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s’en échappent. Voyez l’état abregé des lois, revenus, usages & productions de la Grande-Bretagne. (A)

LORDOSE, s. f. (Medecine.) λόρδωσις, λορδωλία, maladie des os propre aux ulceres. Ce nom vient du grec λορδὸς qui signifie plié, courbe en-devant ; ainsi suivant l’étymologie & la signification rigoureuse, on appelle de ce nom l’état de l’épine opposé à la bosse, c’est-à-dire dans lequel les vertebres se courbent, se déjettent vers les parties antérieures, & laissent un vuide dans le dos ; c’est ainsi que Galien l’a défini, comment. III. in lib. de articul. où il dit que cette maladie n’est autre chose que la distorsion (διαστροφὴ) de l’épine, sur le devant (εἰς τὰ πρόσω) occasionnée par cette inclinaison des vertebres : cependant Hippocrate moins exact, confond ce nom avec ceux de Βωλία & de Κυφωλία, par lesquels il désigne la bosse, lib. de articul. Ce vice, suite du rachitis, dépend absolument des mêmes causes que la bosse, & lorsqu’il est guérissable, c’est par les mêmes remedes ; il pourroit aussi être occasionné par un coup, par une chûte, &c. Voyez Bosse. Cependant il faut remarquer que cet état-ci est beaucoup plus dangereux. Les visceres de la poitrine ou du bas-ventre sont beaucoup plus génés, lorsque l’épine se porte en-dedans ; il est impossible que leurs fonctions se fassent avec l’aisance requise ; aussi ne voit-on personne vivre avec une pareille maladie. Article de M. Menuret.

LORETTE, (Géog.) petite & assez forte ville d’Italie, dans la marche d’Ancone, avec un évêché relevant du pape, & érigé par Sixte V. en 1586.

Malgré cet avantage, Lorette n’est qu’un pauvre lieu, peuplé seulement d’ecclésiastiques & de marchands de chapelets benis ; mais l’église & le palais épiscopal sont du dessein du célebre Bramante ; cependant l’église ne sert pour ainsi dire que d’étui à la chambre, où selon la tradition vulgaire du pays, Jesus-Christ lui-même s’est incarné ; & ce sont des anges qui ont transporté cette chambre, la casa santa, de la Palestine, dans la marche d’Ancone.

La casa santa a 32 piés d’Angleterre de longueur, 13 de largeur, & 17 de hauteur. On y voit une image de la sainte Vierge en sculpture, haute de 4 piés, & qu’on donne pour être l’ouvrage de Saint-Luc. Sa triple couronne couverte de joyaux, est un présent de Louis XIII. roi de France.

La chambre du trésor est un endroit spacieux, dont 17 armoires à doubles battans lambrissent les murs. On prétend que ces armoires sont remplies des plus riches offrandes en or pur, en vases, & en pierres précieuses ; mais bien des gens doutent de l’existence actuelle de toutes ces richesses.

Quoi qu’il en soit, Lorette est située sur une montagne, à 3 milles de la côte du golfe de Venise, 5 S. E. d’Ancone, 45 N. O. de Rome. Long. 31. 25. lat. 43. 24. ou plûtôt selon la fixation du P. Viva, 43. 42.

Les Jésuites ont aussi une place dans l’Amérique septentrionale, au bord de la mer Vermeille, au pays de Concho, qu’ils ont nommée Lorette-concho, sur laquelle on peut lire les lettres édifiantes, tom. V. Ils ont là quelques bourgades, il n’y manque plus que des pellerins. (D. J.)

LORETZ, le, (Géog.) petite riviere de Suisse, au canton de Zug. Elle a sa source dans le lac d’Egeri, nommé sur la carte Egeri-sée, & se perd dans la Russ. (D. J.)

LORGNETTE, s. f. (Dioptr.) on donne ce nom ou à une lunette à un seul verre qu’on tient à la main, ou à une petite lunette à tuyau, composée de plusieurs verres, & qu’on tient aussi à la main. Les lunettes à mettre sur le nez, ou les lunettes à long tuyau, s’appellent simplement lunettes. Voyez Lunette. Les lorgnettes s’appellent aussi par les Phy-

siciens monocles, en ce qu’elles ont la propriété de

ne servir que pour un seul œil ; au lieu que les lunettes ou besicles servent pour les deux. Les lorgnettes à un seul verre doivent être formées d’un verre concave pour les myopes, & d’un verre convexe pour les presbytes. (Voyez Myope & Presbyte), parce que l’usage de ces lorgnettes est de faire voir l’objet plus distinctement. (O)

LORGUES, (Géog.) en latin dans les anciennes chartres, Leonica, petite ville de France en Provence, chef-lieu d’une viguerie de même nom. Elle est située sur la riviere d’Argent, à deux lieues de Draguignant, cinq de Fréjus, 14 d’Aix, 172 S. O. de Paris. Long. 24d 2′ 1″. lat. 43d 29′ 31″. (D. J.)

LORIN, s. m. (Corderie.) corde qu’on attache à une ancre, & à l’autre extrémité de laquelle on met un morceau de liége pour retrouver l’ancre, en cas que le gros cable s’en sépare. Voyez Ancre.

LORIOT, s. m. (Hist nat. Ornitholog.) galbula Aldr. chloreus Arist. oriolus, Gesn. oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du merle. Il a neuf pouces & demi de longueur depuis l’extrémité du bec jusqu’au bout de la queue, & environ seize pouces d’envergure. La tête, la gorge, le cou, la partie antérieure du dos, la poitrine, le ventre, les côtés, les jambes, les petites plumes du dessous de la queue & des aîles, sont d’un beau jaune ; la partie postérieure du dos, le croupion, & les petites plumes du dessous de la queue, ont une couleur jaune mêlée d’olivâtre. Il y a une tache noire de chaque côté de la tête entre le bec & l’œil ; les plumes des épaules ont du noir & du jaune olivâtre ; les petites plumes du dessus de l’aîle sont noires, quelques-unes ont du jaune pâle à la pointe ; les grandes plumes des aîles sont noires en entier ou bordées de blanc pur ou de blanc jaunâtre ; les deux plumes du milieu de la queue sont en partie de couleur d’olive, en partie noires & terminées par un point jaune ; les autres sont noires & jaunes ; le bec est rouge, les piés sont livides, & les ongles noirâtres. Cet oiseau suspend son nid avec beaucoup d’art à des branches d’arbres : les couleurs de la femelle ne sont pas si belles que celles du mâle. Voyez l’Ornithologie de M. Brisson, où sont aussi les descriptions des loriots de la Cochinchine, des Indes, & de Bengale, & du loriot à la tête rayée. Voyez Oiseau.

LORMERIE, s. f. ouvrage de Lormerie, (Cloutier.) sous ce mot sont compris tous les petits ouvrages de fer qu’il est permis aux maîtres Cloutiers-Lormiers de forger & fabriquer, comme gourmettes de chevaux, anneaux de licols & autres. Voyez Cloutier.

LORMIER, s. m. (Cloutier.) qui fait des ouvrages de Lormerie. Les Cloutiers, Selliers, & Eperonniers, sont qualifiés dans leurs statuts maîtres Lormiers, parce qu’il est permis aux maîtres de ces trois arts de faire des ouvrages de Lormerie, savoir aux deux premiers sans se servir de lime ni d’estoc, & aux derniers en les limant & les polissant.

LOROS, s. m. (Hist. nat.) nom que les Espagnols donnent à une espece de perroquet commun dans le Mexique & les autres parties de la nouvelle Espagne. Ses plumes sont vertes, mais sa tête & l’extrémité de ses aîles sont d’un beau jaune. Il y a encore une petite espece de perroquets de la même couleur, mais qui ne sont pas plus gros que des grives ; on les nomme periccos.

LORRAINE, (Géog.) état souverain de l’Europe, entre les terres de l’empire, & celles du royaume de France. Plusieurs écrivains, entre autres le P. Calmet, ont donné l’histoire intéressante de cet état, en 7 vol. in-fol. nous n’en dirons ici que deux mots.