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minée de la terre (ein Stück Feld) ; terre cultivée, champ (opposé à un unbebauten Boden), ensemble de terre, campagne, champ ; villages, province (opposé à Stadt) :

Landen (comme Felden, au dat. plur., ou pour Landheim), Landenberg, Landau, Landeck, Landhus (Haus), Landsberg, Landshut, Landser (l’ornement du pays : Zier, Zierde, ornement ; — bg. du H.-R., non loin d’un fossé qui se nomme Kuttelrausgraben [fossé-du-ruisseau -des-tripes : Graben, fossé ; raus = ruisseau en celt. ; Kutteln, tripes) ; — en Belgique : Landeghem (demeure champêtre), Landscauter (jad. Landescultura = culture champêtre), etc. ;

Aland (pays de l’eau : aha), îles à l’entrée du golfe de Bottnie ; Bonlanden (bon pour Baum, arbre ; ou pour Bohne, haricot ; fève) ; Courlande (pays des Courons, Curonia ; non pas « terre choisie » [küren, ol. choisir, élire], mais de kur qui, dans la langue lettonienne signifie maritime ; cfr. v. prussien cauras, plaine), Dachslanden (Dachs, blaireau), Ermeland (voy. Wermeland) ; Esthland (Estonia, Ostland ; — Aestü ; Ost, est, orient), Finlande (le pays des Finn que Tacite nomme Fenni et Ptolémée Phinni ; island. et anglo-sax. fen ; holl. veen, flam. venne, marécage, pays marécageux ; tourbière ; la côte orientale et le centre de la Finlande sont entrecoupés de lacs, de marais et de rivières ; les naturels se nomment eux-mêmes Suomelaïne ou « habitants des marais » (de suo = Sumpf, marais ; et ma « contrée ; » voy. l’App. sur les Celtes)[1] ; Friedland (Friede,

  1. Sans doute le mot Finnland peut signifier Sumpfland. D’un autre côté, il est vrai que les Finnois actuels sont d’origine tschude. Mais il n’en est pas moins certain que ce pays a été, comme la Scandinavie, habité primitivement par des Celtes. C’est le pays des Fenii ou Feine (singul. fionn, guerrier, géant ; cfr. le nom des Fénians). L’Irlande est appelée Tuatha Feni : Les Celtes ont dû quitter les bords de la Baltique. Mais le nom qu’ils avaient donné à la contrée a été maintenu.