lutte pour la vie. La complexité des affaires multiplie les employés et le luxe multiplie les domestiques. L’employé est sans protection contre le patron ; la législation fabriquée par les milliardaires permet à l’ouvrier de renoncer d’avance à toute indemnité en cas d’accident. Les députés de l’Ohio avaient fait une loi pour interdire le renoncement de l’ouvrier à l’indemnité ; la Cour de justice de l’État cassa cette loi comme inconstitutionnelle, sous prétexte qu’en refusant aux employés le droit de choisir les termes de leurs contrats, elle les privait d’une liberté qui est le privilège imprescriptible de l’homme. Les Cours de trois États ont déclaré inconstitutionnelles les lois limitant la durée du travail des femmes ; les féministes américains ont témoigné ainsi leur délicatesse envers la femme en consacrant son droit au surmenage, aussi bien que pour les hommes. En ce qui concerne les ouvriers, treize seulement des États imposent des mesures précises aux industriels pour leur sécurité. Un jugement du Colorado reconnaît que les défauts de structure d’une mine ont causé la mort d’un ouvrier, mais déclare que le défunt ayant couru les risques d’un travail dans un endroit dangereux, sa conduite volontaire est la cause déterminante immédiate et responsable de son accident.
Dans le Michigan, un ouvrier est blessé après avoir signalé les défauts de sa machine à son patron qui lui assure qu’elle n’est pas dangereuse. La Cour décide que, quand on sait une machine dangereuse, on ne continue pas à s’en servir simplement parce que le patron assure qu’elle ne l’est pas, et que si l’ouvrier reste à un outil périlleux, c’est à ses risques et périls. Les lois de New-York imposent des manchons autour des poulies ; la Cour a décidé que, comme le danger des poulies est évident, l’ouvrier qui en accepte les risques perd ses