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NUMÉRO 7


POLICE MUNICIPALE

service de sureté
Rapport.


Paris, le 27 juin 1870.

Conformément aux instructions de M. le chef de la 1re division, je me suis rendu aujourd’hui au dépôt des condamnés, rue de la Roquette, où j’ai trouvé le sieur Hendrick, exécuteur des hautes œuvres, qui, de son côté, s’y était rendu sur mon invitation. Il s’agissait de se concerter au sujet des réformes qu’il serait possible d’introduire en faveur des condamnés à mort dans les derniers apprêts de leur supplice, afin d’abréger d’autant la durée de leurs souffrances morales.

Voici d’abord comment on procède à cet égard lors de chaque exécution :

On entre dans la cellule trente minutes avant l’heure fixée pour l’exécution, toujours très matinale, quelle que soit la saison, temps jugé nécessaire pour l’accomplissement des préparatifs ; le condamné, généralement encore couché, est informé du but de la visite et reçoit l’ordre de se lever, ce que les gardiens l’aident à faire. On lui retire la camisole de force dont il est couvert, puis sa chemise, que l’on remplace par une autre ; on lui passe ensuite son pantalon, après quoi on lui fait réendosser de nouveau la camisole qu’il vient de quitter. Cela fait, et après l’avoir laissé pendant une minute ou deux à part avec l’aumônier dans l’un des angles de la pièce, on le conduit dans l’avant-greffe, en passant par un escalier en spirale, sombre, étroit, d’un accès très-difficile, et par de longs couloirs, uniquement, dit-on, pour éviter de traverser les cours où le cortège pourrait être aperçu des autres détenus encore couchés, dont les dortoirs, situés au premier étage, sont éclairés sur les dites cours par des fenêtres garnies de fortes grilles en fer.

Parvenu dans une pièce appelée le guichet, voisine de la cour d’entrée, où l’attendent l’exécuteur et ses aides, le condamné est remis entre les mains de ceux-ci, qui procèdent aussitôt à sa der-