que les végétaux ne soient pas en souffrance, étendre les parcs, agrandir les ménageries, creuser une rivière factice et établir les collections dans des milieux spacieux, aérés, où les sujets ne seraient point serrés les uns contre les autres comme des volumes dans une bibliothèque. Pour être remplacé par le Muséum, l’Entrepôt des liquides, dont une ville comme Paris ne peut se passer, ne serait pas détruit. On le transporterait plus loin, au delà du boulevard de l’Hôpital, sur l’emplacement où s’élève la Salpêtrière.
Il ne faudrait laisser dans la ville que les hôpitaux d’urgence, c’est-à-dire ceux qui jour et nuit doivent s’ouvrir pour recevoir et abriter les habitants pauvres frappés d’accidents ou de maladie. Quant aux hospices qui n’offrent point ce caractère, et qui, de quelque nom qu’on les désigne, ne sont à proprement parler, que des asiles, on doit les rejeter hors de notre enceinte. Charenton, Bicêtre, le Vésinet, Vincennes, n’en sont pas moins fréquentés pour être à quelques kilomètres de Paris. Il ne manque pas, dans nos environs, de larges emplacements excellemment situés et qu’on pourrait acquérir à bon compte pour y établir la Salpêtrière, qui est l’hospice de la vieillesse, qui n’est destinée à secourir aucun cas de mal subit, où l’on n’entre qu’après un stage assez long, et qui, par conséquent, ne perdrait rien à être transférée au delà de nos barrières. Il n’y a là aucun monument qui mérite d’être ménagé ; l’église, bâtie par Bruant, n’a rien de remarquable, nul souvenir ne s’attache à ces lieux qui, depuis 1657, n’ont abrité que la misère, la débauche et la vieillesse ; ce n’est pas la mémoire de madame Valois-Lamotte qui les rendra sacrés. Or, les constructions, les cours et les jardins de la Salpêtrière couvrent une étendue de 31 hectares, sur lesquels il semble que l’Entrepôt trouverait facilement la place qui lui est nécessaire et que