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une espece d’insecte de mer que les latins nomment hippocampus, & que nous appellons très-improprement cheval marin. (D. J.)

HIPPOS, s. m. (Med.) c’est le nom sous lequel Maître-Jan désigne une maladie des yeux, qui consiste dans un mouvement continuel de ces organes, qui ne peuvent pas se fixer & sont d’une instabilité qui ne cesse point ; ce que cet auteur attribue à ce que le flux des esprits animaux se fait inordinément dans les muscles des yeux, mais sans violence ; ce qui distingue le cas de celui des convulsions dans ces mêmes organes.

Cette maladie vient souvent de naissance ; & alors elle est incurable, parce qu’elle est l’effet d’une conformation vicieuse des organes qui servent à mouvoir les yeux : ou elle est un accident des fiévres ardentes ; dans ce cas, elle est un fort mauvais signe, qui annonce un grand embarras dans le cerveau. Voyez Convulsion, Yeux. Voyez le Traité des maladies de l’œil de Maître-Jan.

HIPPURIS, s. m. (Med.) ἵππουρις, d’ἵππος, equus, hippuris ; c’est un terme que l’on trouve employé dans les œuvres d’Hippocrate (Epid. lib. VII.), par lequel il paroît vouloir désigner une sorte de fluxion longue & opiniâtre, qui se forme dans les aînes ou sur les parties génitales de ceux qui vont trop souvent & trop long-tems à cheval ; il semble aussi que cet auteur veuille indiquer une foiblesse ou quelqu’autre incommodité de cette nature, qui provient de la même cause dans ces mêmes parties : c’est le sens que donne au mot hippuris, Foësius, dans son ouvrage intitulé, Œconomia Hippocratis : on peut le consulter sur ce sujet. Voyez Aine, Fluxion, Foiblesse.

HIPPURITES, s. m. pl. (Hist. nat. Lithol.) nom que les Naturalistes donnent à une espece de corail cannellé ou sillonné à sa surface, & qui ressemble à la presle qui s’appelle hippuris en latin ; il est composé de plusieurs cylindres, qui s’emboitent les uns dans les autres, de maniere que la partie pointue de l’un s’ajuste dans la partie concave ou creuse de l’autre, ce qui forme comme des articulations ou jointures. Il est rare de trouver des hippurites entiers dans le sein de la terre ; on n’en trouve que des fragmens ou articulations séparées. Wallerius en compte neuf especes différentes qui varient pour la figure ; il les nomme hippuriti corallini. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome II. p. 38. & ss. Les hippurites sont communs en Gothie.

Il y a des auteurs qui ont donné le nom d’hippurites à des pierres, dans lesquelles on a cru trouver de la ressemblance avec une selle de cheval. (—)

HIRARA, s. m. (Zoolog.) animal du Brésil, qui ressemble, dit-on, beaucoup à l’hyene : il est tacheté de blanc, de noir & de brun : il vit en troupe ; il se nourrit de miel ; s’il rencontre un guespier ou une ruche, il fouille, il perce ; quand il a ouvert un trou, il y conduit ses petits, & il ne mange que quand ils sont rassasiés.

HIRCANIE, s. f. (Géog.) province de l’empire des Perses, renfermée dans le pays des Parthes ; elle l’avoit au midi, la Médie au couchant, la Margiane au levant, & la mer Caspienne au nord. Zadracarta & Adraspe en étoient les capitales : c’est aujourd’hui le Tabaristan ou Mazanderan. Cette contrée étoit renommée pour sa fertilité.

HIRCUS, s. m. terme d’Astronomie, est une étoile de la premiere grandeur, la même que la chevre. Voyez Chevre.

Hircus, terme d’Anatomie, partie de l’oreille externe, ou cette éminence qui est proche des tempes & sur laquelle il vient du poil. Ce mot est latin, & signifie chevre ou bouc. Dict. de Trévoux.

* HIRONDE, (queue d’) Art méchan. c’est

une sorte d’assemblage qui prend son nom de sa forme, assez semblable à celle de la queue de l’hirondelle, qu’on appelloit autrefois & qu’on appelle encore dans quelques endroits hironde. Il y a des ouvrages de fortifications formés de deux angles saillans aux deux extrémités, & d’un angle rentrant dans son centre avec flancs non paralleles, mais se rapprochant l’un de l’autre en allant vers la place, qui portent le même nom.

* HIRME, s. m. (Hist. ecclès.) la premiere partie des tropains, sur le ton de laquelle on chante tous les tropains qui le suivent, & auxquels elle sert d’antienne. Voyez Tropains.

HIRONDELLE, sub. fém. (Hist. nat. Ornithol.) hirundo domestica, Willughbi a décrit une hirondelle femelle qui pesoit à peine une once ; elle avoit près de sept pouces de longueur depuis le bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & un pié d’envergure. Le bec étoit noir en-dehors & noirâtre en-dedans, large & applati près de la tête, & pointu par le bout ; la langue & le palais avoient une couleur jaunâtre ; les piés étoient courts & noirâtres ; la tête, le cou, le dos & le croupion, ont une belle couleur bleue foncée & pourprée ; il y a sur le devant de la tête & à l’endroit du menton une tache rougeâtre ; la gorge est de la même couleur que le cou ; la poitrine, le ventre & les petites plumes du dessous de l’aîle sont de couleur blanchâtre, mêlée de quelques légeres teintes de rouge ; la queue est fourchue & composée de douze plumes qui sont noires, à l’exception des deux du milieu, qui ont des taches blanches ; il y a dans chaque aîle dix-huit grandes plumes qui sont noirâtres, mais les petites ont une belle couleur bleue.

Les couleurs des hirondelles varient ; il y en a de toutes blanches ; on ne sait pas encore bien certainement où ces oiseaux passent l’hiver. Willughbi étoit porté à croire qu’ils alloient dans les pays chauds, tels que l’Egypte & l’Ethiopie ; il trouvoit moins de vraissemblance à ce qu’ils se retirassent & se tinssent cachés dans des creux d’arbres, dans des fentes de rochers, ou dans l’eau sous la glace.

Hirondelle de Rivage, hirundo riparia : c’est la plus petite des hirondelles ; elle differe du martinet (voyez Martinet.) en ce qu’elle n’a pas le croupion blanc, ni les piés revêtus de plumes : elle niche dans des trous sur les rivages.

Hirondelle de Mer, hirundo marina, Aldrovande. Cet oiseau a moins de rapport avec les hirondelles, qu’avec des oiseaux d’autre genre. Il est, selon Aldrovande, beaucoup plus gros qu’une hirondelle, & il a les jambes plus longues ; le ventre est blanchâtre ; la tête, les aîles & le dos sont roux ; les aîles & la queue sont très-longues comme dans les hirondelles noirâtres en-dessus & brunes en dessous ; la queue est fourchue ; le bec est fort & noir ; l’ouverture de la bouche est grande & rouge ; il y a une bande noire qui s’étend de chaque côté depuis l’œil presque jusqu’à la poitrine comme un collier ; les piés sont très-noirs. Willughbi, Ornith. voyez Oiseau.

Hirondelle de Mer, voyez Poisson volant.

Hirondelle, (Mat. med.) les jeunes hirondelles sont fort célébrées dans la passion hystérique, les convulsions & les accouchemens difficiles ; mais les effets ne répondent pas à cette célébrité. On les fait entrer dans une eau distillée composée, à laquelle elles donnent leur nom & rien de plus. Voyez Eaux distillées.

Le nid d’hirondelle passe pour spécifique appliqué extérieurement dans l’esquinancie ; cette vertu est encore précaire ; la fiente d’hirondelle n’est pas plus discussive, ni plus obcæcante que celle d’un autre oiseau. (b)