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Page:Dumarsais - Œuvres, t3, 1797.djvu/26

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OE U V R E S


Orais. funeb. de Turene. Exorde.


M. Flêchier au comencement de son oraison funèbre de M. de Turène, voulant doner une idée générale des exploits de son héros, dit « conduites d’armées, sièges de places, prises de villes, passages de rivières, attaques hardies, retraites honorables, campemens bien ordonés, combats soutenus, batailles gagnées, énemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés par une sage et noble patience : où peut-on trouver tant et de si puissans exemples, que dans les actions d’un home, etc. » ?

Il me semble qu’il n’y a rien dans ces paroles qui s’éloigne du langageniilitairele pliissimple ; c’est là cependant une figure qu’on apèle con." geries y amas, assemblage. M. Fléchier la termine encetexemple, par une autre figure qu’on apèle interrogation^ qui estencoreune façon de parler fort triviale dans le langage ordinaire.


And act. V.Sc.z.v 3.


Dans l’Andriène de Térence, Simon se croyant trompé par son fils, lui dit : Quid ais omnium . . . Que dis-tu le plus… vous voyez que la proposition n’est point entière, mais le sens fait voir que ce père vouloit dire à son fils : Que dis-tu le plus méchant de tous les homes ? Ces façons de parler dans lesquelles il est évident qu’il faut supléer des mots, pour achever d’exprimer une pensée que la vivacité de la passion se contente de faire entendre, sont fort ordinaires dans le langage des homes. On apèle cette figure Ellipse, c’est-à-dire, omission,

Il y a, à la vérité, quelques figures qui ne sont usitées que dans le style sublime ; telle est la prosopopée, qui consiste à faire parler un mort, une persone absente, ou même les