Le Mont-de-Piété doit réglementairement garder les objets qui ont été acceptés en nantissement pendant treize mois ; on va toujours au moins jusqu’à quatorze, et l’on accorde un sursis plus long aux personnes qui le demandent. C’est ordinairement vers le quinzième mois que les objets non retirés sont mis en vente ; mais on a toujours soin de prévenir les intéressés par une lettre, — non affranchie, — qui reproduit le signalement de la reconnaissance, et annonce que le nantissement va être offert aux enchères publiques ; on ajoute que, dans le cas où il y aurait boni, c’est-à-dire une plus-value sur la somme totale due au Mont-de-Piété, cet excédant est conservé pendant trois ans à la disposition de l’emprunteur, et que, ce délai passé, il sera versé à la caisse des hospices. La moyenne des articles vendus faute d’avoir été dégagés est de 5 pour 100 pour les engagements ordinaires, de 1 pour 100 à peine pour les engagements secrets. Dans les lettres royales de 1777, Louis XIV fixait à deux par mois les ventes du Mont-de-Piété ; aujourd’hui on en fait trois par jour : une au chef-lieu, l’autre à la succursale de la rue Servan, la troisième à la succursale de la rue Bonaparte.
Les objets destinés à la vente sont enregistrés, apportés dans une chambre contiguë à la salle d’enchères et vérifiés ; là encore on s’assure que le nantissement est bien celui qui est désigné sur le bulletin originel. On a catégorisé les lots de façon que les marchands savent toujours à quoi s’en tenir : le lundi, c’est le bric-à-brac et les livres ; le mercredi, les étoffes riches et
femme. À peine fut-il ouvert, qu’elle prit ces objets à deux mains et les couvrit de baisers en fondant en larmes… C’était tout ce qu’elle avait hérité de sa mère, morte depuis quinze années, et pour conserver cette précieuse relique, elle avait apporté religieusement son pieux tribut, comme on va au cimetière déposer des fleurs sur une tombe chérie le jour d’un funèbre anniversaire. »