Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/264

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servaient d’argument à des exigences inadmissibles, l’avoué l’avait demandé en communication et, sans être aperçu, y avait lestement écrit sa signature, afin de pouvoir le reconnaître plus tard. L’avocat n’eut pas les rieurs de son côté, mais il n’en obtint pas moins l’indemnité qu’il réclamait.

D’après les évaluations les plus modérées, les manœuvres de cette agence interlope ont coûté à la Ville plus de 200 millions. On affirme que les travaux exécutés dans Paris sous la direction de M. Haussmann ont grevé le budget municipal d’une dette équivalant à 1 200 millions, sur lesquels 400 millions au moins, alloués par le jury et exigibles aux termes mêmes de la loi, dépassaient les plus larges proportions d’une indemnité raisonnable. En pareil cas, un tiers pour la fantaisie, pour l’opposition, pour la satisfaction du mauvais vouloir, c’est beaucoup. Les Parisiens n’eurent guère d’esprit en cette affaire ; ils se sont bénévolement créé une dette de 400 millions, dont ils ont les intérêts à payer et dont ils ne retirent aucun avantage. Si cet argent avait été employé utilement à l’amélioration de Paris, d’immenses travaux auraient pu être poursuivis pour le plus grand bien de tous, et nous n’aurions plus dans notre ville ces contrastes choquants que l’on ne saurait trop se hâter de faire disparaître. Le plan du Paris futur, tel que M. Haussmann l’avait rêvé, existe, et il sera l’éternel honneur de l’homme qui l’avait conçu.

Toute administration qui voudra parfaire Paris sera obligée de le consulter et d’en suivre les indications, comme M. Haussmann lui-même a consulté avec fruit le Projet des embellissements de la ville et des faubourgs de Paris, 1756, de Poncet de la Grave, le Citoyen désintéressé, 1767, de Dussaussoy, et surtout les Mémoires sur les objets les plus importants de l’architecture, livre