMEAUX, (les) en Astronomie, sont une constellation ou signe du Zodiaque : ils représentent dans la fable Castor & Pollux. Ce signe est le troisieme. Voyez Signe & Constellation.

Les Gemeaux ont 24 étoiles dans Ptolomée, 29 dans Tycho, 89 dans le catalogue britannique. (O)

GEMELLE, s. f. (Marine.) voyez Jumelle.

Gemelles, en termes de Blason, se dit des barres que l’on porte par paires ou par couples sur un écu d’armoiries. Il porte de gueules, au chevron d’argent, trois barres gemelles de sable. Voyez Barre & nos Planches de Blason.

GEMINI, nom latin de la constellation des Gemeaux. Voyez Gemeaux.

GEMINY, (le) Géog. grande riviere des Indes, qui a sa source dans les montagnes qui sont au nord de Delli, prend sa pente vers cette ville, devient ensuite un fleuve considérable, passe à Agra, & se jette enfin dans le Gange : c’est vraissemblablement le Jomanes de Pline. (D. J.)

* GEMIR, v. n. c’est exprimer sa douleur ou sa peine par une voix languissante, foible & inarticulée. Il se prend au simple & au figuré : au simple, comme dans cet exemple, je poussois de longs gémissemens : au figuré, il fait gémir les coussins sous le poids de son corps.

GEMITES, voyez Gamites.

GEMME, (Sel) Hist. nat. Voyez Sel.

GEMMINGEN, Gimminga, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans le palatinat du Rhin, sujette à l’électeur Palatin, entre Hailbron & Philisbourg. Lon. 26. 56. lat. 9. 7.. (D. J.)

GEMONIES, s. f. pl. (Hist.) les gemonies étoient chez les Romains à-peu-près ce que sont les fourches patibulaires en France. Voyez Gibet. Elles furent ainsi nommées, ou de celui qui les construisit, ou de celui qui y fut exposé le premier, ou du verbe gemo, je gémis.

D’autres disent gemoniæ scalæ, ou gradus gemonii. C’étoit, selon Publius Victor ou Sextus Rufus, un lieu élevé de plusieurs degrés, d’où l’on précipitoit les criminels. D’autres les représentent comme un lieu où l’on exécutoit & où l’on exposoit les malfaiteurs. Les gemonies étoient dans la dixieme région de la ville, auprès du temple de Junon. C’est Camille qui, l’an de Rome 358, destina ce lieu à exposer le corps des criminels à la vûe du peuple ; ils étoient gardés par des soldats, de peur qu’on ne vînt les enlever pour les enterrer ; & lorsqu’ils tomboient de pourriture, on les traînoit de-là avec un croc dans le Tibre. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

GEMUND, (Géog.) ville d’Allemagne dans la haute Autriche, considérable par ses salines. Cluvier pense que cette ville est le Laciacum d’Antonin. Elle est sur le Draun au nord d’un lac de même nom, que l’on croit être le lacus Fælix des anciens dans la Norique ripeuse, & qui prit le nom de Fælix, de la troisieme légion qui y avoit ses quartiers d’hyver. Long. 31. 40. lar. 47. 45.

Remarquons ici que les Allemands ont souvent donné le nom de Gémund, de Gmund, Gmuind ou

Mund, aux lieux qui étoient à l’entrée ou à la sortie d’une eau coulante. Le mot mund signifie bouche ou embouchure. Tel est notre Gémund, Uzermund, dans la Marche ; Travemund dans le Holstein, &c. (D. J.)

Gemund, Gemunda, (Géog.) petite ville impériale d’Allemagne dans la Soüabe. Son principal commerce consiste en chapelets, & la seule religion catholique romaine y est soufferte. Cette ville étoit originairement une abbaye de bénédictins. L’empereur Frédéric le Borgne l’entoura de murailles vers l’an 1090 ; & Frédéric Barberousse la fit ville impériale. Voyez Zeyler, suev. topogr. (D. J.)

Gemund, (Géog.) petite ville d’Allemagne au cercle de Franconie, dans l’évêché de Wurtzbourg, sur le Mein. Long. 27. 20. lat. 50. 8.

Il y a encore d’autres lieux de ce nom dont il est inutile de parler dans ce Dictionnaire. (D. J.)

GENABUM, (Géog. anc.) ancienne ville de la Gaule sur la Loire, au pays des Carnutes, c’est-à-dire au pays chartrain. Cette ville dont César fit le siége avant que d’aller à son expédition du Berri, est vraissemblablement Orléans & non pas Gien. Voyez-en les preuves dans une dissertation de M. Lancelot, mém. de littérat. tom. XII. (D. J.)

GENAL, adj. en Anatomie, ce qui appartient aux joues. La glande génale est une glande conglomérée, & comme une appendice de la parotide : il n’est donc pas surprenant que son canal s’insere toûjours dans celui de la parotide. Voyez Parotide. (L)

GENAP ou GENEP, Genapium, (Géog.) petite ville franche & mairie du Brabant autrichien : elle est sur la Dyle à une lieue de Nivelle, sept de Louvain, six de Bruxelles. Longit. 22. 4. latit. 50. 36. (D. J.)

GENAUNES, s. m. plur. Genauni, (Géog. anc.) Strabon dit que les Génaunes & les Brennes habitoient la partie extérieure des Alpes, avec les Noriques & les Vindéliciens. On place les Génaunes au val d’Anagnia, entre le lac de Côme & l’Adige ; & les Brennes au val Bregnia vers les sources du Tesin, sur les frontieres du Vallais & du canton d’Uri. (D. J.)

GENCIVE, s. f. en Anatomie, se dit de la chair ferme & immobile, qui occupe le dessus des alvéoles ou petits trous, dans lesquels les dents sont comme enchâssées. Voyez Dent.

Maladies chirurgicales des gencives. Les personnes saines ont les gencives fermes, vermeilles, & bien collées autour de la couronne de chaque dent, dont elles fortifient l’union dans l’alvéole. Les gencives sont sujettes à se tuméfier dans différentes affections contre nature ; elles deviennent lâches & molles, quelquefois elles s’enflamment & deviennent noirâtres ; elles s’ulcerent & exhalent une odeur putride & gangreneuse : c’est ce qu’on voit principalement dans le scorbut.

Lorsque le vice des gencives vient de la mauvaise disposition du sang, il faut y remédier en attaquant la cause par les remedes convenables. Voyez Cachexie & Scorbut. Les remedes topiques ne doivent pas être négligés. Dans la tension inflammatoire des gencives, on se sert de gargarismes adoucissans & relâchans : lorsqu’elles sont molles, blanches & disposées à l’extubérance, on met en usage les gargarismes fortifians & astringens : si elles sont gonflées & engorgées de sang à un certain point, on est obligé de les scarifier avec une lancette, pour en procurer le dégorgement ; on met alors en usage les gargarismes vulnéraires. Dans le gonflement scorbutique sans ulcération, lorsqu’il est leger, le suc des limons est un excellent topique. L’eau-de-vie camphrée fortifie les gencives, & est fort utile contre la disposition à l’ulcération putride ; & dans le cas d’ulcération gangreneuse, on a recours aux anti-putrides, parmi lesquels l’esprit de cochléaria, la tein-