Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 102 —

dur, eau), Erbach (jadis Erdtbach [Erde, terre] ; vg. traversé par un ruisseau de ce nom, lequel s’enfonce dans la terre, passe une montagne et reparaît de l’autre côté, près du moulin de Stockheim), Feuerbach (ville et ruisseau qui n’est pas du tout un torrent de feu [Feuer], le nom de cette rivière était jadis Biberbach [Biber, castor] ; de biber on a fait fiber (nom latin du castor) ; fiur et feuer), Freudenbach (Freude, joie ; — mais plutôt une corruption du celt. ffrydan, cours d’eau), Marbach (ruisseau de l’elfe : Mahr = der Alp ; — ou de Mähre, jument ; — cheval ; rosse), Miesbach (bavarois Mies = Moos, mousse), Mühlbach (du moulin), Narrenbach (Narr, fou), Oelbach (= Steinbach : celtique [anc. irland. ail, irl. oil], pierre), Offenbach (découvert, dégarni d’arbres : offen, ouvert ; découvert), Narrenbach (Narr, fou), Reichenbach (reich, jad. étendu ; abondant), Schönbach (schön, beau)[1], Steinbach (jad. Stagnebachus, pour stagnans rivus), Sulzbach (= Salzbach, ruisseau salin).

Bach devient, en plattd., beck, becke, bicke : — Hellebecq (clair ruisseau : hell, clair ; — sonore), Schierenbeck (de schier, pur, propre ; ou de l’adj. v. h. all. scioro, rapide, impétueux) ; Rebke (hinnulorum amnis : Reh, chevreuil) ; — becque, en Flandre : Bousbecque (ruisseau du hallier : Busch), Steenbecque (ruisseau pierreux), etc. ; — bec, en Normandie : Le Bec (célèbre abbaye qui dut son nom au ruisseau qui arrose la vallée où elle est située), Clarbecq (ruisseau clair), Haulbec (ruisseau creux : hohl, creux) ; Le Bequet (affl. de la Seine). — Beke prend la forme buis (en Belgique) dans les noms à forme romane.

Becke se transforme en ecke, icke, ke, après les lettres m, r,

  1. Schönbach (près de Kircheim) ne signifie pas ein schöner Bach, mais ein kurzer Bach (un ruisseau d’un parcours restreint ; du v. h. all. scam, court, petit).