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à l’orient du côté de saint Germain l’Auxerrois. Elle est composée d’un premier étage, pareil à celui des autres façades de l’ancien louvre ; & elle a au-dessus un grand ordre de colonnes corinthiennes, couplées avec des pilastres de même. Cette façade, longue d’environ 88 toises, se partage en trois avant-corps, un au milieu, & deux aux extrémités

L’avant-corps du milieu est ornée de huit colonnes couplées, & est terminé par un grand fronton, dont la cimaise est de deux seules pierres, qui ont chacune cinquante-deux piés de longueur, huit de largeur & quatorze pouces d’épaisseur.

Claude Perrault donna le dessein de cette façade, qui est devenue par l’exécution, un des plus augustes monumens qui soient au monde. Il inventa même les machines, avec lesquelles on transporta les deux pierres dont nous venons de parler.

L’achevement de ce majestueux édifice, exécuté dans la plus grande magnificence, reste toujours à désirer. On souhaiteroit, par exemple, que tous les rez-de-chaussée de ce bâtiment fussent nettoyés & rétablis en portiques. Ils serviroient ces portiques, à ranger les plus belles statues du royaume, à rassembler ces sortes d’ouvrages précieux, épars dans les jardins où on ne se promene plus, & où l’air, le tems & les saisons, les perdent & les ruinent. Dans la partie située au midi, on pourroit placer tous les tableaux du roi, qui sont présentement entassés & confondus ensemble dans des gardes-meubles où personne n’en jouit. On mettroit au nord la galerie des plans, s’il ne s’y trouvoit aucun obstacle. On transporteroit aussi dans d’autres endroits de ce palais, les cabinets d’Histoire naturelle, & celui des médailles.

Le côté de saint Germain l’Auxerrois libre & dégage, offriroit à tous les regards cette colonade si belle, ouvrage unique, que les citoyens admireroient, & que les étrangers viendroient voir.

Les académies différentes s’assembleroient ici, dans des salles plus convenables que celles qu’elles occupent aujourd’hui ; enfin, on formeroit divers appartemens pour loger des académiciens & des artistes. Voilà, dit-on, ce qu’il seroit beau de faire de ce vaste édifice, qui peut être dans deux siecles n’offrira plus que des débris. M. de Marigni a depuis peu exécuté la plus importante de ces choses, la conservation de l’édifice. (D. J.)

Louvre, honneur du, (Hist. de France.) on nomme ainsi le privilege d’entrer, au louvre & dans les autres maisons royales, en carrosse. En 1607, le duc d’Epernon étant entré de cette maniere dans la cour du louvre, sous prétexte d’incommodité, le roi voulut bien le lui permettre encore à l’avenir, quoique les princes seuls eussent ce privilege ; mais il accorda la même distinction au duc de Sully en 1609 ; enfin, sous la régence de Marie de Médicis, cet honneur s’étendit à tous les dues & officiers de la couronne, & leur est demeuré. (D. J.)

LOUYSIANE, la, (Géog.) grande contrée de l’Amérique septentrionale, & qui faisoit autrefois partie de la Floride Le P. Charlevoix en a donné une description détaillée dans son Histoire de la nouvelle France ; je n’en dirai qu’un mot.

Fernand de Soto, Espagnol, la découvrit le premier, mourut dans le pays, & les Espagnols ne songerent pas à s’y établir. Le P. Marquette, jésuite, & le sieur Jolyet y aborderent en 1672. Dix ans aprés, M. de la Sale perfectionna cette découverte, & nomma cette vaste contrée la Louysiane. En 1698, M. d’Iberville, capitaine de vaisseaux, entra dans le Mississipi, & le remonta jusqu’à son embouchure. En 1718, 1719 & 1720, la France y projetta un établissement qui n’a point eu de succès jusqu’à ce jour : cependant ce pays paroît un des meilleurs

de l’Amérique ; il est traversé du nord au sud par le Mississipi. Le P. Hennepin, récollet, a donné en 1683 une description de la Louysianue, qui a grand besoin de corrections. Longitude 279-289. latit. 39-39. (D. J.)

LOWICKZ ou LOWIECKZ, ou LOWITZ, (Géog.) en latin Lovicium, ville de Pologne au palatinat de Rava, avec une forteresse ; c’est la résidence des archevêques de Gnesne ; elle est sur le ruisseau de Bzura, à 7 lieues S. de Ploczko, 12 N. de Rava. Long. 37. 49. lat. 52. 18.

LOWLANDERS, (Géog.) nom qu’on donne aux Ecossois qui demeurent dans le plat-pays, pour les distinguer des montagnards qui sont appellés Highlanders. Les Lowlanders sont composés de diverses nations, d’Ecossois, d’Anglois, de Normands, de Danois, &c. Leur langue renferme quantité de termes tirés de l’ancien Saxon ; mais ces termes s’abolissent tous les jours, depuis que l’anglois y a pris si fort racine, que le vieux langage écossois ne se parle plus que dans les montagnes, & dans les îles parmi le petit peuple.

LOXA, (Géog.) ou LOJA, car c’est la même prononciation ; ville d’Espagne au royaume de Grenade, dans un terroir agréable & fertile sur le Xénil, à 6 lieues de Genade. Long. 14. 5. lat. 37. 5.

Il y a une petite ville de Loxa au Pérou, dans l’audience de Quito, sur le confluent de deux petits ruisseaux, qui descendent du nord de Caxanuma, & qui tournant à l’est, & grossis de plusieurs autres, forment la riviere de Zamora, qui se jette dans le Maranon, sous le nom de Sant-Jago. Loxa est situé quatre degrés au-delà de la ligne équinoxiale, environ cent lieues au sud de Quito, un degré plus à l’ouest. La montagne de Caxanuma, célebre par l’excellent quinquina qui y croît, est à plus de deux lieues & demie au sud de Loxa. Cette petite ville a été fondée en 1546, dans un vallon assez agréable, par Mercadillo, l’un des capitaines de Gonçale Pizarre. Son sol est d’environ 1100 toises au-dessus du niveau de la mer. Le climat y est fort doux, quoique les chaleurs y soient quelquefois incommodes. J’en par le ainsi d’après M. de la Condamine, Mém. de l’acad. des Sc. ann. 1745. (D. J.)

LOXODROMIE, s. f. loxodromia, (Navigat. & Géométrie.) ligne qu’un vaisseau décrit sur mer, en faisant toûjours voile avec le même rhumb de vent. Voyez Rhumb.

Ce mot vient du grec, & il est formé de λοξὸς, oblique, & de δρόμος, course.

Ainsi la loxodromie, qu’on appelle aussi ligne loxodromique, ou loxodrimique, coupe tous les méridiens sous un même angle, qu’on appelle angle loxodromique.

La loxodromie est une espece de spirale logarithmique tracée sur la surface d’une sphere, & dont les méridiens sont les rayons. Voyez (spirale). M. de Maupertuis, dans son discours sur la parallaxe de la lune, nous a donné plusieurs propriétés de la loxodromie, ainsi que dans un mémoire imprimé parmi ceux de l’académie des sciences de Paris, en 1744. Voyez l’article Capotage.

La loxodromie tourne autour du pole sans jamais y arriver, comme la logarithmique spirale tourne autour de son centre. Il est de plus évident qu’une portion quelconque de la loxodromie est toûjours en raison constante avec la portion correspondante du méridien.

Si on nomme z l’arc compris entre le pole & un point de la loxodromie, & 1 le rayon, du la différence de la longitude, on aura l’arc infiniment petit du parallele correspondant égal à du sin. z ; & cet arc doit être en raison constante avec dz, à cause que la loxodromie coupe toûjours le méridien sous le