dire que ce misérable bill nous aurait dévoués (garrottés, pieds et poings liés) à la discrétion de tout gouverneur, à qui il plaîra de nous écraser ! Le gouverneur Haldimand avait donc raison, quand en plein lever, pour donner du relief à sa personne et à sa dignité, il érigeait sa volonté en règle seule de sa conduite, et en loi unique de la province !
« Mais, dit Puffendorf, quand une législation nationale, loin de protéger formellement, par sa teneur, les peuples, conspire dans son essence, par une tendance immédiate et directe, à les fouler et les tyranniser, dès-lors elle cesse d’être loi, qui par sa nature doit être subordonnée au bonheur public ; alors l’anarchie succède de droit éminent et positif ; les sujets rentrent dans l’ordre de la nature, où il n’est plus de souverain, de législature, de ministre, et de gouverneur : replacés dans cette égalité universelle, qui était née avec eux, ils deviennent alors, individuellement, leurs seuls juges et leurs propres vengeurs.» Avant de soustraire le général Haldimand à la juridiction des lois, et d’imiter si mal, par cette soustraction, l’équité de la Cour de Versailles, que le gouvernement, en vertu du bill de Québec, doit nous représenter fidèlement, comme le dernier complément de la jurisprudence française sur les colonies, que le ministère pèse la triste révolution qui doit en être le premier fruit.
Mais la tyrannie du général Haldimand, dans mon emprisonnement s’étendit dans sa