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dans une ferme où l’on pourrait éviter le séchage de la farine et sa mise sous la meule du moulin.

Ce pain est un peu bis, mat, humide, lourd et friable ; il craque quelquefois sous la dent, mais son goût n’est point désagréable ; il a une saveur légèrement sucrée, et imiterait presque le pain de froment sans une légère odeur de seigle qui le caractérise, et dont on ne doit cependant point être étonné ; car il ne contient que de la pomme de terre, et la pomme de terre tout entière, fécule, parenchyme et pelure.

Quant à sa qualité nutritive, comparée à celle des autres espèces de pain, M. Quest a peu de données à cet égard ; il la croit presque aussi prononcée que celle du pain de froment : car ses ouvriers s’en nourrissent, en place de ce dernier ; ils en trempent la soupe et n’en mangent pas davantage.

On sait qu’après la congélation les pommes de terre se ramollissent, et sont alors rejetées comme impropres à aucun usage ; il ne faut cependant pas croire qu’elles aient entièrement perdu leurs qualités nutritives, car il est encore possible d’en faire du pain : pour cela, après les avoir bien comprimées, lors de leur premier ramollissement, et ensuite lavées à plusieurs eaux, dans la dernière desquelles on les laisse infuser pendant une nuit entière, on les comprime de nouveau le lendemain, et on les étale dans un grenier où,