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dos, ses ailes & sa queue sont d’un verd bleuâtre ; le bout des aîles est noirâtre ; sa tête, le cou & la poitrine sont d’un jaune pâle, avec un mélange d’un jaune plus foncé en quelques endroits. Margrave, Hist. brasil. (D. J.)

JÈNE, (Géog.) ville d’Allemagne en Thuringe, dans les états de la maison de Saxe-Eisenac, avec une université qui fait tout son lustre. Elle est sur la Sala, à 2 lieues sud-est de Weimar, 4 sud-ouest de Naunbourg, 7 sud-est d’Erford. Schutteus (Joh. Henr.) a donné une description de ses fossiles & de ses minéraux, sous le titre de Orychtographia Jenensis. Lipsiæ, 1720, in-8°. Long. selon Cassini, 28, 55, 30, lat. 54, 25.

Entre les médecins qu’a produits Jène, car la médecine y est cultivée, je me contenterai de nommer Schelhammer (Gonthier Christophe), qui a publié plusieurs ouvrages dont les principaux sont : In physiologiam introductio, Helmstad 1681, in-4°. De auditu, Lugd. Batav. 1684. in-8°. De tumoribus, Jenæ 1695, in-4°. De nitro, vitriolo, alumine & atramentis, Amstel 1709, in-8°. (D. J.)

JENÉEN, (Géog.) vieille ville d’Asie, dans la Palestine, avec un ancien château & deux mosquées. C’est le lieu de la résidence d’un émir qui leve un caphar sur tous ceux qui vont de Jérusalem à Nazareth. On seroit tenté de croire que c’est la Naiin de l’Ecriture, si Maundred ne les distinguoit dans son voyage d’Alep à Jérusalem. (D. J.)

JENJAPOUR, (Géog.) ville de l’Indoustan, dans les états du Grand-Mogol, capitale d’une petite contrée de même nom, sur la riviere de Chaul, à 50 lieues nord ouest de Déhly, long. 49. lat. 30. 30. (D. J.)

JENIPAN ou JENIPAPAN, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de calbasse des Indes, de la grosseur d’un œuf de canard ; l’écorce n’en est point dure, la chair qui est à l’intérieur est blanche, mêlée de petits grains applatis ; le goût en est un peu âpre, sans cependant être desagréable ; l’arbre qui porte ce fruit ressemble au frêne ; son écorce, comme celle du fruit, est d’un gris clair. Dict. de Habner.

JÉNISESKOI, autrement JÉNISCÉA, ou JÉNISEISK, (Géog.) ville assez peuplée de l’empire russien dans la Tartarie, en Sibérie, sur la riviere dont elle prend le nom, aux confins des Ostiaques & des Tunguses. On y a du bled, de la viande de boucherie, & de la volaille. Les Tunguses payens qui habitent le long de la riviere, y payent au souverain de Russie un tribut de toutes sortes de pelleteries. La grande riviere qu’on nomme la Jeniscéa, se déborde comme le Nil, l’espace de 70 milles, & fertilise les terres qu’elle inonde. Ce fleuve ne peut être navigé fort loin, à cause de neuf poroges ou chutes d’eau qui étant à quelque distance les unes des autres, interrompent la navigation ; il forme l’isle de Gansko à son embouchure, & après un très long cours, il se jette dans la mer Glaciale, au midi de la nouvelle Zemble. Long. de Jéniseskoi, suivant le P. Gaubil, 100. 42. 45. lat. 53.

Le froid qui y regne empêche que les arbres fruitiers n’y portent de fruit ; il n’y croît que des especes de groseilles sauvages, rouges & noires, mais ce n’est pas tout : il faut ajouter que le plus grand froid observé jusqu’à ce jour par le thermometre, l’a été dans cette ville de Siberie, où, le 16 Janvier 1735, le mercure du thermometre baissa pendant quelques heures à 70 dégrés au dessous de la congélation.

On sait que le dégré de froid de 1709 à Paris, exprimé par 15 dégrés au-dessous de la congélation, a passé long-tems pour le plus considérable dont on ait eu connoissance dans nos climats. On sait que MM. les académiciens qui en 1737 allerent

en Laponie pour déterminer la figure de la terre, éprouverent un froid tout autrement violent, puisque lorsqu’on ouvroit la chambre chaude dans laquelle ils s’étoient enfermés, l’air du dehors convertissoit en neige la vapeur qu’on exhaloit ; le thermometre qui mesuroit ce froid descendit au trente-septieme dégré de celui de M. de Réaumur ; mais 37 dégrés comparés à 70 dégrés, font qu’on peut regarder ce terrible froid de Tornéo comme médiocre, relativement à celui de Jéniseskoi en 1735.

Cependant si l’on juge du froid par ses effets, on en trouvera peut-être d’aussi cruels rapportés dans plusieurs voyages. Quand, par exemple, les Hollandois cherchant le chemin de la Chine par la mer septentrionale, furent obligés de passer l’hyver à la nouvelle Zemble en 1596, ils ne se garantirent de la mort, qu’en s’enfermant bien couverts d’habits & de fourrures, dans une hutte qui n’avoit aucune ouverture, & dans laquelle, avec un feu continuel, ils eurent bien de la peine à s’empêcher de périr de froid ; leur vin de Chérès y étoit si parfaitement gelé en masses, qu’ils se le distribuoient par morceaux. Voyez encore l’article Hudson, baie de. (Géog.) (D. J.)

JENKOPING. Janocopia, (Géog.) ville ouverte de Suede, dans la province de Smaland, sur le lac Water, avec une citadelle, à 22 lieues nord-ouest de Calmar, 18 sud-est de Falkoping. Long. 31. 55. lat. 57. 22. (D. J.)

JÉNIZZAR, (Géog.) ville de Grece dans la Macédoine, près du golfe de Salonique, dans le Coménolitari, bâtie sur les ruines de l’ancienne Pella, patrie d’Alexandre le Grand. Elle est à 5 lieues sud-ouest de Salonique, 7 nord-est de Caravéria. Long. 40. 12. lat. 40. 38.

Il y a une autre petite ville de ce nom dans la Janna, & qui est l’ancienne Pheræ de Thessalie. (D. J.)

JENO, (Géograp.) ville & château de la haute-Hongrie, vers les frontieres de la Transylvanie, sur la riviere de Keres, entre Gyalay & Temesvar.

JENUPAR, (Géog.) royaume & ville d’Asie, dans la péninsule de l’Inde, en-deçà du Gange, sous la domination du Grand-Mogol.

JEN-Y-CÉRIS-EFFENDI, s. m. (Hist. Turq.) officiers des janissaires, dont la charge répond à celle de prevôt d’armée dans nos régimens. Il juge des différends & de légers délits qui peuvent survenir parmi les janissaires ; s’il s’agit de délits considérables, & de choses très-graves, il en fait son rapport à l’aga qui décide en dernier ressort. Voyez Janissaire. (D. J.)

JEQUITINGUACU, (Hist. natur. Botan.) fruit qui croît au Bresil, & qui ressemble à nos grosses fraises ; ce fruit recouvre un noyau très-dur, noir & luisant comme du jais, & dont l’écorce est très amere. On écrase ce noyau qui est de la grosseur d’un pois, pour en tirer une huile dont on fait du savon.

JERA, (Géograp.) riviere d’Allemagne, dans le duché de Wolfembuttel, qui prend sa source dans la principauté d’Halberstadt.

JÉRÉMIE, (Prophétie de) Théolog. livre canonique de l’ancien Testament, ainsi appellé de Jérémie son auteur, l’un des quatre grands prophetes, & fils d’Helcias, du bourg d’Anatoth, dans la tribu de Benjamin, proche de Jérusalem.

Jérémie étoit de race sacerdotale. Il commença fort jeune à prophétiser, sur la fin du regne de Josias, & continua ses prophéties jusqu’à la captivité des Juifs en Babylone. La prophétie de Jérémie est terminée à la fin du chapitre 51 par ces mots : huc usque verba Jeremiæ, ℣. 64. Le 52 est de Baruch ou d’Esdras.

Outre la prophétie de Jérémie, nous avons en-