Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
ADH-AÉR

M. du Tour établit l’effet ſenſible de la preſſion de l’atmoſphère ſur cette expérience, & beaucoup d’autres analogues. « Un diſque de glace de 12 lignes de diamètre, percé au milieu d’un trou de 7¼ lignes, adhère à l’eau avec une force de 33 grains ; & l’on couvre la partie vuide ou qu’on colle ſur cette couronne un diſque plein de même diamètre, la réſiſtance à la ſéparation ſera de 48 grains ; c’eſt-à-dire, qu’elle exigera abſolument le même effort que le diſque plein. « Mais M. de Morveau prouve que dans ce cas & dans les ſemblables, les verres taillés en couronne ont de plus que le diſque plein, un bord intérieur circulaire qui attire l’eau, & auquel le fluide adhère par la même raiſon & de la même manière qu’au bord extérieur. Lorſqu’on ſoulève cette couronne, & que la colonne d’air intérieure n’a pas de communication avec l’atmoſphère, il ſe fait un vide dans l’intérieur, qui doit contribuer à ſoulever l’eau, & à augmenter la force d’adhéſion… Voyez le dictionnaire de chimie & annales de chimie.

L’art des ſoudures n’eſt que celui de faire adhérer entr’elles pluſieurs ſubſtances métalliques ; telles que du plomb, de l’étain, du cuivre, de l’argent, &c. Pour cet effet, on emploie de la ſoudure qui ordinairement n’eſt autre choſe qu’un compoſé de plomb & d’étain mêlés enſemble, ſelon différentes proportions ; on interpoſe la ſoudure entre les deux pièces à unir, après les avoir chauffées, & on fait fondre la ſoudure avec un fer chaud ou autrement, afin qu’elle puiſſe s’inſinuer dans les pores dilatés des ſurfaces métalliques qu’on ſe propoſe de ſouder, c’eſt-à-dire, de joindre enſemble, d’une manière durable.

Lorſqu’on colle enſemble, par exemple, deux morceaux de bois, on ne fait que produire une adhérence entre leurs ſurfaces par l’intermède d’une matière glutineuſe interpoſée. Tantôt on emploie à chaud la colle forte ; tantôt à froid la colle de farine ou la gomme diſſoute dans l’eau : mais, dans tous ces cas, la matière de la ſoudure & celle de la colle s’inſinuent dans les cavités & les pores des ſurfaces qu’on ſe propoſe de joindre, augmente les points de contact, multiplie les points d’attraction, & l’adhérence qui en réſulte. Des détails ſur l’art de coller, ſur celui de la ſoudure, ſur l’emploi du borax dans cette dernière opération, &c. &c., ne ſont point directement de l’objet de la phyſique : ainſi, nous n’entrerons dans aucun détail ſur ce ſujet. Nous en diſons autant des méthodes de faire les différentes eſpèces de ciment qu’on emploie. Le ciment, à notre avis, n’eſt qu’une manière de ſouder principalement les pierres, ſoit entr’elles, ſoit avec le fer, &c. ; c’eſt toujours un moyen de produire de l’adhérence ; 1o. en chaſſant l’air interpoſé entre deux ſurfaces, & procurant, par ce moyen, la preſſion de l’atmoſphère ſur les ſurfaces oppoſées ; 2o. en augmentant les points de contact & l’attraction des parties, d’où réſulte une double adhérence. Comme il peut être utile aux phyſiciens de connoître des moyens ſimples de cimenter ou maſtiquer des morceaux de glace, de cryſtal, de verre, &c. qui ſe caſſent ſouvent dans des cabinets de phyſique, nous allons donner ici un procédé ſimple & facile & également efficace pour réunir deux morceaux de verres caſſés ; il faut battre, pendant quelques minutes, un ou deux blancs d’œuf, avec une ſpatule, le mêler enſuite avec de la chaux vive bien pulvériſée, en mettre ſur les bords de la fracture, unir les pièces en les preſſant fortement, ôtez le maſtic ſurabondant, & laiſſez ſécher pendant quelque temps. J’ai éprouvé pluſieurs fois la bonté de cette eſpèce de maſtic qui réuſſit d’autant mieux, que le verre a plus d’épaiſſeur. La force d’adhérence eſt très grande dans la glace & dans le cryſtal factice. Voyez Alliage, Soudure.

Pour rompre l’adhérence qui règne entre les différentes molécules des corps, on peut employer trois moyens principaux ; 1o. celui de diviſer les corps en parties plus ou moins tenues par des opérations mécaniques ; 2o celui de diviſer ou éloigner les molécules l’une de l’autre, par le ſecours des diſſolvans ; 3o. le dernier moyen conſiſte à préſenter aux divers principes de ces mêmes corps, des ſubſtances qui aient plus d’affinité avec eux, qu’ils n’en ont même entr’eux.

Adhérence électrique. Cette expreſſion eſt moins uſitée que celle de Cohésion électrique, c’eſt pourquoi nous renvoyons à ce dernier article.

Adhésion & Adhérence, ſont deux mots ſynonymes, Voyez Adhérence où ce qui a rapport à cette matière a déjà été traité.

ADJ

ADJACENT. On dit quelquefois en phyſique, les corps adjacens à un autre corps, pour dire, les corps voiſins.

ADO

ADOUCIR ; c’eſt ôter les aſpérités des ſurfaces principalement des métaux ; on ſe ſert encore de ce terme, pour déſigner l’action d’enlever les traits que la poudre a faits au diamant, en le travaillant ſur la roue de fer.

AÉR

AÉRIENNE, perspective. La perſpective aérienne eſt une illuſion d’optique qui change l’apparence des couleurs, des jours & des ombres dans les objets, ſuivant les différens degrés de leur éloignement. La perſpective linéaire conſiſte dans le changement du contour. Voyez l’article Perspective.

AÉRIENNE, navigation. Voyez Ballon aérostatique.

AÉROPHOBIE. On a donné ce nom à la crainte que quelques perſonnes ont de l’air frais, comme un hydrophobe redoute l’eau. Franklin dit, dans une de ſeſ lettres : « J’ai été moi-même attaqué

autrefois