Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/117

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réclament impérieusement les besoins du commerce.

Placé ainsi à proximité de la Seine et pouvant recevoir les apports de la navigation, côtoyant le débarcadère du chemin de fer d’Orléans, par lequel lui arrivent tous les produits du Bordelais et du Midi ; relié, près du pont Napoléon, au chemin de fer de Lyon qui dessert la Bourgogne, le Bourbonnais, les côtes du Rhône, un entrepôt situé de la sorte, réunissant l’entrepôt actuel et les magasins de Bercy, répondrait à toutes les exigences de la production, de la vente et de la consommation des vins. Les transactions, déjà considérables, prendraient une importance plus grande, et la ville de Paris récupérerait promptement, par l’accroissement des entrées, les sommes qu’entraineraient un tel déplacement et de semblables modifications. Qui empêcherait, du reste, la préfecture de la Seine de faire pour l’Entrepôt ce qu’elle a fait récemment pour l’Abattoir central ? Les constructions de ce dernier seront rapidement payées à l’aide d’une surtaxe de deux centimes imposée à chaque kilogramme de viande ; un droit additionnel analogue frappant les liquides amènerait une augmentation de rentrées où le trésor municipal trouverait facilement son compte.

Paris se transforme ; est-ce au moment où, s’occupant avec sollicitude des denrées de nécessité première, l’autorité compétente vient d’élever un abattoir, un marché aux bestiaux, des halles centrales, qu’il est équitable de laisser l’Entrepôt général dans des conditions d’exiguïté et de malaise qui renversent le but qu’on s’était proposé d’atteindre en le créant ? Que l’on choisisse l’emplacement de la Salpêtrière ou celui de Bercy[1], il faut se hâter de donner, par une solution dé-

  1. C’est à ce dernier parti, fort onéreux, que l’on s’est arrêté, pour ne point troubler des habitudes commerciales prises depuis longtemps. Voir tome II, chap. xxxi : la Fortune de Paris.